CORRESPONDANCE UNITARIENNE    janvier 2005

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n° 39

Michel Servet

Les cérémonies de clôture de l’année Michel Servet se sont déroulées le vendredi 22 octobre, au Musée provincial de Zaragoza, et le samedi 23 octobre à Villanueva de Sijena, à la maison natale de Michel Servet. Des universitaires firent des conférences (Marion Hillar, professeur à l’université du Sud-Texas, à Houston, aux Etats-Unis, responsable du Centre de philosophie et d’études sociniennes de cette université et éditeur du site Center for Socinian Studies), Angel Alcala, professeur émérite du Collège de Brooklyn de la Cité universitaire de New-York, éditeur des œuvres complètes de Michel Servet en espagnol, etc.), ainsi que des théologiens (le professeur dr. Luis Duch, de l’université de Barcelone et de l’abbaye de Montserrat) et des personnalités unitariennes (le révérend dr. Donald W. McKinney, ministre émérite de la Première Eglise unitarienne de Brooklyn, à New-York, Jaume de Marcos, président de la Sociedad Unitaria-Universalista de España - SUUE - , et une délégation francophone de chrétiens unitariens). Les autorités publiques (le gouvernement d’Aragon, le pays des Monegros, la mairie de Villanueva de Sijena) présidèrent les cérémonies

A noter l’importante conférence de Marion Hillar El Christianismi Restitutio : el programma religioso de Miguel Servet (traduction en français par J.C. Barbier, publiée dans le n° ** des Cahiers Michel Servet) et la présentation par l’auteur lui même d’un film réalisé par un Allemand, D. Oliver Eckert : La vida de Miguel Servet : Dios, el reformador y el hereje (La vie de Michel Servet : Dieu, le réformateur et l’hérétique).

La délégation francophone était représentée par Jean-Claude Barbier, responsable de la Fraternité unitarienne de Bordeaux et fondateur du réseau Correspondance unitarienne, Fulgence Ndagijimana, président de l’Assemblée des chrétiens unitariens du Burundi et Mme Virginie Kéwa Barbier. Elle prononça un mot de salutation et déposa un chrysanthème au pied du monument de Michel Servet sur la place de l’église lors de la veillée d’hommage. Elle remit des exemplaires des n° de Théolib réalisés en partenariat avec notre réseau et consacrés à Michel Servet (n° 24, décembre 2003) et à Faust Socin (n° 27, septembre 2004) à la bibliothèque de l’Institut et à diverses personnalités. Enfin, elle eut le plaisir de prendre contact avec des militants et sympathisants de la SUUE, notamment Andrès de la Portilla Garcia, qui, dans le cadre de la SUUE, essaie de démarrer une fraternité chrétienne unitarienne à Madrid.

La cheville ouvrière de toutes ces manifestations est l’Institut des études “ sijeneses ” Miguel Servet dont le siège se trouve à la maison natale. Les cérémonies sus mentionnées ont été animées par Sergio Baches Opi, son secrétaire général. Cet institut édite des fascicules (le seul n° en français est le discours d’Henry Babel, théologien et pasteur de la cathédrale Saint-Pierre de Genève, Calvin expliqué par l’un de ses successeurs, prononcé à l’Institut le 5 octobre 1989, en leçon magistrale à l’ouverture du cours académique de 1980/81).

L’Institut va organiser en avril prochain un voyage-pèlerinage en France et en Suisse auprès des lieux de mémoire concernant Michel Servet, à commencer par Toulouse où le jeune M.S. fit des études de droit à l’instigation de son père qui était notaire.

allô rézo
Nous demandons à tous ceux qui le peuvent de se mobiliser pour le plein succès de cette visite en France de nos amis espagnols. Il en va de notre visibilité et de notre efficacité.

Le soir du 23 octobre, il y eut deux moments très forts, émouvants, qui resteront à jamais imprimés au cœur des participants : la lecture communautaire, tous debout comme un seul homme, d’un manifeste servètien de Sijena (ce texte a été depuis traduit en français par Jean-Claude Barbier et publié sur le site Profils de libertés), puis la veillée en hommage à Michel Servet, sur la place d’Espagne - qui est la place de l’église. Là, avec tous le village sorti à cette occasion, parents et enfants, nous allâmes en cortège déposer fleurs et bougies jusqu’au pied du monument, après que les cloches eussent sonné le glas. Un geste laïc, sans aucune homélie ni sermon, mais populaire et dans l’espace public, où les unitariens, chrétiens ou non croyants, sont de plein pied, parfaitement à l’aise, puisque nous ne concevons plus la religion comme un sacré qui serait séparé du profane.

Les salutations

Salutations de la délégation des chrétiens unitariens francophones aux cérémonies de clôture de l’année Michel Servet, Villanueva de Sijena, le samedi 23 octobre 2004. Jean-Claude Barbier, fondateur du réseau francophone Correspondance unitarienne, animateur de la Fraternité unitarienne de Bordeaux (FUB) et membre de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) et de l’Association unitarienne francophone (AUF), et Fulgence Ndagijimana, président de l’Assemblée des chrétiens unitariens du Burundi (ACUB) et membre du groupe de travail sur l’Afrique au sein de l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) :

“ Nous autres, chrétiens unitariens de parler français, venus ici, à Villanueva de Sigena, venus aujourd’hui de France et du Burundi - et, demain, de plus en plus nombreux, de bien d’autres pays - , nous vous saluons. Oui, nous sommes venus en pèlerinage, voir un martyr chrétien du seizième siècle, mort pour sa foi et ses convictions. Nous voilà ici, tous réunis en son nom, chrétiens et autres croyants, croyants et non croyants, jeunes et vieux, natifs de son village d’origine et étrangers.

Vous le savez, il partit jeune du village natal, pour ne plus y revenir. Il partit pour Toulouse, au-delà des Pyrénées, au royaume de France, faire des études de droit car son père était notaire. Il s’appelait Michel Servet. Et c’est à Toulouse qu’il se mit à lire le Jésus des évangiles en compagnie d’autres étudiants touchés par le vent de la Réforme. Vous le savez, pour ses idées religieuses, il dut changer de nom. Il adopta alors le nom de son village d’origine. A Charlieu sur Loire, puis à Vienne, au sud de Lyon, où il exerça la médecine, il fut le docteur Villeneuve.

Vous le savez, des monuments furent élevés en France à sa mémoire, à Annemasse, au sud de Genève, à Vienne et à Paris ; des rues portent son nom ; également des écoles, des lycées, des imprimeries. Mais c’est ici qu’une commune toute entière s’est vraiment mobilisée en son nom, avec à sa tête son maire et ses édiles, ses intellectuels et ses universitaires, ses religieux et ses humanistes. Vous le savez, au siècle d’une plus grande conscience individuelle, dans un monde plus libre où les convictions personnelles peuvent enfin s’exprimer, nous autres, nous sommes tous invités à être les fils spirituels de Michel Servet. Pèlerins de parler français, c’est avec ferveur et grande joie que nous sommes ici parmi vous ”.

Au Bénin : Chrétiens pour changer le monde 

Samedi 30 octobre 2004, Chrétiens pour changer le monde a organisé une rencontre dénommée "café-rencontres avec Jean Sulivan" et qui aura lieu désormais à chaque fin de mois. Cette fois, le thème retenu, c'est "La foi en Jésus-Christ et les religions traditionnelles". Mme Inès Aboh Houessou, membre de notre réseau et responsable de la commission “ Afrique ” de l’Association pour un christianisme libéral et démocratique (ACDL), y a pris part. Un quotidien de la place, La Nouvelle Tribune a publié in extenso dans sa livraison de ce jeudi 4 novembre le compte-rendu des débats. Le texte allégé est en train d'être traduit en trois langues du Bénin.

Bernadette de Viron

“ Salut Bernadette. Tu es partie sur l'autre rive, en éclaireur - sur l'autre rive si l'on peut dire car ce mot n'est pas très juste.
Il y a en effet déjà longtemps que tu cheminais sur une rive que le Tout Autre habite. Ton bagage était plein, et il était difficile de charger plus, car avec ta “ profession-vocation ”, tes engagements avec “ Franciscain et socialiste ” et plus récemment Attac, il était difficile de faire plus. On te voyait même au café du courant d'air, revenant en pleine nuit de
Marseille jusqu' à Forcalquier....Ton franc-parler n'empêchait pas une grande sensibilité, et tu étais toujours prête à t'investir dans l'aventure avec l'Autre où tu retrouvais l'image du Tout Autre. Je t'avais rencontré à Jésus simplement en même temps que Georges et toute l'équipe et cela a été une “ bonne rencontre ”, comme si quelque part se dévoilait un peu plus ce voile d'incertitude venu du fond des âges. Comme si ce Jésus “ plus simple ” qui t'habitait devenait en quelque sorte “ contagieux ”. Tu es partie en éclaireur en refusant une morphine apaisante et pour partir les yeux ouverts sur cette nouvelle aventure..
Mais qu'elle erreur cet imparfait ! car tu n'est plus de ce temps morcelé : tu Es avec ce Tout Autre qui nous construit et que nous construisons avec toi. Merci encore pour ta vaillance et ta lucidité ”.

Robert Mollard, Venelles le 1/12/04.

Bernadette de Viron était également membre de notre réseau Correspondance unitarienne et c’est elle qui nous fit connaître le mouvement Jésus simplement (pour qui Jésus est simplement de nature humaine), un rameau de la famille Marcel Légaut.

En Suisse 

Comme partout ailleurs, des actes de lâcheté que dénonce Marianne Putallaz, dite La Pastourelle, à sa manière - c’est à dire en poésie. Son texte a été publié sur le site Profils de libertés, à la rubrique des Chroniques. Marianne est l’auteur du Credo laïque qui se trouve en 4ème de couverture du n°27 de Théolib du mois de septembre consacré à Faust Socin.

Les amis des prophètes

Des chrétiens du XXème siècle, par leurs pensées, leurs écrits, leurs œuvres, ont suscité autour d’eux étonnement - car ils ne parlaient pas la langue de bois - et enthousiasme car il montraient que la foi chrétienne n’était nullement ringarde, mais au contraire très actuelle et porteuse d’avenir. Ils ont parlé la langue de Jésus… Des associations se sont créées sur leur nom : les Amis de … Ce sont “ les amis de prophètes ” tels que Jean Sulivan, Marcel Légaut, Pierre Teilhard de Chardin, Joseph Wresinski, Guy Riobé, Emmanuel Mounier, Dom Helder Camara, Pierre Bellégo, Madeleine Delbrël, Louis-Joseph Lebret, Simone Weil, Maurice Zundel, et bien d’autres. Ils se sont rencontrés au Festival Dom Helder Camara du 19 au 21 novembre 2004, dans le cadre duquel s’est tenu une table ronde : “ Une Eglise autrement pour un monde autrement ”.
Information de Jean Lecanu, 71 rue La Bruyère, 95120 Ermont, paru dans le bulletin mensuel de l’Association culturelle Marcel Légaut, Quelques nouvelles n° 173 décembre 04.

Partenia 

Le 15 janvier 2005 Partenia fêtera à Paris son 10ème anniversaire avec Jacques Gaillot. De 9h30 à 17h00 les “ Sans-papiers ” et l’Association Partenia 2000 de Paris vous invitent tous à célébrer cet anniversaire. Point rencontre : Bourse du Travail, 29, Boulevard du Temple ; 75003 Paris (Métro : République). La fête comportera une représentation théâtrale, une présentation de groupes et associations divers, comme par exemple le Comité des Sans-Abris, les amis de Partenia parleront de leurs activités etc. Repas sur place servi par "la Chorba": s'inscrire en envoyant un chèque à Partenia 130 avenue Daumesnil F 75012 Paris - 7 euros par personne- Pour de plus amples informations, contacter Partenia 2000, 130, avenue Daumesnil, 75012 Paris, courriel
Chers amis de Partenia,
Avec vous, je guette des lueurs d’espérance sur nos routes humaines…Avec vous, je reste solidaire de tous ces hommes et ces femmes qui sèment l’espérance aux quatre coins du monde. Cette fête des 10 ans, c’est d’abord la vôtre . Jacques Gaillot.
En fichier joint : un texte de Katharina Haller, collaboratrice de l’évêque Jacques Gaillot

Association protestante libérale -Théolib (APLT)

Les samedis à 16h., conférences au Centre européen de rencontre des Eglises protestantes, 86 rue de Georgie, Paris 14ème (code d’entrée à connaître tél. 06 89 96 79 87 courriel : redaction@theolib.com) : les 15 et 29 janvier, 12 février et 19 mars. Le samedi 29 janvier, assemblée générale annuelle, à 16h., pour décider de l’entrée ou non de l’APLT à la Fédération des réseaux du Parvis. Enfin, le samedi 2 avril, colloque de 14h 30 à 19h (même adresse, repas du soir sur inscription) : “ Derrida et la théologie ”.

Association culturelle Marcel Légaut (ACML)

Le christianisme est acculé à une mutation…Il est urgent de dégager Jésus de ce que l'Eglise y a ajouté au cours des siècles ”. Cette intuition prophétique de Marcel Légaut, nous nous proposons de la poursuivre au cours d'une brève session animée par Michel Benoît (auteur en 2002 du livre “ Dieu malgré lui ” aux éditions Robert Laffont ; voir le c.r. dans le n°16 de décembre 2002 de Parvis par Michel Perrin).
Son thème général : L'IDENTITÉ DE JÉSUS.
Est-il possible de retrouver les gestes et paroles du Jésus historique ?
Qu'est-ce que Jésus apporte de nouveau au judaïsme ?
Quel est le Dieu de Jésus ? Comment Jésus priait-il ?
Résurrection : que s'est-il passé ? L'eucharistie, quel sens ?
Peut-on aujourd'hui rencontrer Jésus réellement et comment ?
et toute autre question que vous vous posez sur la personne de Jésus

Trois jours à l'Abbaye de Saint-Jacut sur Mer (Côtes d'Armor) soit fin mai, soit début juin 2005 à fixer selon vos réponses – coût de la session : uniquement l'hébergement à l'abbaye. Si vous êtes intéressé(e) contacter rapidement Michel Benoît : courriel ou +33 (0)3 44 57 42 53 (avec SVP information au Rézo). Lire aussi “Hors l'Eglise, le salut !”.

Réseau européen des protestants libéraux (EPLN)

Mettant à profit l’organisation d’une rencontre internationale à Cluj, en Transylvanie (Roumanie), par la branche européenne de l’International Association for Religious Freedom (IARF), du 21 au 24 juillet, l’EPLN propose une rencontre la veille, le 20 juillet. Thème : le rôle des meneurs religieux dans une société en changement : enjeux et atouts. Les chrétiens unitariens sont les bienvenus à cette rencontre, d’autant plus que Club est le siège de notre Eglise historique de Transylvanie. Contact : Mme Peronne Boddaert, pasteur remonstrant habitant à Amsterdam, courriel ; Mme P. Boddaert comprend le français (avec SVP information au Rézo).

International Council of Unitarians and Universalists (ICUU)

Rappel de l’information déjà donnée dans n° 38 de décembre 04 : l’ICUU fêtera son 10ème anniversaire à Montserrat, près de Barcelone, du 3 au 8 novembre 2005 (SVP informez-vous auprès du Rézo si vous avez l’intention d’y aller).

Libres propos 

Il faut complètement retourner le catéchisme

“ […] j'en profite pour vous redire que je trouve votre action bien sympathique. Le message chrétien est tellement sclérosé et tellement englué dans une gangue qui n'a pas grand chose à voir avec Jésus, qu’un regard neuf est toujours, pour moi, le bienvenu. Mais j'ai été trop engagé à proclamer des Vérités éternelles, pour ne pas rester en retrait de tout système de réponse ; je ne suis plus capable que de partager des questions ; c'est déjà beaucoup ; c'est le seul moyen valable aux yeux des hommes d'aujourd'hui de parler de Dieu. La grande majorité des gens se pose plus de questions sur les résultats sportifs que sur l'origine de l'homme. Il faut complètement retourner le catéchisme : préparer un questionnement et non pas asséner des certitudes et encore moins ânonner des formules magiques. "Et vous qui dites vous que je suis ? " (Mt. 16 : 15).
courriel de François Papin, le 10 novembre 2004

Des écrivains chrétiens qui nous inspirent
comme autrefois l’avaient fait, en leur temps, les Pères de l’Eglise

Le site de la Libre pensée chrétienne est lui aussi hébergée par Profils de libertés
“ L’échange qui fut à la base de notre célébration du premier samedi de novembre porta sur la participation de Bernard Feillet au petit livre “ A-t-on encore besoin d’une religion ? ” (Ed. de l’Atelier, 2003). On se rend compte à quel point des textes contemporains peuvent être “ inspirés ” et inspirants pour un échange profond sur l’essentiel de la foi chrétienne. On se rend compte aussi de l’urgence d’une catéchèse qui traduise les formulations d’il y a plusieurs siècles en expressions d’aujourd’hui. En effet, la Tradition, ce n’est pas de répéter servilement les expressions du passé mais de dire ce que les “ Pères ” auraient dit s’ils vivaient en 2004. Paradoxalement, la joie et la profondeur vécues dans ces partages doivent probablement être les mêmes que celles des chrétiens des premiers siècles ”.

La Libre pensée chrétienne, Belgique, Bruxelles, contact : André Hannaert