1525
- 1562
Lelio Sozzini est né à Sienne le 25
mars 1525 au sein d'une famille riche et cultivée. Comme
ses aïeux, il fait des études de droit à Padoue,
mais contrairement à la tradition familiale, il ne les poursuit
pas car il est devenu accro à la théologie.
A l'âge de 21 ans donc, il abandonne ses études, quitte Sienne et va à
Venise où l'antitrinitarisme était déjà
implanté, et il se lance éperdument dans l'étude
du grec, de l'hébreu et de l'arabe.. La Tradition lie son
nom avec la légendaire rencontre des réformateurs
qui devait se tenir à Vicenza en 1546. Il quitta l'Italie
pour les Grisons, probablement par peur de l'Inquisition en 1547
(1).
Cet exil, il le poursuivra en
Allemagne, en Angletrerre et en Pologne. En effet, après de longs échanges épistolaires
avec Melanchton, Bullinger et Calvin aux cours desquels il se permettait
de remettre en question de nombreux points doctrinaux "calvinistes",
et n'ayant pas reçu de réponses satisfaisantes de
ceux-ci (2), il eut intérêt à quitter momentanément
la Suisse où il revint pourtant s'installer à Zurich.
Il mourut le 14 Mai 1562 à l'age de 37 ans.
Lelio Sozzini n'a publié que très peu;
seuls deux courts traités ont été préservés: Tractatus aliquot theologici qui
contient les dissertations De Sacramentis
et De resurrectione corporum, publiées
à Amsterdam en 1654 (3). C'est plutôt grâce à
sa correspondance légué à son neveu Fausto
Socin que l'on peut saisir tout le champ de sa pensée. Revendiquant
la nécessité de l'investigation rationnelle (l'herméneutique)
des dogmes chrétiens, on peut attester son adhésion
à la foi réformée. Il fut un des père
de l'unitarisme.
Il faut souligner qu'outre
sa ferveur intellectuelle, Lelio était un homme pieux et
n'avait pas crainte de défendre ceux qui furent persécutés
par Calvin. Ce fut le cas pour Bolsec et Servet. A propos de dernier,
l'on peut penser qu'il a été en contact avec Sébastien
Castellion.
Pierre Bailleux
1 - Marian Hillar, dans un article
très
fouillé de 32 pages : Laelius and Faustus Socini, founders
of socinianism, their lives and theology,
in "The Journal from the Radical Reformation. A Testimony to Biblical
Unitarianism." (Part I, Vol. 10, No. 2, 2002; Part II,
Vol. 10, No. 3, 2002). Center
for Socinian Studies. Traduction française par Christian
Collas, p6.
2 - Comme par exemple celle Calvin : "…je n'autorise pas une pensée qui puisse
remettre en cause ma foi". in M. Bruhn, Ioannis Calvini
opera quae supersunt omnia,
1870, réimpression par Minerva, G.m.b.H, Frankfurt a. M.,
1964. Vol. XIII, p. 311.
3 - Marian Hillar, op.cit. p9. |