Frédéric Verspeeten L’Eglise découvre qu’elle
a devant elle non seulement un nouveau sujet de réflexion
éthique mais un combat à mener pour refuser toutes
formes d’agressions dont les humains sont l’objet.
L’évangile […] offre encore
et toujours à notre humanité des alternatives nouvelles.
Face à l’exclusion elle propose le partage.
Face à la vengeance le pardon.
Face à la résignation le dialogue constructif ou chacun
est accueilli.
Face à l’intolérance l’évangile
propose la liberté de la foi.
Finalement les gestes de Jésus nous invitent
dans un langage simple et adapté à notre vie d’aujourd’hui
à réaliser que la violence est le contraire du respect
et qu’elle ne nous permet en rien de comprendre le non des
autres et de travailler a leur bien. Au contraire elle dit clairement
que nous refusons la différence des autres ; si notre société
est traversée de violence nous sommes invités à
canaliser notre agressivité pour qu’elle ne devienne
plus jamais violence.
Jésus au travers de son ministère
n’a cessé de s’intéresser à ceux
qui étaient victimes de la violence et a remis an cause les
lois inhumaines, il a prôné leur remplacement par des
repères qui posent des limites au nom de l’amour. Il
nous a invité à prendre conscience du fait que derrière
le plus violent se cache souvent le plus souffrant. […]
Devant les pannes du dialogue social, l’évangile
dit que Dieu ne met pas dehors celui qui vient à lui.
Il nous invite à écouter encore. Dans un monde qui
ose parfois imaginer qu’il n’y aura plus remède
à certaines souffrances, l’évangile nous invite
à chercher encore !
L’évangile renverse nos compromis,
nous invite à nous décider, à nous engager,
aujourd’hui plus encore même que la dignité ou
l’intégrité de la personne humaine c’est
de l’homme en tant qu’être nouveau promis à
l’épanouissement dont il est question.
Alors sans avoir de recettes miracles osons poser
des actes prophétiques comme des gestes simples qui s’inspirent
des propositions de l’évangile. Osons nommer les causes
des souffrances, des pauvretés qui conduisent au désespoir
et refusons tous ces discours qui dénaturent l’homme
et créent des factions irréconciliables.
L’espérance, la réconciliation
ne sont pas des utopies irréalisables. Si en apparence nous
n’avons pas beaucoup d’armes adaptées pour atteindre
cet objectif. Nous pouvons avec notre foi, beaucoup d’impertinence
et surtout en ne cessant d’aimer faire en sorte que notre
vigne humaine ne soit jamais plus un lieu ou coulera le sang.
Frédéric Verspeeten,
Extraits de l'exposé à l'Assemblée
Commune de l'Ecaal et de l'Eral, Saverne 2002
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