Après le retour en force du fondamentalisme
aux Etats-Unis à l'occasion de l'élection de novembre
2004, voici un appel (déjà ancien certes, mais toujours
d'actualité)
de la Fédération
humaniste européenne
Appel aux responsables politiques
Une rencontre avec les parlementaires européens
concernant l’article 51 intitulée Intervention
des Eglises dans les affaires de l’Union européenne s’est
déroulée le 3 décembre 2003 au parlement européen.
La préoccupation de nombreuses associations, ONG et réseaux
européens présents est d’éviter qu’un
courant de pensée, en l’occurrence représenté par
les hiérarchies chrétiennes, n’obtienne un
statut privilégié dans les Institutions de l’Union.
Un document de
la COMECE et de la KEK de juin 2002, adressé au Groupe
de conseillers du Président Prodi,
revendique en effet de pouvoir intervenir dans les « processus
pré-législatifs » de l'Union.
Sous couvert de dialogue, l’article 51 institutionnaliserait
un droit d’ingérence régulière des églises
dans les institutions de l’Union. Il permettrait aux Églises
de créer dans l’Union européenne une situation
semblable à celle dont jouit le Vatican aux Nations Unies.
Le Vatican utilise sa voix à l’ONU pour limiter l’accès
au planning familial et à l’avortement sans risque.
Il en est de même sur les questions liées à l’orientation
sexuelle, le divorce, la promotion de l’abstinence comme seule
méthode contraceptive pour les jeunes, avec les conséquences
que l’on connaît en terme de propagation du VIH/sida
et de grossesse non désirée chez les adolescentes.
S’y ajoutent les tentatives de subordination des droits des
femmes à des convictions religieuses.
En Europe, la majorité des citoyens n’applique pas les
positions défendues par le Vatican sur ces questions et désire
pouvoir décider librement de ses choix dans l’existence.
Pour ces raisons, les associations signataires, actives dans de nombreux
domaines de la société, ont exigé le retrait
de l’article 51, estimant que le dialogue avec toutes les composantes
de la société civile doit trouver place dans le cadre
de l’article 46, sans aucune discrimination selon les convictions
religieuses ou philosophiques. Ces associations sont représentatives
de courants de pensée et de convictions, pluraliste, laïque
et chrétien, et sont attachées au respect des libertés
de pensée, de conscience et de religion, ainsi qu’à la
liberté d’expression des personnes et de groupes constitués.
Les associations signataires ont lancé un
appel solennel à tous
les responsables politiques, nationaux et européens : écoutez
la société civile démocratique, n’acceptez
pas le système d’anciens régimes où les églises
imposaient leurs directives à tous, rejetez l’article
51 car il ne répond plus aux attentes de la société européenne
du XXIe siècle, organisez le dialogue entre toutes les composantes
de la société européenne, sans privilège
pour les hiérarchies religieuses.
International Planned Parenthood
Federation/Réseau
européen
(IPPF), Catholics for a Free Choice/ Europe, Fédération
Humaniste Européenne (FHE), Réseau européen
Eglise de Liberté, Right to Die Europe, European Region
of the International Lesbian and Gay Association (ILGA-Europe),
Association
des femmes de l'Europe méridionale (AFEM), Fédération
européenne de l’éducation et de la culture
(FEEC)
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