Je crois qu'un jour
une source d'eau pure s'est ouverte. Elle a donné une eau vive, qui ranimait, au fond des cœurs
blessés, l'espérance et la joie; au fond des cœurs
endurcis, la bonté fraternelle ; au fond des cœurs errants
et pleins d'ombre, la clarté suffisante et rassurante.
Je crois qu'elle n'a pas été ouverte
pour se refermer aussitôt. On ne peut l'enfermer dans un
livre, une tradition, une Eglise. Je crois que l'Esprit de Dieu
ne se laisse
ni capter ni canaliser.
Il est dans les pures traditions,
dans les pieux souvenirs. Mais il agit aussi, neuf, inédit, surprenant, dans les âmes
de nos contemporains. Il nous inspire à chaque âge
ce qui est le plus conforme aux besoins de chacun.
Je crois qu'il est l'esprit
de vérité,
actif au fond de l'être, en ces profondeurs
où l'homme tient à Dieu par sa racine extrême.
Je crois qu'il souffle sur les
pauvres refuges où
languit parfois la douleur. Je crois qu'il souffle sur les hauteurs
où l'air est toujours pur. Il n'a pas peur de marcher sur
les routes inconnues, pleines de surprises. Il est la piété
des vieux souvenirs et l'indomptable poussée vers l'avenir.
Je crois que sa flamme s'est
allumée quelque
part où la clarté existait avant même que ne
retentissent les mots : Que la lumière soit !
Je crois qu'il demeurera à jamais.
Amen.
Charles Wagner, pasteur fondateur
du "Foyer de l'Ame" de Paris
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