CORRESPONDANCE UNITARIENNE | août 2005 |
Les informations | |
Echangeons nos livres de chevet Jean-Pierre Babin, membre
du réseau, se propose d'organiser une
circulation de livres que les uns et les autres peuvent prêter, à commencer
par les livres à forte teneur spirituelle, du style "livres
de chevet". Ceux qui sont intéressés par ces échanges
peuvent s'inscrire auprès de lui en communiquant leur adresse
postale et leur courriel, et en lui fournissant une liste des livres
qu'ils possèdent et peuvent prêter. Les échanges
se feront au sein du groupe formé. Jean-Pierre tiendra à jour
une liste générale qui sera diffusée à tous
les membres qui auront fourni des données. J.-P. Babin, 2 avenue
du Clos Launay, F-44115 Basse-Goulaine, tél. 02 40 54 55 56, courriel
: jp.babin@wanadoo.fr. Le
mois cathare, suite, J’ai assisté à l’inauguration de l'Exposition permanente sur le Catharisme occitan à la Maison des mémoires, rue des Casernes à Mazamet : “ Formidable ! .. ”. Je suis un passionné des Musées historiques : Musée de la Résistance, et Musées protestants (j’ai tenu, quand j’étais étudiant, la Maison de Marie Durand en Ardèche, et j’ai travaillé à la constitution d’un Musée protestant à Nîmes (Musée du Vieux Nîmes). A Montpellier, j’apprécie particulièrement le Musée d’Histoire de Montpellier installé dans la crypte Notre-Dame des Tables, place Jean Jaurès. Le musée cathare de Mazamet est absolument génial sur le plan artistique, visuel, pédagogique et historique (et même évangélique) ! Merci à Anne Brenon et à son équipe. CATHARISME OCCITAN LA MEMOIRE RETROUVEE Maison des Mémoires, Mazamet, tel 05 63 6127 07, www.ville-mazamet.com Bibliographie THÉRON Michel, 2005 : La Source intérieure Compte-rendu sur le site
de Profils
de libertés par Béatrice Spranghers. Sur le même site "Lettre à une
chrétienne", puis "suite" (rubrique dialogues).
Du même auteur le Petit lexique des hérésies chrétiennes
aux éditions Albin Michel (avril 2005, 364 p.) Michel Théron
interviendra aux prochaines journées du protestantisme libéral
organisé à Agde le 15 et 16 octobre 2005 à Agde
sur le thème "Source intérieure et révélation". BARON
Michel, 2004 - Les unitariens Vous êtes
vous demandé ce qui avait valu à Servet
autant d'ennuis (1) ? Ou pourquoi la Transylvanie possède une
si forte communauté unitarienne (2) ? Saviez vous que Voltaire
affirma plusieurs fois son admiration pour le mouvement unitarien ? Michel
Baron, président de l'Association unitarienne-universaliste de
Paris-Ile-de-France et amis de longue date de l'UUFP, a récemment
publié un livre, en Français, sur l'histoire de l'unitarisme
: Les Unitariens (L'Harmattan, 2004). Dans ce livre il retrace les racines
du mouvement, les doctrines et théologies sous-jacentes, et les
facteurs clé de l'évolution de l'unitarisme, au travers
des âges en Europe et Amérique du Nord. J'ai trouvé ce
livre très intéressant en dépit de quelques erreurs
historiques et typographiques. Son niveau de langage, académique,
en rend la lecture difficile et nécessite une très bonne
maîtrise du français. Réponse 1 : en plus de ses
vues hérétiques anti-trinitaires, Servet a aussi menacé l'autorité de
Jean Calvin. Réponse 2 : de 1544 à 1574, la Reine Isabelle
et son fils le Roi Jean Sigismond ont établi la liberté de
religion en Transylvanie, et ont attiré des unitariens connus
comme Francis David ; le roi à la fin se convertit à l'Unitarisme. Marcel
Légaut, éveilleur d’humanité pour
le XXIème siècle, 2005 Libres propos Fraternellement
en Jésus Sylvain a 34 ans et est célibataire. Il est professeur des écoles, comme on dit maintenant, métier qu'il a choisi par vocation. Il est spécialisé dans l'enseignement du français aux enfants nouvellement arrivés en France, toujours dans le primaire. " Je me dois d'abord de les accueillir. Les vécus sont malheureusement très souvent douloureux : petits Rwandais orphelins, enfants conçus à la suite de viols "ethniques" (Tchétchènes, Bosniaques, Kosovars, Kurdes et j'en passe). L'Education nationale, dans sa grande bonté, me laisse une année scolaire pour faire en sorte que ces enfants apprennent au mieux notre langue afin d'être capables de suivre en classe type. Je suis le seul enseignant de cette sorte sur tout le département de la Somme. En fait, je n'accueille que les enfants qui arrivent à Amiens, capitale picarde. Ces enfants, à l'heure actuelle, sont répartis dans une quinzaine d'écoles. ils ne viennent que quelques heures par semaine dans ma classe, répartis par groupes de niveau. Le reste du temps, ils sont dans leur classe d'âge, dans leurs écoles respectives." Et voici son parcours spirituel : " A onze ans, je demande à mes parents de m'offrir une bible. Va donc savoir pourquoi ! Je suis issu d'une famille qui n'a aucune préoccupation religieuse. Depuis lors, j'ai accumulé une bonne soixantaine de traductions différentes, commentaires bibliques de tous poils, talmud, corans et compagnie ; autant d'ouvrages qui tapissent les murs de ma chambre. Vers l'âge de 13-14 ans, je me suis tourné vers l'Eglise catholique romaine : baptême et confirmation. Puis, à 20 ans, noviciat chez les bénédictins .. et finalement la rupture. J'étais affligé par le poids et l'hypocrisie de la hiérarchie, par les dogmes surtout qui ne me semblaient pas correspondre du tout aux Saintes Ecritures. Je vais voir alors chez les protestants (ERF) de ma ville. je suis mal tombé, car je sais qu'ils sont mieux ailleurs. On me félicite d'avoir quitté les papistes ; on me les critique à fond : y'a rien de pire que les papistes, bis, ter. Les prêches sont de grandes interrogations sur "ce que signifie être protestant de nos jours" (et en gros c'est ne pas être papiste, évidemment). Cela devient vite lassant, d'autant que j'ai certes quitté l'Eglise de Rome mais je ne cesse pas pour autant de fréquenter mes amis cathos. Et puis, reste au Temple ce fichu symbole de Nicée-Constantinople qui ne me convient pas du tout : la Trinité, je ne la trouve pas dans la Bible. Des amis protestants de me confier en douce qu'eux non plus n'y croient pas ; mais pourquoi diable me confier cela "en douce" ? Bref, à présent je n'appartiens à aucune dénomination particulière. J'ai des amis de toutes les religions (j'en ai toujours eu d'ailleurs) et ne cherche surtout pas à les "évangéliser" à coup de versets bibliques, encore moins de dogmes. Que chacun aie sa croyance pourvu qu'il n'importune pas son voisin ! J'aurai pu virer "syncrétiste", mais Jésus reste pour moi le centre de ma foi, le "maître", l'exemple à suivre au quotidien - du moins à essayer de suivre au mieux - celui qui m'apprend, difficilement, au jour le jour, à être un être humain digne de ce nom. Il y a à peine un mois, je lis un livre sur Théodore Monod. J'apprends qu'il était "unitarien". Ah ! Pour moi, Constantin en avait fini une fois pour toute avec Arius et ses sbires. Recherches sur Internet : je tombe d'abord sur des sites unitariens qui affirment que toutes les religions se valent. Mouais … je suis très ouvert et respectueux des différences, je le répète, mais il n'empêche que le dieu vengeur, prometteur de flammes, de supplices éternels du Coran n'est pas pour moi celui que me présente Jésus, un dieu qu'il appelle "Père" (Abba)". Finalement, la "Correspondance unitarienne" se présente un jour sur mon moniteur ; je tâche de lire au mieux (avec mes migraines) quelques articles et je m'y retrouve … Voilà, en très gros, le parcours du bonhomme Sylvain. A présent qu'en est-il ? Je cherche dans ma vie à tenter (difficilement) d'appliquer les grands principes chrétiens (en gros, ceux des Béatitudes : c'est déjà pas mal comme programme). Je sais en quoi et en qui je crois, mais je "théologise" de moins en moins. Je cherche avant tout à vivre en chrétien, en harmonie avec l'enseignement de Jésus. Et puis, j'essaie de croire en l'Humain, malgré toute les horreurs qu'il perpétue". Sylvain est handicapé depuis douze ans par une maladie orpheline nommée fibromyalgie qui l'accable de céphalées du matin au soir, y compris de céphalées ophtalmiques. Torticolis, lombalgies, sciatiques, etc., car les muscles sont devenus si durs que l'aiguille de l'acupuncture n'y pénètre plus. Je me demande d'où Sylvain peut tirer toute son énergie. Il me prévient doucement : "c'est le premier jet et il n'y en aura pas de second ; je ne me relirai même pas pour corriger les possibles erreurs d'orthographe ; taper ce courrier m'a épuisé". Et il termine par un "Fraternellement en Jésus". Je pense à tous mes amis qui gèrent eux aussi des bulletins de mouvement - Antoine Girin pour Quelques nouvelles de la mouvance des Amis de Marcel Légaut, à Agnès Munier pour Jésus simplement, au Père André Verheyen pour la Libre pensée chrétienne, à Edith et à Louis Kuropatwa-Fèvre du Réseau Résistances, à Roger Dewandeler avec le bulletin des Eglises wallonnes au Pays-Bas, à Alice Gombault avec le bulletin des réseaux du Parvis, et à bien d'autres, qui reçoivent ainsi de nombreux témoignages de vie, souvent fort émouvants. Et si un jour nous les réunissions dans un livre ? Ne serait-ce que pour dire qu'il y a un christianisme alternatif en gestation et qu'il offre, déjà, de belles communautés d'accueil. J-Cl. Barbier Jésus,
simplement " L'ouverture à l'Orient ne me déplaît pas, mais rejoindre "l'Orient en moi" me paraît plus adéquat ...Jésus n'était pas l'homme des chapelles et, pour ma part, je n'ai pas quitté les dogmes catholiques pour tomber dans d'autres, fussent-ils antinomiques. Divinité de Jésus ou pas ? A chacun de voir ce qui le fait vivre, librement, simplement. Et je puis comprendre que d'aucuns restent attachés à la dogmatique, pour des raisons qui ne regardent qu'eux. Les convaincre par des arguments ne me paraît ni licite ni respectueux. Le coeur à coeur seul peut aider à prendre conscience de la libération que la démarche personnelle (à la suite de Légaut ou d'autres) peut apporter. Je ne désire absolument pas adhérer à une nouvelle association prônant l'humanité de Jésus "contre" sa divinité. Tout ce qui ressemble à du prosélytisme ou de la contestation m'éloigne de l'essentiel et me paraît insignifiant. La "contre-dépendance" est encore de la dépendance. Je me sens libre, aujourd'hui de tout cela, et plus vivant. "Jésus, simplement" reste essentiel pour moi : un lien d'être me lie à cet homme depuis mon enfance. J'aime parler de "Jésus, simplement." La virgule à cet endroit me différencie de Georges Sauvage depuis le début. Non pas "Jésus simplement" homme et pas Dieu, mais que mon discours sur Jésus soit simple : qu'il dise ce que je VIS et non ce que je pense ! On pense beaucoup à propos de Jésus, on écrit beaucoup... mais où trouver ceux qui en vivent plutôt que s'intéresser "à la question" "Que chacun aille en paix dans la voie qui est sienne. Avec l'exactitude de la fidélité." écrivait Légaut dans "Prières d'homme". Credo à l'Etre Jean-Pierre, après avoir lu les nombreux credo recueillis par les dominicains du Sud de la Belgique (dont le credo laïque de Marianne Putallaz déjà bien connu par les membres de notre réseau, dont celui du père Yves Burdelot qui vient de décéder ce 12 juin), sur leur site "Predication.org" : http://www.dominicains.be/praedicatio, s'est lancé à son tour, dans ce qui est un acte de remerciement envers la source de toute vie, que les monothéismes ont appelé Dieu (tout court), le Dieu Un de notre tradition unitarienne. Animisme, chamanisme, vaudou, judaïsme, christianisme (s), islam, baha'isme, hindouisme, jaïnisme, bouddhisme, shintôisme, confucianisme, taoïsme, mazdéisme, sectes en tout genres, etc. J'abandonne en final toute religion dogmatique structurée ou non, pour le simple culte individuel (voire collectif) de l'Etre. Je résumerai ainsi cette "pauvre foi" dans le credo suivant : Ô TOI QUI EST. |
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