Bibliographie
MERY André, 2002, "Les
végétariens, raisons et sentiments"
Editions La Plage, préface
de Théodore Monod, 312 pages, décembre
Ce livre comporte un chapitre sur la façon
dont les religions situent les animaux. “ Puisse-t-il
trouver les nombreux lecteurs qu'il mérite. Les pauvres
animaux, victimes de nos préjugés, de nos ignorances
et de nos cruautés, lui resteront à coup sûr
reconnaissants de son grand et courageux travail. ” T.
Monod en conclusion de sa préface
JOLICOEUR
Marjolaine, “ Les
transcendantalistes ou l'utopie végétarienne ”
Article
sur le site de l’Association
humanitaire d'information et de mobilisation pour la survie
des animaux (AHIMSA)
signalé au réseau par Nancy Labonté (Montréal),
résumé par Jean-Claude Barbier
Un groupe d'intellectuels
de la Nouvelle-Angleterre - philosophes, mystiques, poètes, enseignants, féministes, à la
suite de Ralph Waldo Emerson (1803-1882) – prône
un nouveau style de pensée et de vie, le Transcendantalisme,
nom qui provient d'un ouvrage de l'allemand Emmanuel Kant
(1724-1804). Ce mouvement révolutionna la philosophie
et la littérature américaines. En quête
de vérité, idéalistes, optimistes, les
Transcendantalistes rejettent la soumission à l'autorité et à la
hiérarchie. Ils croient en la supériorité de
l'intuition sur la raison et militent pour la liberté de
penser, d'être et d'agir. Lisant , étudiant
les textes nouvellement traduits et alors plus accessibles
du bouddhisme , de l'hindouisme , du taoisme, de Pythagore
et des néo-platoniciens, ils y puiseront leurs inspirations
tout comme le feront, un siècle plus tard, dans les
années 1950 la Beat generation ou dans les années
1960 les hippies. Pour Ralph Waldo Emerson. Le Transcendantalisme
est lié aux plus “ anciennes vérités
comme le bouddhisme ” et Henry David Thoreau
(1817-1862) fera de la Bhagavad Gita son livre de chevet.
Les Transcendantalistes deviendront avant tout des rebelles
, des insoumis à l'ordre établi, à la
recherche de leur propre vérité, célébrant
les beautés de la Nature et de la vie. Nombre d’unitariens
américains se rallieront à cette philosophie
en abandonnant la référence exclusivement chrétien
de leur foi.
R. W. Emerson écrira
son essai sur la “ Nature ” en 1836,
après avoir quitté le ministère du culte
unitarien en 1832. H. D. Thoreau vivra plusieurs
années dans une cabane au fonds des bois et témoignera
de cette expérience dans son livre le plus célèbre “ Walden,
ou la Vie dans les bois ” (1854). À partir
d’un incident vécu lors de cette vie atypique,
il avait écrit auparavant, en 1849, “ La
désobéissance civile ” qui influencera
Mahamat Gandhi et Martin Luther King. Il prit une part active
dans l'Underground Railroad (Le Chemin de fer souterrain)
, une organisation clandestine qui convoyait les esclaves
noirs en fuite du sud des Etats-Unis vers le Canada. Amos
Bronson Alcott (1799-1888) fonde à Londres une communauté végétarienne,
Alcott House, qui durera dix ans, avec l’aide d’un
riche philanthrope, James Greaves. Les méthodes éducationnelles
du Transcendantalisme y seront appliquées. Puis, de
retour aux Etats-Unis en 1842, Alcott, sa famille et quelques
autres utopistes établissent la première communauté végétalienne,
Fruitlands, sur une petite ferme de Harvard , Massachusetts.
Ces pionniers veulent fonder un nouvel Eden, un endroit où il
serait possible de vivre sans exercer aucune oppression sur
les humains ainsi que sur les animaux.
Informations
- Des offices pour les
animaux
Pour la première fois, un office inter-religieux
pour les animaux eut lieu le 13 juin 2004 à l' église
unitarienne de Golden Green à Londres. Cet office
fut organisé par le Congrès mondial des
Religions (World Congress of Faiths). Des représentants
de toutes les grandes religions y participèrent. Le
prédicateur principal en fut le professeur et révérend
Andrew Linzey, de la Faculté de théologie d'
Oxford. Prêtre anglican, il est actuellement le plus
important spécialiste de la théologie de l'
animal ; il travaille aujourd'hui au Blackfriars Hall
d' Oxford - un "collège" dirigé par
les Dominicains.
La même année, d’autres
cérémonies eurent lieu en Angleterre :
un office “ œcuménique ” pour
le bien-être des animaux célébré le
samedi 2 octobre 2004 à l' abbaye de Westminster à Londres,
dont le prédicateur principal fut Mgr John Austin
Baker, évêque honoraire anglican de Salisbury
et président de la Société anglicane
pour le bien-être des animaux (ASWA) ; puis
une bénédiction oecuménique des animaux à la
cathédrale d'Arundel en Grande Bretagne le samedi
9 octobre 2004, avec la participation de plusieurs hiérarques
catholiques, anglicans, baptistes, etc., ainsi que celle
des dirigeants des grandes associations britanniques de protection
animale.
En France, où nous sommes moins avancés
sur cette question que nos voisins anglais, Notre-Dame
de Toute Pitié “ Association
catholique pour le respect de la création animale ”,
d’inspiration franciscaine, fondée à Paris
en 1969, met à profit la fête de saint François
pour organiser des bénédictions d’animaux … dans
des salles paroissiales. On trouvera sur son site, une liste
d’adresses d’organisations qui militent en faveur
des animaux. La Mission Sainte-Rita à Paris
(27 rue François Bonvin, dans le 15ème), liée à une
Eglise catholique indépendante, procède, quant à elle, à la
bénédiction des animaux dans le lieu du culte
lui-même.
- Le Réseau européen Eglises et
Libertés (RE/EL) pratique l’inter-religieux
Le Réseau européen Eglises
et Libertés, lors de sa rencontre à Wiesbaden,
du 28 avril au 1er mai 2006, a tenu une journée
d’études sur le thème : “ Les
trois religions abrahamiques ont-elles un avenir en se
libérant du modèle patriarcal ? ”.
Celle-ci s’est terminée par une liturgie inter-religieuse “ très
amicale, priante et pleine de sens. En cercle, avec au
centre un grand cierge à deux mèches auquel
chacun pouvait allumer une petite bougie et prononcer une
prière, puis déposer cette bougie auprès
des autres. De la musique favorisait le recueillement.
Shech Bachir prononça une bénédiction.
Le rabbin Arthur Gross-Schaefer fit circuler une coupe
d’épices, de l’encens, une coupe de
vin, et nous fit chanter un refrain aisé à reprendre.
Après quoi nous nous sommes embrassés en
signe d’amitié et de paix, le cœur dilaté par
cette fraternité entre musulmans, juifs et chrétiens ”.
Compte-rendu de Louis Fèvre et Edith
Kuropatwa, paru dans le bulletin de Pavés,
n° 7. Pavés est le Réseau pour un autre
visage d’Eglise et de Sociétés,
le pendant pour la Belgique francophone de la Fédération
des réseaux des parvis pour la France.
Fondé en 1990, ce réseau européen
rassemble aujourd’hui plus de 30 ensembles de groupes
et de communautés de base, issus de 13 pays d’Europe.
La Fédération des réseaux des parvis
y participe. L’Assemblée fraternelle des chrétiens
unitariens (AFCU), qui est maintenant membre de cette fédération,
en fait donc partie ipso facto ; en plus, par son président,
Bernard Biro, elle collabore directement au projet d’un
colloque à Strasbourg prévu pour 2007, portant
sur la “ Cohésion sociale dans une Europe
multiculturelle : Impact et rôle des religions
et des courants de pensée ” et devant se
faire sous le parrainage et l’aide logistique du Conseil
de l’Europe dans le cadre des relations entre ce Conseil
et les ONG. Le secrétariat du réseau est assumé par
François Becker, militant de Droit et liberté dans
les Eglises (DLE), association qui est cofondatrice des Parvis.
- Le 2ème Symposium
de théologie
unitarienne organisé par l’ICUU
Après un premier symposium théologique
tenu à Oxford en juin 2001, “ Unitarian
/ Universalism at the Dawn of the 21st Century, premier ” (voir
la Correspondance unitarienne n° 40,
février 2005), voici qu’un second vient de se
tenir à Cluj, au siège de l’Eglise
unitarienne de Transylvanie, sur le thème “Unitarism
/ Universalism : Liberal Religion for a Changing Global Society” (3-7
juillet 2007). Y ont participé 64 unitariens, universalistes
et unitariens-universalistes de 14 pays (Roumanie 25, Hongrie
6, Etats-Unis 12, Royaume-Uni 8, Canada 3, Italie 2, Espagne
1, France 1, Burundi 1, Tchéquie 1, Afrique du Sud
1, Nouvelle Zélande 1, Indonésie 1, Bolivie
1). Les Francophones étaient représentés
par John Eichrodt et Fulgence Ndagijimana (président
de l’Association des chrétiens unitariens du
Burundi)
Cinq communications furent présentées
:
- Dr. Arpad Szabo (Roumanie), Theological Foundations of the Transylvanian
Unitarian Faith, 5 p.
*** (Roumanie), Theological Foundations of our Liturgy, 14 p.
- John A. Buehrens (Etats-Unis), A House for Hope : Liberal Theology and
the Challenges of the 21st Century, 19 p.
- Ronald A. Hersom (Etats-Unis), The Roots of Religious Tolerance in Early
Modern Europe “ From the Synod of Megyes to the Edict of Torda ”,
A Historical Review of Diets, Edicts and Synods Advancing Religious Toleration
in Transylvania ”, p. 19
- Paul Rasor (Etats-Unis), Postmodernity, Globalisation, and the Challenge
of Identity in Liberal Theology, p. 14
- Jaume de Marcos Andreu (Espagne), Liberating the Self, Saving the World,
A study on a Unitarian+Universalist identity in the global society, 18 p.
Le blog d’une unitarienne-universaliste
De fonctionnement plus limité qu’un
site, le blog a l’avantage de se faire plus intime,
de se présenter comme un journal de bord n’engageant
que son auteur avec pour chacun son style personnel. Sur
fond de bambouseraie, nous vous recommandons le blog très
réussi de Nancy
Labonté, membre de l’Eglise unitarienne
de Montréal et animatrice du Regroupement francophone
unitarien universaliste (RFUU). Vous y trouverez son admiration
pour Théodore Monod et Alfred Schweitzer, son intérêt
pour le végétarisme et les religions orientales,
sa relation très personnel à Jésus,
son goût de la contemplation pour les choses de la
vie, et puis des chansons des congrégations UUistes
d’Amérique du Nord qu’elle a traduites
en français.
Le blog d’un historien épris de
liberté
Pierre
Raiman s’intéresse à l’histoire
et a ouvert en 2005 un blog intitulé “ Autour
de la liberté ” : “ Un voyage
dans l'histoire de la Liberté, les hommes et les
femmes qui l'ont faite et pensée, les évènements
qui l'ont marquée et l'actualité où elle
se lit. ”. Trois articles (illustrés
avec des documents) concernent directement notre histoire
unitarienne : “ Autour de Sébastien
Castellion et Jean Calvin ” (en date du 25
février 2006), “ Autour du meurtre
de Michel Servet ” (12 mars 2006) et “ Servet,
Castellion, Calvin, le choc des consciences ” (18
mars 2006). P. Raiman s’appuie entre autres sur
le livre de Stephan Zweig “ Conscience contre
violence, ou Castellion contre Calvin ”, écrit
en 1936 en pleine montée du nazisme, publié en
1938 et que les éditions Le Castor Austral ont
republié en novembre 1998. Quelques exemplaires
sont encore disponibles sur Amazon. La même année,
les éditions Zoé, à Genève,
rééditèrent de leur côté le
célèbre Contre le libelle de Calvin de
S. Castellion.
Blog
trouvé par Nancy Labonté et signalé sur
le forum “ Histoire des ‘U’ ” (http://unehistoiredeu.superforum.fr).
Les chrétiens unitariens sont héritiers
du courant anti-trinitaire des Réformes protestantes
du XVIème siècle européen Libres
propos
- Un peu de non-violence
dans notre assiette
par Jean-Marc
Noyelle, texte envoyé le
3 mai 2006
Qu'est-ce que l'empathie ? Il s'agit sans doute
de cette faculté merveilleuse de ressentir ce qu'éprouve
l'autre, faculté variable d'un individu à l'autre,
mais si belle, notamment en amour. La souffrance humaine
ne trouve-t-elle pas trop souvent son origine dans un manque
tragique qui nous rend insensible à la douleur de
l'autre, et parfois à la manière par laquelle
nous y contribuons ? Et si nous sommes insuffisamment sensibles à la
souffrance humaine, comment le serions-nous à la souffrance
animale ? Je veux dire celle que l'on ne voit pas, joliment
empaquetée dans nos barquettes de viande de supermarchés,
dans ces publicités qui associent (la leçon
de Pavlov est bien apprise) bonheur familial, amour et consommation
du produit.
Interrogeons-nous à présent :
qu'est-ce que le spécisme ? C’est une forme
particulière de racisme qui insiste sur les différences
soit disant fondamentales entre l’homme et les animaux
et qui dispense le premier vis-à-vis des seconds des
obligations morales enseignées entre autres par la
religion. Entendons-nous bien : si celle-ci voit tout de
même un certain ménagement à leur accorder
... avant consommation, elle véhicule aussi une culture
où l’on accepte le sacrifice, à savoir
la souffrance animale comme véhicule de l'amour de
l'homme vers le divin.
Bob Geldof, ce chanteur humanitaire à l'origine
de Live Aid, a travaillé dans sa jeunesse dans un
abattoir. Il nous en parle dans son livre Alors, c'est tout
? (éd. Le Pré aux clercs, octobre 1986) : "Le
bétail était parqué dans une grande
cour qui tournait le dos au Grand Canal. Le sol de l'enclos était
creusé de rigoles permettant d'évacuer l'urine
et les excréments, car les bêtes faisaient sous
elles, de peur, en sentant dans l'air l'odeur du sang. Certaines émettaient
des gémissements aigus (...) "
Son témoignage rejoint celui d’Albert Schweitzer : "Je
souffrais surtout à la vue des maux et des durs labeurs auxquels sont
condamnés les pauvres animaux. Le spectacle d'un vieux cheval boiteux
qu'on menait à l'abattoir de Colmar en le tiraillant à la longe
par-devant et en le frappant à coups de triques par-derrière
me poursuivit pendant des semaines comme un cauchemar. Surtout, je n'arrivais
pas à comprendre, et cela déjà avant mon entrée à l'école,
pourquoi, dans la prière du soir, on ne me faisait intercéder
que pour les êtres humains. Aussi, quand ma mère s'était
retirée après un baiser et un affectueux "Bonne nuit !" je
faisais tout bas une prière supplémentaire. "Bon Dieu, disais-je,
protège et bénis tout ce qui respire; préserve du mal
tous les êtres vivants et fais-les dormir en paix." (Souvenirs de
mon enfance, Albin Michel, Paris, 1992).
Bien que la mort fasse partie de la vie, le
respect de celle-ci, jusqu'au bout, est une obligation transcrite
dans le commandement "Tu ne tueras point", lequel
ne mentionne pas d'espèce précise. C’est
là une notion qui unifie les religions du Livre (voir
Les Dix Commandements, Joseph Sitruk, Jean-Charles Thomas,
Dalil Boubakeur, Alain Mamou-Mani, éd. Albin Michel),
et qui était déjà hautement considérée
par l'hindouisme depuis l'Antiquité. C'est avec cette
notion de "respect de la vie" qu'Albert Schweitzer
a résumé toute son éthique.
Chercheur sincère de Dieu, bon appétit !
Mettrons-nous un peu de non-violence dans notre assiette
? Elle sera ainsi, avec simplicité, au coeur de notre
vie quotidienne. Elle s’appelle le "végétarisme" !
-
Albert Schweitzer :
hymne à la Vie
Sermon prononcé le dimanche 16 février
1919 dans l'église St Nicolas de Strasbourg ; extrait
cité dans la revue belge Vivre
" La vie est force, volonté surgissant
des causes premières et se renouvelant en elles, la
vie est sentiment, émotion, douleur. Et si tu creuses
le sens de la vie jusqu'à ses profondeurs ultimes
et que tu contemples, les yeux grands ouverts, le grouillement
qui anime le chaos du monde, soudain tu te sens pris de vertige.
Partout tu retrouves le reflet de ta propre existence. Ce
scarabée, gisant mort au bord du chemin, c'était
un être qui vivait, luttait pour subsister - comme
toi, qui jouissait des rayons du soleil - comme toi, qui éprouvait
la peur et la souffrance - comme toi, et qui, maintenant,
n'est plus qu'une matière en décomposition
- comme toi aussi, tôt ou tard, tu le deviendras un
jour.
Tu sors et il neige. Machinalement, tu secoues
la neige de tes manches. Mais vois : un flocon brille sur
ta main ; Il accroche ton regard, que tu le veuilles ou non,
car il étincelle en des arabesques merveilleuses ;
puis un tressaillement : les fines aiguillettes qui le composaient
s'effondrent - c'est fini, il est fondu, mort - sur ta main.
Ce flocon tombé sur toi des espaces infinis, qui avait
brillé, tressailli et n'est plus, c'est toi . Partout
où tu perçois de la vie, elle est l'image de
la tienne."
La Correspondance unitarienne
recommande de manger du fonio,
céréale bio
de la savane africaine
vendue selon les principes du commerce équitable par
GAIA sarl, le Rey, route de Gaillac, 81300 Graulhet, www.gaia-bio.com, tél.
05 63 42 16 03
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