Ernest Lignier Le terme « évangélique »
est un concept générique, qui peut s’appliquer
tant à des Églises issues de la Réforme qu’aux
Églises charismatiques plus récentes et aussi à des
individus. Ainsi, des Luthériens, des Réformés,
des Anglicans et toute personne voulant vivre selon les prescrits
néo-testamentaires, peuvent s’affirmer « protestants
évangéliques ».
Si au sein des Églises réformées
il existe un esprit de tolérance en matière de foi,
on peut rencontrer une étroitesse d’esprit au sein
de certaines Églises se réclamant de la mouvance évangélique.
Cependant, presque toutes les Églises évangéliques
ont la même doctrine biblique touchant l’inspiration
plénière de la Bible ; la Trinité ;
la divinité et l’humanité parfaites du Christ ;
la mort expiatoire du Christ pour le pécheur repentant ;
la résurrection corporelle du Christ ; Son ascension
auprès du Père céleste et Son prochain retour
sur terre. En Belgique, le pédobaptisme (baptême des
petits enfants) fait place au baptême d’eau de croyants
professant une foi personnelle en Christ.
Les divergences doctrinales
entre les dénominations
évangéliques ne concernent que des points secondaires,
tels que la direction des Églises, les ministères
féminins et l’exercice de « dons spirituels ».
Ainsi, la question touchant le moment où le Chrétien
reçoit l’Esprit Saint constitue une pomme de discorde.
Pour les Églises de tradition évangélique,
le croyant reçoit le Saint-Esprit au moment où il
accepte le Christ comme sauveur personnel. Pour les Églises
pentecôtistes, le don de l’Esprit constitue une « deuxième
bénédiction », appelée « baptême
dans le Saint-Esprit ». Cette doctrine particulière
vient de la tradition catholique (le fondateur de la mouvance, William
James Seymour, était fils d’un esclave catholique afro-américain).
Pour un Pentecôtiste, ce don s’accompagne du don de
glossolalie (le parler dans une langue extatique, incompréhensible
sans l’aide d’une personne ayant le don d’interprétation).
Heureusement, plusieurs communautés évangéliques
commencent à dialoguer entre elles.
Si la foi d’un Évangélique ‘traditionnel’
s’accommode d’une prédication biblique raisonnée
respectant la liberté de chacun, celle d’un Charismatique
s’exprime davantage au niveau des sentiments.
Un Pentecôtiste peut se sentir à l’aise
lors d’un culte évangélique traditionnel ;
un Chrétien d’une autre mouvance aussi lors d’un
culte charismatique, pourvu que les recommandations bibliques concernant
notamment les prophéties et la glossolalie soient respectées.
Tous les Évangéliques ne croient pas
à l’œcuménisme (mouvement préconisant
l’union des Églises en une seule), notamment parce
que les divergences théologiques et structurelles entre les
confessions ne peuvent être résolues que par un abandon
de leurs credo particuliers : or les Églises doivent
défendre ce qu’elles ont toujours enseigné !
Ils pensent que, quelles que soient les dénominations
ou confessions dont ils font partie, les Chrétiens qui vivent
leur foi selon l’Évangile, sont appelés à
réaliser une unité, d’ordre spirituel, autour
de la seule personne du Christ, leur Sauveur et Seigneur.
À noter que le 3.1.1998, des Églises
évangéliques belges ont formé un synode fédéral
à caractère exclusivement administratif,
afin de pouvoir être représentées auprès
des autorités publiques, notamment pour ne plus être
assimilées à des sectes. Ce synode fédéral s’est
entendu avec l’Église Protestante Unie de Belgique
pour former, à parité égale, un Conseil administratif
du Culte Protestant Évangélique, leur représentant
commun auprès des autorités publiques. Ce conseil
est opérationnel depuis le 1.1.2003.
Bref témoignage d’un
Évangélique, Ernest Lignier,
Waterloo, 9.7.2003
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