6) La théologie socinienne 
             La théologie socinienne est devenue à l'orée
              du XVIIe siècle la doctrine officielle des Frères
              polonais. Elle est résumée dans le Catéchisme
            de Rakow. Donnons-en un bref aperçu. 
            • 
              La religion chrétienne est la voie révélée
              par Jésus pour atteindre la vie éternelle.  
              L'âme est mortelle comme le corps, mais Dieu ressuscitera
            les justes. 
            • 
              Le péché originel n'existe pas. On ne peut l'enseigner
              d'après l'Ecriture. La faute d'Adam est unique et Dieu,
              source de toute justice, n'impute pas une faute à des innocents.
              Donc Jésus, un homme comme nous, n'est pas venu nous racheter,
              mais nous guider. 
              Socin ne l'appelle jamais Salvator (sauveur) ou Redemptor (rédempteur),
            mais Servator (guide ou protecteur). 
            • 
              Bien entendu, Dieu est Un. Cette doctrine est conforme à l'Ecriture
              et à la raison, c'est le seul "dogme" nécessaire
              au salut. 
              Nulle part l'Esprit-Saint n'est appelé Dieu. Ce que Jésus
              a de divin est un don de Dieu, en reconnaissance à ses mérites.
              Si le Christ est comme nous, un homme, cela nous donne l'espérance
            de la béatitude. 
            • 
              Jésus a trois fonctions : prophétique, royale
              et sacerdotale 
              - La fonction prophétique. Il est la Parole renouvelée
              et précisée de Dieu. Il n'enseigne rien de nouveau
              par rapport à l'Ancien testament, il le précise et
              le renforce. 
              - La fonction royale. Après son Ascension, Jésus
              a reçu tout pouvoir, non pour sauver, mais pour nous secourir
              et nous guider, nous juger aussi. 
              - La fonction sacerdotale. Christ intercède pour nous auprès
              de Dieu et demande son indulgence à notre égard.
              Mais le salut est à la portée de l'homme qui dispose
              de son salut (refus de la prédestination) lorsqu'il a foi
            en Dieu et en Christ, et obéit à ses préceptes. 
            • 
              Dieu répand sa grâce à tous en dehors de
              tout sacrement. 
              Le baptême est un acte d'adhésion et non un sacrement.  
              La Cène est un banquet fraternel célébré en
              mémoire de Jésus. 
              Seules ont valeur sanctifiante la Prédication et la Prière.
              Aussi l'Eglise reste modeste : la véritable église
              du Christ est toute assemblée qui croit et professe la doctrine
              du salut, c'est-à-dire qui croit à l'unicité de
            Dieu et à l'enseignement de sa Parole par Jésus. 
            Albert
                  Blanchard-Gaillard,
              historien    
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                    suite dans : 
" L'Académie
de Rakow " 
" Persécutions
et survie des idées " 
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