Michel Duquesnoy
Regards sur la poésie sapientielle náhuatl (1) des
Aztèques (2)
« Ayac, ayac
mocauhtiaz in tlalticpac !
«
Personne ne restera sur terre ! »
L'évocation des Aztèques suscite chez l'Occidental
un répertoire d'images subjectives facilement analysables.
Les rêves au sujet de cette civilisation prestigieuse se
confortent dans l'altérité crue d'un Nouveau Monde
que les conquistadores ne surent ni cornprendre
ni admettre, en dépit du légitime émerveillement
qu'ils éprouvèrent devant la splendeur de ce qu'ils
découvrirent. Des images? Qui n'a rêvé des
pyramides de Teotihuacan et de ses allées monumentales?
Qui n'a en tête
l'harmonieuse esthétique d'un art unique de la statuaire?
Qui n'a jamais imaginé les avenues interminables de la ville
lacustre de México-Tenochtitlan ? Sans parler de tout cet
or, de toute cette jade, de toutes ces plumes...
Puis vient le
regret
-ou la réprobation- qu'inspire une civilisation abreuvant
ses dieux de l'«eau précieuse», i.e. le sang
des victimes sacrifiées aux implacables Uitzilopochtli,
Xipe Totec, Xochiquetzal, etc.
Images grandioses dignes d'une civilisation
surprenante... Bien
plus rarement, l'Occidental nourrit-il son imaginaire des textes
(3) merveilleux
que les Mexica ont laissés. Etait-ce le dernier cri d'une
civilisation profondément différente face à sa
mort inéluctable (4)? Le sentiment de préserver un
legs unique dut animer les frailes Franciscains
-dont Andrès
de Olma ou Bernadino de Sahagun (5)- à un point tel qu'ils
ne purent négliger ces chants et ces poésies. D'un
pauvre intérêt, à première vue, pour
l'évangélisation,
ses monuments littéraires sombrèrent dans l'oubli
des bibliothèques.
Ce n'est qu'en 1880 que José Maria
Vigil, directeur de la Bibliothèque Nationale du Mexique,
découvrit
un codex, empli de poèmes et de chants en nahuatl. Cette
précieuse
découverte devint assez vite l'autre grande source de la
connaissance de la littérature nahuatl. Elle ouvrait la
porte sur l'univers intime des sages mexicains. Elle devrait permettre
une meilleure
connaissance de l'évolution de la pensée nahuat actuelle,
malgré les temps coloniaux. Les Macehuale "les
gens de la campagne", comme s'autodénomment
aujourd'hui les Nahua, témoignent d'une continuité très
vive, notamment dans certains hameaux de la Sierra Norte de Puebla.
Des spécialistes rares, tels M. Léon-Portilla, K.
Garibay, A. Lopez Austin ou G. Baudot (6), permettent l'émerveillement
discret autant qu'indicible, vécu devant la beauté et
la profondeur d'une littérature venue d'un autre... monde.
Et ce sont les arts picturaux, architecturaux et magico-religieux
qui s'en trouvent mieux éclairés. Alors même
qu'on croyait bien les connaître…
Vie, mort, amitié,
amour
in xochítl in cucat (7)
Sahagun n'hésitait
pas à considérer les sages
aztèques comme des philosophes en tous points comparables à leurs
homologuies de l'Antiquité méditerranéenne
classique. S'il ne peut comprendre leur attachement aux choses
de la "magie",
il ne peut taire son admiration quant au savoir des tlamatinime:
n'ont-ils pas tenté, en fin de compte de comprendre la place
de l'homme sur la terre ?
Les Quatre Soleils (par Soleil, on entend
ici les époques
de création) précédant
celui dans lequel nous vivons s'étaient avérés
assez décevants pour
les hommes :
• le premier (eau) vit leur dégradation
sous forme de poisson,
• le deuxième (terre) engendra une race
de géants
d'une faiblesse physique étonnante,
• les hommes devinrent
des paons ueixolotl sous le troisième (feu);
• enfin, ce sont
des hommes singes tlacoazamatin qui peuplèrent le quatrième
Soleil (vent).
C'est pendant le Cinquième Soleil, caractérisé par
le mouvement ollin (8), que les hommes se créèrent
en utilisant les débris osseux de leurs devanciers. Quant
au sang, il fallut le sacrifice d'un dieu. Tout Soleil dans la
pensée
aztèque a une fin. Néanmoins les nombreuses imperfections
des hommes inhérentes aux conditions de sa création
ne doivent entraver ses efforts en vue de la perfection qualitative.
La quête de la perfectibilité humaine anima les tlamatinime
jusqu'à l'obsession.
On pouvait dire d'eux:
«
Le sage est un homme sérieux (...)
Grâce à lui l'homme humanise sa volonté
et de lui, il apprend un strict art de vivre. »
Dans une
société aussi fortement dominée par
les rapports entre les dieux, leurs prêtres et leurs guerriers,
on pourrait penser que l'idéologie de l'Etat tendait à supplanter
toute approche philosophique "humaniste". Tel ne fut
pas le cas. Du moins au niveau que nous retenons pour notre propos.
Les
sages surent dire et transmettre leurs questions, leurs doutes,
leurs réponses. Derrière les images éloquentes
des plumes de quetzal ou du jade, on devine une préoccupation
morale constante. La quête de la perfectibilité de
l'homme posait un doute quant à la validité des sacrifices
sanglants (même si selon la mythologie aztèque l'homme
actwel est le produit des os des prédécesseurs mêlés
au sang du pénis de Quetzalcóatl).
Les sages doutaient.
Les dieux étaient-ils si puissants ? Ne fallait-il pas envisager
l'existence d'un "dieu des dieux", un Tloque Nahuaque,
maître du proche et du lointain, de l'espace et du temps,
seul dispensateur de la vie, transcendant, immuable, souverain
et inaccessible ?
Apparaissait un "danger": ce dieu suprême
sera maître
de la vie et de la mort, maître du destin des mortels:
« Ne vous affligez pas, mes amis
(...)
Notre vie passe une seule fois (...)
Nous sommes juste de passage sur la terre. »
Ou encore:
« Personne n'existe vraiment
devant l'Auteur de la vie,
tout simplement, il nous enlève, il nous dérobe
Sa gloire, Sa renommée.
Sachez le une fois pour toutes ! »
Du moins, le sort final
de tous est-il certain:
«
Où irons-nous ? (…)
Nous irons tous vers le lieu du mystère.»
Là,
le tlamatini s'afflige. Il sait qu'il devra tout quitter, la terre,
les fleurs, les chants, les plaisirs, les amis.
«
Que je me compose donc des colliers de fleurs variées,
qu'elles demeurent dans mes mains,
que je fasse ma guirlande de fleurs!
Il nous faudra nous quitter sur la terre, ici!
Nous ne sommes que pretés! »
Les plaisirs de la
vie rendent terrible la menace inéluctable
de la mort.
« Je suis venue faire jouir ma vulve
fleurie,
ma petite fleur mauve, yao, ohuia!
Jouissons! »
Avec en écho, lancinant :
«
Je considère avec haine la mort et j'en souffre,
que puis-je faire? »
Car, la question, terrible, est celle du
devenir post mortem. Il est impossible pour les tlamatinime de ne pas
la poser :
«
Où pourrions-nous aller qu'il n 'y ait de mort? »
«
Emmène-t-on les fleurs dans le séjour des morts
?
Et là, sommes-nous des morts
ou vivons-nous encore? »
«
Là où nous allons quand nous mourons
est-ce là que nous vivons vraiment là où nous
allons?
Est-ce un lieu de vie? »
S'ébauche chez certains
la pensée de l'immortalité, comme
une audace, un défi, une réponse :
« Je m'enivre, je pleure, je souffre,
car, oui, je le sais,
Je me le dis et le garde présent à l'esprit :
Puissé-je ne jamais mourir!
Puissé-je ne jamais périr!
Là-bas où il n'y a point de mort;
là-bas où l'on triomphe [de l'extinction?],
c'est là que je vais, moi! »
Mais ni les sages,
ni les poètes, ni les artistes ne sont dupes de leurs
rêveries. Ils savent que personne ne vainc la mort :
«
Voilà pourquoi je m'attriste,
moi, le chanteur, pourquoi je pleure.
On ne peut emmener les fleurs,
là-bas, chez Lui! »
La question du sens de l'existence
se pose en des termes parfois très
forts. Le Tloque Nahuaque, dispensateur de la vie, est alors interpellé,
sans emphase et sans complaisance. La vérité philosophique,
c'est que la mort est la seule certitude. Quant à la vie
ici-bas? Un rêve,
rien qu'un rêve...
«
Et voilà (9) que nous disons quelque chose de vrai,
Dispensateur de la vie?
Nous ne faisons que rêver,
nous ne faisons que nous réveiller d'un rêve;
Tout n'est que rêve...
Personne, ici-bas, n'a de réponse valable... »
Ce
texte montre à l'évidence que les réponses
des sages et des théologiens mexicains n'ont guère
de crédit. Elles
apparaissent comme autant de spéculations humaines. La vérité doit
venir du Dispensateur lui-même. Mais son extraordinaire différence
le rend tellement d istant :
« Personne parmi les mortels n'est
ton ami,
pour peu de temps ils se donnent en gage tes fleurs,
mais elles sèchent à la fin.
Nous en faisons que fâner, nous, tes amis.
Mais toi, comme de vulgaires émeraudes, tu les tailles en pièce,
comme de simples dessins, tu les effaces. »
« Seul, toi, tu bouleverses les
choses
et notre coeur le sait bien. »
« Le Dispensateur de la vie se fiche
bien [de nous] (...)
Nos coeurs cherchent une consolation
Mais lui, à la vérité, il s'en fiche. »
Y
a-t-il plus belle expression de l'implacabilité de la mort,
dont l'Auteur de la vie reste un maître souverain et impitoyable?
Puisque rien ne permet d'échapper à la cruelle évidence:
ayac mocahuaz ("personne
ne va rester")! Pourtant, les sages pressentent que l'homme
a un rôle à jouer
sur cette terre. Les tlamatinime découvrent une issue de
secours, une consolation. En Tloque Nahuaque, lui-même...
Ainsi quelques vers plus bas, le poète assure :
« Celui qui nous fait vivre, c'est
lui,
l'Auteur de la vie, lui seul sait, lui seul détermine
comment mourrons les hommes. »
«
Près de Lui, tout près de Lui,
il est possible de vivre sur la terre »
« Mais, ici, c'est la loi des fleurs,
mais, ici, c'est la loi des chants,
ici, sur la terre! Soyez heureux,
revêtez vos parures
oh! mes amis! »
Consolation et réconfort, assurément,
au sein de la société policée
et hiérarchisée que les Aztèques avait conçue;
« Pensez-y, vous, les princes
Aigles et Jaguars »
Voilà la seule consolation qui permet aux
sages de garder une certaine raison d'être. La mort n'est peut-être
que justice, même si
elle est profondément cruelle. Car la vie doit être vécue
en vue de la jouissance et du plaisir de vivre pleinement l'instant qui passe.
«
Pour bien peu de temps je vais réjouir,
pour bien peu de temps je vais rendre heureux
mon coeur sur la terre.
Tant que moi, Yoyontsin, j'existerai,
je désirerai des fleurs, j'irai cueillir des fleurs.»
Néanmoins,
que le lecteur de ces mots se garde d'accuser les sages nahuatl d'étaler
un hédonisme paillard ou facile. Il n'en est rien. Ce
qui apparaît dans leurs mots s'appelle un art de vivre, une notion qui
par ailleurs nous échappe de plus en plus. Le poète-philosophe
comprend, à n'en pas douter, que les êtres humains disposent des
sens qui peuvent les rendre heureux. Ils mettent de la joie vraie au sein des
gémissements. Enfin, pour le tlamatini, il est clair que toute chose
vient du Dispensateur de la vie, même les plaisirs. Pourrait-t-on se
risquer à le
décevoir? N'a-t-il pas donné aux hommes le rire, les rêves,
la nourriture, la force physique et la sexualité? Considérons
les paroles d'accueil que la sage-femme adresse à la
fillette à peine sortie de la matrice réconfortante:
« Écoute bien, toi, ma fille:
la terre n'est pas un lieu agréable (...)
A ce qu'on dit, sur terre,
il ne peut y avoir de plaisir que mêlé de fatigue
que mêlé d'épuisement (...)
Il nous fut offert par Notre Seigneur
le rire, le sommeil et aussi, la chair, la force, et l'excitation:
c'est le plaisir charnel de l'homme, sa semence.
Tout cela enivre la vie et empêche de pleurer »
Nous
avons évoqué plus haut la perfictibilité, épreuve
essentielle pour l'humanité. Elle est elle-même un gage d'espoir
et de soutien, face à une vie « n'est qu'un rêve dont
on se réveille qu'à la mort ». Tout homme devient l’«actand» (le
metteur en actes toujours nouveaux) de son existence. Les sages engagent
leur auditoire à rechercher
une morale élevée.
De se doter, selon leur terminologie, d"'un visage et d'un coeur " (in
ixtli in yólot). Entendons par là l'espace moral et sentimental
qui caractérise l'être humain (homo), lequel capacite la vie
terrestre.
« Il y a un but, il y a (de) la
vie,
il y a des luttes, il y a du travail [à fournir].»
Tel fut, sans
doute, I'idéal des tlamatinime. Or, leur tâche était
difficile dans une société baignée dans l'angoisse et
la terreur inspirées par un cosmos susceptible de s'écrouler à tout
moment. Ils tentèrent d'apporter une certaine paix spirituelle à leurs
semblables. Idéalistes? Peut-être… Il fallait des penseurs
audacieux pour montrer l'inanité des guerres -fussent-elles "fleuries"-
et des sacrifices sanglants. Que serait devenue la société aztèque
si le choc de la Conquête n'avait broyé en l'avortant la réflexion
des philosophes, éclose dans l'éloignement radical par rapport
au Vieux Continent? Nul ne le saura... Il est juste permis d'observer et d'analyser
l'évolution de ce peuple náhuat depuis la débâcle
de 1521. De par nos propres recherches sur le terrain, nous pouvons affirmer
que la voix de ce peuple riche et tranquille ne s'est pas réellement
tue. Mais elle a puisé à d'autres fontaines, émoussant
ici et là, son passé pour raffiner son présent. Avec les
sons d'une différence irréductible. Ecoutons, pour le plaisir
final, un très beau chant écrit par un
Nahua, originaire de Santa Ana Tlacotenco, Milpa Alta, México, d. f.
« Nous naissons nombreux sur cette
terre,
tous nous nous connaissons à l'aube,
chacun, nous possédons notre propre langue,
nos savoirs particuliers
et tous, nous avons diverses façons de concevoir la vie. (…)
Quand la pluie a fini de tomber, notre terre se rafraîchit
elle est heureuse! comme moi-même, à tenir en main
une branche de sempualxochitl pour l'offrir
à mes aieux qui m'ont laissé
parmi des hommes ambitieux. »
Et l'auteur de ces lignes vous dit, cher
lecteur :
Ayac mocahuaz! Maca xitlaocoyacan! Hasta mosta, Ikníitl
Michel Duquesnoy, Lille 3 Doctorand rattaché au
C.Re. Do., CNRS.
Thème de recherche: Ethnolinguistique de la zoologie chamanique náhuat
Février 1998, Vivre 98/1 Bibliographie sommaire
La littérature sur la civilisation
aztèque et sur le peuple des
Nahua est abondante. Cependant, elle demeure difficilement accessible au tout
public pour diverses raisons. Les éditeurs francophones proposent certains
ouvrages sérieux. Outre ceux signalés dans notre texte, nous
renvoyons aux titres suivants :
BAUDOT, G., Les Lettres précolombiennes, Toulouse, Privat,1976.
DUVERGER, C., La fleur létale. Economie du sacrifice aztèque,
Paris, Seuil,1979.
GRAULICH, M., Moctezuma, Paris, Fayard,1995.
LE CLÉZIO, J.M.G., Le rêve mexicain, Folio, Essais,178, Paris,
Gallimard,1988.
PURY TOUMI, S. De, Sur les traces des indiens nahuatl, mot à mot.
Le contact entre langues et cultures. Essai d'ethnolinguistique, Grenoble,
La Pensée
sauvage Editions,1992.
SAHAGUN, Fray B. de, Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne,
Paris, FM/ La Découverte, 36, 1981.
SIMONI-ABBAT, M., Les Aztèques, Le temps qui court, 43, Paris, Seuil,1976.
SOUSTELLE, J., Les Aztèques, Que sais-je?,1391, Paris, PUF,1970
11988, 8e éd.l. (1) Le terme “náhuat(l)” désigne
la langue parlée
par les Mexica-Azteca précortésiens ainsi que par les actuels
Nahua (deux millions de locuteurs dans les états de Mexico, Morelos,
Puebla, Tlaxcala, Veracruz).
(2) On voudra bien noter que le terme «Aztèque» désigne
un groupe nahuat, originaire de l'Aztlan. Ils auraient pour origine les
groupes nomades chichimèques dont la cupidité réussit à changer
la physionomie du Mexique préhispanique. Le dieu tribal des Aztèques était
Uitzilophtli, le "colibri de gauche". Les Aztèques agrégèrent
de nombreuses divinités allogènes à leur panthéon.
(3) L'expression « texte » ne
doit pas cacher le fait que, mis à part
un système d'idéogrammes et de signes picturaux symboliques,
les Aztèques ne connaissaient pas l'écriture.
(4) Cuauhtemoc,
dernier empereur aztèque, successeur de Moctezuma, se rend à Cortés
le 13 août 1521. Le Mexique devient alors une colonie hispanique.
(5) On ne dira jamais assez l'importance
de ces compilateurs-traducteurs, pères
de l'ethnographie moderne, qui, sur les cendres encore fumantes
des cités
mexicaines écrasées, recueillirent un matériau
d'une importance exceptionnelle. Quant aux "erreurs" qu'ils
induisirent en vue de l'évangélisation,
nous prenons le parti de ne pas les évoquer dans cet article.
(6) Les trois premiers
sont mexicains, le dernier est français.
Il faudrait également
citer Launey, M., auteur français d'une remarquable grammaire
nahuatl, publiée chez L'Harmattan, 1979-1980. Nous ne connaissons
pas de spécialistes
belges de la littérature náhuat. Nous leur présentons
nos excuses s'ils venaient à lire ces lignes…
(7) Littéralement "La fleur
et le chant" métaphores
de la poésie
(8) Le cinquième est nommé nauiollin. Le glyphe ollin,
sorte d'axe à quatre
branches, qui accompagne le masque du disque solaire Tonatiuh,
figure centrale du calendrier aztèque, a le double sens
de mouvement" et de “tremblement” de
terre. Ollin symbolise à la fois le premier mouvement de
l'astre et les cataclysmes qui détruiront le monde.
(9) Le terme nahuatl est rendu, en espagnol, par «acaso»,
lequel revêt
souvent une nuance dubitative ironique, intraduisible en français.
Nous avons tenté de restituer la nuance par une affirmation
contenant le doute du poète dans l'interrogation finale,
dont la réponse apparaît,
lucide, dans les vers suivants.
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