Le fondamentalisme
Il ne faut pas confondre le fondamentalisme avec le
traditionalisme (christianisme qui se veut fidèle à
une Tradition, ou avec l'intégrisme (radicalisme conservateur,
souvent agressif).
Né dans certains milieux issus de l'anglicanisme
de la fin du 19e siècle, le fondamentalisme refuse toute
approche critique ou figurative de la bible: puisqu'elle est «
Parole de Dieu » on ne peut que l'interpréter à
la lettre en tous ses détails. On expliquera, par exemple,
que le monde a bien été créé en six
jours, quitte à déclarer que la science moderne s'égare.
Par son simplisme et par ses affirmations absolues,
la lecture fondamentaliste attire bon nombre de personnes qui cherchent
dans la bible une réponse immédiate à leurs
questions. Il leur suffit d'isoler une phrase pour avoir l'illusion
de détenir « la vérité » Inutile
de dire qu'une telle lecture, mise à l'honneur en particulier
dans les groupes à tendance sectaire, ne donne que de fausses
certitudes. On peut vraiment qualifier ce type d'interprétation
de la bible de «
suicide de la pensée et de la foi »
Qu'en pense Albert Schweitzer
?
« Le christianisme a besoin de la pensée
pour devenir conscient de lui-même. Pendant des
siècles, il a conservé dans
son enseignement les commandements d'amour et de miséricorde
comme une vérité traditionnelle, sans s'insurger en
leur nom contre l'esclavage, les procès de sorcellerie, la
torture et tant d'autres atrocités de l'antiquité
et du moyen âge.
Ce fut seulement lorsqu'il subit l'influence de la
pensée rationaliste du dix-huitième siècle
qu'il entreprit la lutte pour les principes humanitaires. Ce
souvenir devrait le préserver à tout
jamais de toute arrogance vis-à-vis de la pensée.»
Albert Schweitzer, in: Charles R. Joy, Albert Schweitzer, une anthologie, Paris,
Payot, 1952, p26
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