Une contre-utopie, une disptopie !
En 1932, dans Le Meilleur des Mondes, Aldous Huxley décrit ou annonce une caste privilégiée
qui emploie les techniques psycho-biologiques pour modifier les
autres castes et les modifier selon ses vues.
Les embryons sont produits
en série et mis en flacons pour y être conditionnés,
prédestinés au chaud ou au froid, abrutis et retardés
par rayons X. Les Gamma, Delta, Epsilon fournissent les manoeuvres
contents de leur sort puisqu'ils y seront pré-adaptés.
Pour maintenir la stabilité sociale, on a réduit
au maximum les facteurs de conflits, on a éliminé
les passions violentes. L'État oblige l'utilisation d'une
drogue en cas de malaise psychologique.
La
société décrite par A. Huxley est un monstre.
La dégradation de l'homme y est complète. Le Meilleur
des Mondes est une contre-utopie,
une distopie, une vision pessimiste d'un futur possible, un avertissement.
C'est une mise en garde à l'égard d'un type de société
qui entre de plus en plus
dans l'ordre du possible par les techniques bio-psychologiques.
Par la pratique du
conditionnement biologique et psychologique, rendre chacun heureux
de son sort, de sa place au sein de la société, donner
à chacun son petit bonheur et un optimisme artificiel.
Nos gouvernements aimeraient diriger des nations composées
d'utopiens, c'est-à-dire de citoyens admirablement conditionnés
qui s'en remetttent entièrement à la bonne foi de
leurs gouvernants.
La capacité visionnaire d'Aldous Huxley à
critiquer le monde à venir, à partir de ce que nos
progrès scientifiques et techniques contiennent en germe
est généralement reconnue. L'homme de ce début
du 21e siècle s'interroge sur l'univers que lui feront les
techniques modernes et la menace de plus en plus réelle de
la domestication de l'homme par l'homme.
Willy Abrassart
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