Discours
de Jean-Claude Barbier en hommage à Michel
Servet,
prononcé le dimanche 5 mars 2006, en présence
de Jean-Paul Millet,
adjoint au maire du XIVème arrondissement
de Paris,
et d’une délégation de l’Assemblée
fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU)
Monsieur le représentant du Maire,
Chères Amies, Chers Amis
Nous voici au pied d’une
statue de Michel Servet afin de lui rendre hommage. Nous
voici ici en petite délégation
avec des lumignons et des fleurs, au nom d’une association
L’Assemblée fraternelle des chrétiens
unitariens qui fut fondée en 1996 et dont le premier
président d’honneur fut le savant et protestant
libéral Théodore Monod. Au nom aussi de la
vingtaine de participants qui participèrent à un
culte libre que nous avons organisé ce matin et où nous
avons partagé les fleurs que nous amenons ici ;
où nous avons également partagé nos
paroles, exprimées et écoutées, et le
pain et le vin en mémoire de Jésus.
Une stèle expiatoire avait été érigée
en 1903, à l’initiative des calvinistes de Genève,
au flanc de la colline de Champel où Michel Servet
fut brûlé vif à l’instigation de
Jean Calvin. Par ce geste, ces Réformés souhaitaient
désarmer au préalable les critiques avant d’ériger
une statue du fondateur de leur Eglise. En France, un monument
avait été érigé à Michel
Servet à Annemasse en 1908, puis un autre le sera à Valence
en 1911. Cette statue de Michel Servet, devant laquelle nous
nous trouvons, fut érigée en 1908 à l’initiative
du polémiste Henri Rochefort, représentant
d'une Droite catholique et nationaliste particulièrement
aigrie par la défaite française de 1875 face
aux Prussiens et qui accusait volontiers les protestants
d’être liés, de par leur religion, aux
adversaires de la France.
A cette époque, constate l’historienne Valentine
Zuber, ces monuments français furent élevés
pour dénoncer d’autres composantes de la société.
Les libres penseurs jouèrent un rôle
de premier rang pour faire vibrer ces statues commémoratives.
A Paris, ils se réunissaient auprès de la statue
du Chevalier de la Barre ; mais lorsque celle-ci fut
fondue pour les besoins de l’armée allemande,
comme nombre d’autres statues (dont celle de Michel
Servet à Annemasse, mais qui fut, quant à elle,
heureusement reconstituée en 1960), la Libre pensée
vint annuellement au pied de la statue, où nous sommes
présentement, pour y dénoncer l’intolérance
religieuse. J’ajoute que nos amis de l’Association
unitarienne-universaliste de Paris – Île de France,
avec des membres de la communauté unitarienne-universaliste
anglophone de Paris, se réunirent où nous sommes
le samedi 25 octobre 2003 et déposèrent une
gerbe en hommage à Michel Servet.
Selon notre tradition unitarienne, de même
que nous n’imposons pas de théologie particulière
lors de nos cultes, laissant chacun libre d’expliquer
ses gestes, ses rites et ses choix, de même nous laissons
ici chacun, en conscience, libre de donner le sens qui est
le sien pour sa présence à cette cérémonie.
Je dirai simplement que nous sommes réunis pour un
hommage à un homme que nous admirons et dont nous
nous considérons comme étant parmi ses héritiers
spirituels.
Sans donc généraliser à tous
ceux ici présents, je dirais qu’il est tout à fait
légitime pour un chrétien unitarien de se
sentir en pèlerinage auprès d’un homme
qui, au terme d’un emprisonnement dans des conditions
particulièrement inhumaines, connut une Passion à l’égal
de celle de Jésus. Il mourut, nous le savons, en
martyr. Il mourut à petit feu car les inquisiteurs
avaient prescrit du bois vert pour que l’agonie puisse
durer. Elle dura effectivement une heure. Il mourut en
chrétien et son ultime cri fut un appel à Jésus : “ Jésus,
fils du Dieu éternel, aies pitié de moi ! ”.
Les narrateurs diront plus tard que, s’il avait dit “ Jésus,
Fils éternel de Dieu ”, il aurait eu
la vie sauve ! La théologie était, à cette époque
là, féroce.
Sans donc généraliser à tous
ici présents, je dirais également qu’il
est tout à fait normal pour un chrétien unitarien
de se retrouver sur la place publique, sur l’agora,
afin de partager avec tous les autres humanistes, sans
aucune discrimination, les grandes sagesses de notre patrimoine
mondial. Michel Servet fut un humaniste et savant de notre
Renaissance et, à ce titre, son nom a été donné à des établissements
scolaires et à des rues.
Homme seul, théologien sans disciples,
initiateur du courant anti-trinitaire mais sans dévots
autour de lui, savant sans étudiants, hors Eglise,
hors Parti, Michel Servet ne peut pas être enfermé dans
un lieu de culte, ni dans une cause ou un mouvement. Nul
ne peut revendiquer le monopole de son souvenir. Je crois
pouvoir dire que nous avons besoin d’hommes ainsi,
au dessus de nos divisions, de nos clans religieux ou politiques,
de nos mêlées, et pourtant bien engagés
dans le Progrès de l’humanité. Nous
avons bien besoin d’hommes ainsi, en ces temps de
renouveau du fanatisme politique et religieux. En cela,
je dirais qu’il a un destin pédagogique et
civique, d’être un exemple de sagesse pour
nos générations présentes et futures.
Maintenant, nous allons déposer
nos fleurs à ses pieds, pour un hommage à ce
qu’il fut ; mais aussi, dans le cœur de
beaucoup d’entre nous, ce sera, j’en suis sûr,
un geste d’amour.
Bibliographie
La
Société de l’histoire
du protestantisme français (SHPF)
La bibliothèque de la SHPF dispose
de tous les livres de Michel Servet (mais en latin !).
En plus, le pasteur Coquerel y a déposé un
fonds (mais en anglais !) sur l’unitarisme.
Sa famille s’était en effet réfugiée
en Angleterre après la révocation de l’édit
de Nantes (1685), puis revenue en France après la
promulgation de l'édit de Tolérance en 1787.
Les documents de ce fonds datent des XVIII-XIXème
siècles.
SHPF, 54 rue des Saint-Pères, 75007 Paris, tél.
01 45 48 62 07, site http://www.shpf.fr, ouvert du lundi
au vendredi de 14h à 18 heures, le jeudi de 10h à 18h
Avis aux lecteurs en anglais :
notre “ rézo ” est demandeur
d’un dépouillement et de traductions
Des
articles en ligne sur Michel Servet
Nous vous rappelons les excellents articles
suivants qui ont été mis en ligne sur les
sites suivants :
- Sur “ Profils
de libertés ” :
Michel
Servet, note de La Rédaction,
La
responsabilité entière de Calvin dans le
procès et la condamnation de Michel Servet, par Albert
Blanchard-Gaillard,
Le
manifeste servètien de Sixéna, traduction
de Jean-Claude Barbier
- Sur le site “ Autour
de la liberté ” de Pierre
Raiman que nous avons présenté à nos
lecteurs dans notre bulletin n° 58 d'août 2006 :
Servet, Castellion, Calvin, le choc des consciences,
par Pierre
Raiman.
_ Sur le site de l’Unitarian Universalist
Historical Society (UUHS),
Michael
Servetus, par Peter Hugues.
- Sur le site de Wikipedia
Michel
Servet, traduction en français d’un article écrit
en anglais sur le même site
- Sur le site de l’Instituto
de Estudios Sijenenses Miguel Servet (basé à Villanueva
de Sijena, village natal de Michel Servet, en Aragon)
Brûlé à Champel, Servet revit au cinéma,
L’hérétique mis au bûcher par la
Genève de Calvin inspire un film singulier, par Nic
Ulmi, à propos du film d’O. Eckert, article publié le
17 mai 2005 dans la Tribune libre de Genève
Michel
Servet et les Témoins
de Jéhovah
L’un des rédacteurs en
Espagne du journal mensuel “ Réveillez-vous ! ”, édité par
les Témoins de Jéhovah, a écrit un
article bien documenté et illustré sur Michel
Servet “ seul dans sa quête de la vérité ” (mai
2006, pp. 18-21). A noter parmi les illustrations, une
gravure du XVe siècle appartenant à la Chapelle
royale à Grenade et représentant le baptême
forcé des musulmans vivant en Espagne et des portraits
de Michel Servet et de Jean Calvin visibles à la
Bibliothèque nationale à Madrid. Dans ses
livres, Michel Servet utilisa le nom de Jéhovah.
Peu de temps avant la publication en 1531 de De Trinitatis
erroribus, William Tyndale avait utilisé ce nom
dans sa traduction du Pentateuque en anglais à partir
de l’hébreux (Bible publiée en 1530).
Anti-trinitaires, les témoins de Jéhovah
s’intéressent aux Réformes radicales
du XVIe siècle (les “ Frères ”,
les anabaptistes, les unitariens) et publient assez souvent
des articles de vulgarisation sur cette période :
“ Les sociniens, pourquoi
n’acceptaient-ils pas la Trinité ? ”,
Réveillez-vous ! 22 novembre, pp. 19-22 ; “ Les ‘Frères
polonais’, pourquoi furent-ils persécutés ? ”,
La Tour de garde, 1er janvier, p. 21 ; “ Un
règne de tolérance en période d’intolérance ;
la Transylvanie au milieu du XVIème siècle ”,
Réveillez-vous ! 22 juin 2002, pp. 11-14 ; “ Ils
ont recherché la Route resserrée ”,
La Tour de garde, 15 décembre 2003, pp. 9-13 [sur
l’Unité des Frères en Tchécoslovaquie] ; “ Qui étaient
les anabaptistes ? ”, La Tour de garde, 15
juin 2004, pp. 11-13.
Récents écrits sur Michel
Servet en espagnol
Voir sur le site de l’Instituto
de Estudios Sijenenses Miguel Servet, des ouvrages récemment
publiés en espagnol :
Le volume IV (2005) des Oeuvres complètes
de Michel Servet : “ Servet frente a Calvino,
a Roma y al luteranismo ”, par Angel Alacala,
aux éditions Lacumbe (“ Clasicos Aragoneses ”),
2005. Introduction d’A. Alacala, texte en latin et
traduction en espagnol ; avec trois documents qui
se trouvait en appendice à la “ Restition
du christianisme ” : les 30 lettres que M. Servet écrivit à Calvin
et qui constituent une synthèse de sa théologie
et de ses propositions pour une réforme radicale,
les 70 signes de l’Antéchrist qui marquèrent
sa prise de distance par rapport au catholicisme, et l’Apologie
contre Melanchton où il signale ses accords et désaccords
avec le luthéranisme.
“ Miguel Servet (1551-1553)
y la geograpfia de su tiempo ”, par D. Joaquim
Bosque Maurel, dans Estudios Geograficos (revue du Conseil
supérieur de recherche scientifique), vol. LXVI,
janvier-juin 2005, pp. 43-69. A partir de ses annotations
sur la géographie de Claude Ptolémée,
Michel Servet apporta une importante contribution à la
géographie à l’heure de la Renaissance.
“ Miguel Servet, Luz entre
Tinieblas ”, par l’Instituto de Estudios
Sijenenses Miguel Servet (2006), actes du Congrès
international organisé à Zaragosse et à Villanueva
de Sijena en octobre 2004 pour le 150ème anniversaire
de la mort de Michel Servet, plus une sélection
des textes de M. Servet et une bibliographie, 363 p. au
total.
"Luces y Sombras de la Ilustración,
Libertad y Convivencia" (Lumières et ombres
de la connaissance. Liberté et coexistence), par
José Bada Panillo, 2006, Mira Editores. Zaragoza.
Les deux premiers chapitres portent sur Michel Servet,
dont le martyr, selon l’auteur, provoque un réel
tournant en Europe pour la prise de conscience que la foi
devait être un acte tout à fait libre :
chap. 1 – Liberté de conscience et persécution
des hérétiques; chap. 2 – Foi, conscience
et confession ecclésiale. Comment concilier aujourd’hui
transmission de la foi et cohabitation citoyenne ?
Libres propos
Les avis de nos lecteurs
“ Merci encore pour cette
revue d'excellente qualité et gratuite ” (Nicolas
Semaille, Mons, le 28 août) ; “ J'ai
bien reçu la correspondance que je lis toujours
avec beaucoup d'intérêt et de plaisir ” (Raphaël
Chiantello, Annecy, le 28 août) ; “ Merci,
Jean-Claude, pour ce bulletin particulièrement intéressant
! ” (Edith Kuropatwa-Fèvre, Bruxelles,
le 29 août). Et merci à vous tous pour vos
encouragements. Le rézo.
Musulman ? Chrétien ? Mon dilemme
ontologique
Hassan Aslafy, le 02.08.2006 sur son
blog personnel
J'ai toujours cherché à dépasser
le clivage imposé par ma double origine musulmane
et chrétienne. Avec les grandes difficultés
que l'on imagine, et les tensions liées à la
forte pression communautaire qui caractérise l'Islam.
Mon chemin a été un long
pèlerinage pour retrouver des sources non duelles...Il
m'a mené de l'Inde, à Jérusalem, au
Caire, en Afrique noire, mais également à la
fréquentation assidue de traditions ésotériques
et spirituelles diverses. J'ai toujours, en priant avec
mes frères musulmans, ressenti cette fibre chrétienne
de la personne, du prochain et du Dieu vulnérable
dans les victimes et les plus faibles. J'ai souvent, avec
mes frères chrétiens, été choqué par
la perte du sens du sacré, la sécularisation
de la vie quotidienne, le manque de simplicité du
culte et de la célébration... En fréquentant
les peuples premiers en Afrique, j'ai également
découvert le respect de la terre comme Etre vivant,
des ancêtres, des anciens... En fréquentant
l'Inde et les Maîtres orientaux, j'ai découvert
l'importance de l'expérience intérieure,
de la méditation, du corps-énergie, le respect
profond des animaux.
J'ai cherché comme un noyé une
issue à mon dilemme ontologique, qui ne soit ni
une fuite dans une appartenance exclusive, ni dans une
secte, ni même dans le refus et le déni de
la question, par l'agnosticisme désabusé et
cynique qui est tellement de mise aujourd'hui. Depuis que
je travaille la question d'Al Andalus, en me référant à de
multiples sources, j'ai commencé à réviser
quelques préjugés généraux,
puis à plonger plus avant dans cette histoire. Je
ne me serais jamais douté que l'étude de
cette période allait m'ouvrir la voie qui permettrait
la sortie de mon dilemme !
C'est la piste de soufis hétérodoxes,
comme Ibn Arif et Ibn Arabi, mais également l'historiographie
musulmane, et les quelques indications issues d'historiens
anglo-saxons et de quelques espagnols bannis, qui m'ont
orientés vers les hanifs. Puis les hanifs espagnols
vers les unitariens de tous ordres qui étaient nombreux à cette époque
riche en hérésies, et souvent en lutte contre
l'emprise de l'Eglise catholique trinitaire. Cette intérêt
m'a permis de remonter le fleuve vers les unitariens contemporains
et les universalistes. Voilà ou j'en suis et me
réjouis de commencer à percevoir une nouvelle
lueur à l'horizon !
Informations
Les
chrétiens unitariens et l’Afrique
noire francophone
À l’occasion d’un
séjour
en France d’Albert Gandonou, Béninois, catholique,
fondateur du mouvement Chrétiens pour changer le
monde (courriel : chretienspourchangerlemonde@yahoo.fr)
et membre honoraire de l’Assemblée fraternelle
des chrétiens unitariens (AFCU), une réunion
a eu lieu à Paris le vendredi 15 septembre avec,
autour de lui, Bernard Biro, président de l’AFCU,
Jean-Claude Barbier, secrétaire général,
et le pasteur Pierre-Jean Ruff, lui aussi membre honoraire
de l’association. La CU a présenté le mouvement
Chrétiens pour changer le monde dans son bulletin n° 37
de novembre 2004
Constatant que des communautés
chrétiennes libérales, dont les assemblées
chrétiennes unitariennes au Burundi et au Congo
(qui sont partenaires de l’AFCU), sont en émergence
en Afrique noire, nous pensons qu’une mise en réseau
sous la forme d’un groupe de travail informel, respectant
les identités des uns et des autres, serait utile
pour mobiliser les énergies qui peuvent se sentir
isolées. La réussite de la Fédération
des réseaux des parvis en France et celle du Réseau
pour un autre visage d’Eglise et de société (Pavés)
en Belgique montrent la fécondité d’une
telle dynamique qui peut s’appuyer sur les progrès
de l’Internet : échanges épistolaires,
lettres circulaires, bulletins, ouverture de blogs et de
sites, etc. Très minoritaires, les chrétiens
libéraux de toute obédience doivent mettre à profit
les moyens modernes pour valoriser leurs actions. Au Bénin
et au Togo, les “ Chrétiens pour changer
le monde ” sont en relation, entre autres, avec
l’Eglise méthodiste et un autre mouvement
catholique d’origine charismatique, Fondacio qui
les rejoint tout à fait avec son sous titre “ Chrétiens
pour le monde ”.
Fondacio “ Chrétiens
pour le monde ” est
présent dans plusieurs pays d’Afrique noire :
Côte d’Ivoire, Burkina-Faso, Togo, Bénin
et Congo-Brazzaville.
Du 17 au 24 février 2007, pour
le 10ème anniversaire de son existence, Chrétiens
pour changer le monde va organiser des rencontres sur le
thème “ Proposer la bonne nouvelle de
la scandaleuse miséricorde du Dieu de Jésus
dans le respect des peuples et de leurs religions ” et
dans plusieurs villes du Bénin et du Togo :
Lomé, Cotonou, Porto-Novo, Ifangni, Parakou. Ce
mouvement insiste pour que le christianisme soit respectueux
des religions coutumières.
Les
unitariens sont eux aussi directement visés par
la montée de l’antisémitisme
Le site des chrétiens unitariens
italiens a été victime de l’attaque
d’un hacker ; le disque dur du webmestre a été détruit.
Roberto Rosso pense que c’est à cause du nom
de Jésus écrit en caractère hébraïque
sur son logo.
Souvenons nous de la montée des
grands totalitarismes au XIXème siècle, que
ce soit le nazisme ou le bolchevisme. Cela commença
par des “ intimidations ” musclées ;
or nous ne pouvons que constater que celles-ci se multiplient
dans l’actualité présente au moindre
prétexte. Pensons aux paroles du pasteur Martin
Niemoller, président des Eglises réformées
de Hesse-Nassau, 1950 : “ Lorsque les nazis
vinrent chercher les communistes, je me suis tu :
je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils
ont enfermé les sociaux-démocrates, je me
suis tu : je n’étais pas social-démocrate.
Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs, je me suis
tu : je n’étais pas juif. Lorsqu’ils
sont venus chercher les catholiques, je me suis tu :
je n’étais pas catholique. Lorsqu’ils
sont venus me chercher, il n’y avait plus personne
pour protester ”.
Mariage
unitarien-universaliste en France
À la demande d’un jeune
couple canadien, notre réseau l’a accompagné dans
la préparation spirituelle de son mariage. La cérémonie
eut lieu le 21 septembre au nord-est de Montpellier, dans
une chapelle privée mise par son propriétaire à la
disposition de l’Eglise réformée de
France (ERF). Pierre Jean Ruff, pasteur de l’ERF
et par ailleurs membre honoraire de l’Assemblée
fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU), bénit
les nouveaux époux selon la formule suivante (celle
de son Eglise, adaptée à la spiritualité des
intéressés) : “ Que Dieu,
ou selon l’expression qui vous est personnellement
chère, l’Energie de l’Univers, vous
conduise sur la route où vous marchez ensemble.
Qu’il l’éclaire jour après jour
de sa présence et de son amour. Qu’il vous
donne le bonheur promis à ceux et à celles
qui se confient en lui. Et sa joie, avec la joie de tous
vos êtres chers, sera votre force ”.
En plus du discours d’accueil
de l’Eglise officiante par P.-J. Ruff, deux autres
discours accueillirent les nouveaux venus en France pour
un séjour d’un an, leurs parents et amis venus
pour l’occasion, et les amis déjà fait
sur place : Jean Combe (membre de la Fédération
des réseaux du parvis) au nom des catholiques libéraux
et Jean-Claude Barbier au nom des unitariens français.
Pour la plupart des participants, ce
fut l’occasion de découvrir, avec intérêt, émotion
et joie, les rituels unitariens que sont l’allumage
de la flamme du calice et la cérémonie des
fleurs. Tous étaient fort heureux, les mariés
en premiers car tel était leur projet, de cette
célébration adaptée, personnalisée,
imaginative, créatrice de lien social.
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