1484 - 1531 Fils
de paysans aisés qui lui inculque un sens aigu des responsabiltés
civiques, Zwingli reçoit à Vienne et à Bâle
une solide formation d'humaniste et rencontre Erasme qui vient chaque
année à Bâle. Après ces études
universitaires, il devient curé à Glaris en 1506.
Dès 1516, il se plonge dans le texte grec du Nouveau testament
qu'Erasme vient de publier. Il y découvre que la bonne nouvelle
est la miséricorde.
Devenu curé de la collégiale de Zurich
(1519), à la suite d'une recherche personnelle devient un
Réformateur et expose sa pensée en soixante sept thèses,
reconnaissant la Bible comme seul fondement de la loi et rejetant
l'autorité de Rome dont il critique la corruption. Sa réforme
s'appuie sur une étude systématique de la Bible qu'il
lit avec les métodes humanistes. Il reconnaît en Luther
un esprit voisin du sien tout en gardant son originalité.
Les paroissiens et le conseil
de Zurich prennent son parti et Zwingli entreprend la réforme de la ville (1522).
Il se marie (1524) et abolit la messe (1525). Il développe
ses positions sociales dans La justice divine et de la justice
humaine.
Zwingli entre en conflit avec
Luther à qui
il s'oppose au colloque de Marbourg (1529). Pour lui, dans la cène,
le Christ est présent dans les coeurs par son Esprit et non
dans les espèces. Les anabaptistes se séparent de
lui considérant que sa réforme
n'est pas assez radicale.
De Zurich, la Réforme
s'étend rapidement en Suisse. Berne, Bâle, Saint-Gall,
Schaffhouse et d'autres régions de l'Allemagne du Sud y adhérent.
Zwingli ne se contente pas d'être un leader spirituel mais
intervient aussi en politique. Il combat la coutume du mercenariat
et se joint au corps expéditionnaire dans ses campagnes militaires
contre des cantons catholiques. C'est à la bataille de Kappel
qu'il trouve la mort.
" Zwingli développe ses thèses
surtout dans de petits textes écrits à la hâte.
Sa pensée est cependant forte et originale. Il apparaît
comme le véritable père du courant réformé.
On trouve chez lui la plupart des thèmes essentiels que reprendra
et développera ensuite Calvin: la souveraineté absolue
de Dieu, la prédestination, la différence radicale
entre le Créateur et les créatures, l'alliance, l'importance
de l'Esprit, la théologie comprise comme connaissance de
Dieu et de l'homme, la nécessité d'une lecture savante
de la Bible selon les méthodes, l'organisation ministérielle
de l'Église, la critique de l'anabaptisme. Sa pensée
a aussi une dimension politique et sociale... dont les accents font
parfois penser à ceux des théologies de la libération."
(André Gounelle, in Encyclopédie du Protestantisme / éd. Labor&Fides et le Cerf)
Après sa mort, c'est Henri Bullinger (1504-1575),
humaniste gagné à la Réforme par Mélanchton,
qui reprend le flambeau de la Réforme à Zurich.
|