CORRESPONDANCE UNITARIENNE    juillet 2006

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n° 57

Informations


Célébration libre à Paris

La Fédération des réseaux des Parvis a organisé à Paris le samedi 17 juin, une « célébration fraternelle en mémoire de Jésus. Partage de la Parole et partage du Pain et du Vin ». Cette célébration a réuni 32 personnes, dont le président de l’AFCU, Bernard Biro et son épouse. Lors de ces célébrations « libres », décléricalisées, c’est l’assemblée toute entière, réunie au nom de Jésus, qui fait sens à la communion. L’expression de la foi des uns et des autres y est encouragée ; de même chacun reste libre de vivre ce partage selon ses propres références théologiques. L’ambiance est à l’attention emphatique et à l’écoute des autres. Le n° 1 de nos Cahiers Michel Servet porte précisément sur ces célébrations (à commander au réseau, au prix de 5 euros).

Un nouveau site « Chemins de liberté » 

Ce site mis en ligne en avril 2006, est le volet "religieux" du Réseau Pléiade, l’école buissonnières, magazine culturel élaboré à Strasbourg (France) par un professeur de lettres et ses élèves depuis 1998. La prolifération des pages et rubriques abordant des sujets d'ordre "spirituel" est la première raison de l’ouverture d’un nouveau site qui se présente ainsi : « Tout en regroupant les travaux concernés, loin des frilosités qui dessèchent ou des témérités qui ravagent, le Réseau Pléiade, conscient de la nécessité d'explorer le passé pour mieux comprendre le présent et préparer l'avenir, privilégie dans ce sens la recherche et la découverte, la réflexion et la créativité, l'ouverture intellectuelle et l'exercice de l'esprit critique... Mettre en valeur les richesses héritées du passé et témoigner des débats de ce temps en y participant, telle est donc la double et principale raison existentielle de ces "Chemins de liberté"... Symbole de cette double vocation, l'architecture de la chapelle Saint-Etienne, qui figure ci-dessus, en avant-poste, associe un vénérable choeur médiéval, rescapé de bien des vicissitudes, et une nef qui porte sobrement la marque de la deuxième moitié du XXe siècle ».

«  À en croire l'écrivain André Malraux, "le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas"... Religieux, certes, il l'est d'ores et déjà, et dans tous les sens du terme, pour le meilleur comme pour le pire : six années après le début de la nouvelle "centurie", cette prédiction se vérifie amplement dans les faits, les événements, les échanges ou les affrontements, mais aussi dans les oeuvres littéraires et cinématographiques qui balisent nos chemins comme autant de reflets de cette histoire pleine d'histoires qui est la nôtre... On ne peut comprendre l'effervescence actuelle des esprits sans soumettre les idées en présence à la lumière des "traditions" et des "ruptures", à l'apport éclairant des informations nécessaires tant sur notre propre culture que sur celles des autres, ne serait-ce que pour tenter de contribuer, à notre modeste place, non pas au fameux "choc des civilisations" rêvé par certains mais bien plutôt à leur compréhension mutuelle, donc à leur rencontre » (Yves Clady)

Ce site, ouvert par Yves Clady, enseignant à la collégiale catholique Saint-Etienne de Strasbourg, membre de notre réseau est en lien avec « Profils de libertés » et a déjà eu l’occasion de reproduire plusieurs de nos documents ou d’y faire référence. Il cite Théodore Monod en entête de la page d’accueil : "Pour moi, il y a une montagne unique, la même pour tous, que nous gravissons les uns et les autres par des sentiers différents. Les uns montent par ici, les autres par là. Mais nous avons tous, les uns et les autres, l'ambition et l'espoir de nous retrouver au sommet dans la lumière, au-dessus des nuages".

Voir aussi son premier site, toujours actif et foisonnant… et admirez ses photos et reportages.

Une approche historique de l’unitarisme

Par un site comportant des illustrations, Didier Le Roux, membre de l’AFCU, nous propose une série de portraits qui constituent pour nous autant de références historiques ; galerie d’autant plus émouvante que nombre de ces personnes moururent en martyrs, dont le plus récent fut Norbert Capek au camp de concentration nazi à Dachau en 1942. Il nous invite ainsi à un devoir de mémoire, également à mieux comprendre notre identité qui s’est forgée au long des siècles. Si les unitariens vivent leur foi en toute discrétion, elle n’en repose pas moins sur de fortes convictions. L’histoire en témoigne. Son site est recommandé par les associations chrétiennes unitariennes francophones (France, Burundi, Congo) et notre réseau. Vous y trouverez des textes sur Jean Hus (1369-1415), Hélène Weigel (1459-1539), Martin Cellarius (Borhaus) (1499-1556), David Joris (1501-1556), Georges Biandrata (1516-1588), Ferencz David (1520-1579), Jean II Sigismond Czapolya (1540-1571), Maja (morte en 1996) et Norbert Capek (1870-1942), etc. Plusieurs articles sont des traductions de l’anglais par l’éditeur de ce site.

Une approche engagée de l’unitarisme

Nombre de congrégations unitariennes sont engagées, en tant que telles, dans les luttes contre les discriminations sociales, entre autres celles relatives au sexe, mais aussi l’écologie, la protection des animaux, etc. C’est là une tradition unitarienne qui a commencé très tôt avec des luttes pour la liberté religieuse, contre l’esclavage, en faveur du féminisme, etc. Afin d’éviter tout cléricalisme de droite ou de gauche, les associations chrétiennes unitariennes préfèrent en général s’abstenir de prises de position officielle et laisser à chacun le choix de ses engagements temporels. La Correspondance unitarienne est cependant intervenue par un message d’amitié chaque fois que des communautés en France ont été victimes d’agression de leur lieux de culte.

Grâce à une initiative de Virgil Pérez, ceux qui le souhaitent peuvent désormais intervenir sur ces sujets habituellement traités par les communautés unitariennes du monde entier : Une histoire de « U » : unitariens, universalistes et unitariens-universalistes : dialogue et échange entre « U ». Cette initiative, qui n’engage que son auteur, est encouragée par notre réseau.

L’AFCU aux Parvis

Lors de la réunion de son conseil d’administration, la Fédération des réseaux des parvis (http://reseaux.parvis.free.fr) a reçu trois nouveaux membres : les Humanistes croyants 35 (Ile-et-Vilaine), l’Association Corps Art Spiritualité « Kairos » (fondée par une pasteur protestante) et l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU), ce qui porte le nombre des associations membres à 48. Avec déjà la présence en son sein de l’Association protestante libérale – Théolib, les Parvis confirment leur ouverture à l’ensemble des chrétiens libéraux et s’imposent comme un pôle important.

Si, aujourd’hui, des unitariens ne se disent plus chrétiens ou proviennent d’autres traditions religieuses ou philosophiques, il n’en demeure pas moins que l’unitarisme n’a aucune raison de déserter le champ chrétien. Sa présence y est tout à fait légitime et sans aucune ambiguïté. C’est le rôle des associations chrétiennes unitariennes, en relation avec les Eglises historiques de l’unitarisme (en Roumanie, Hongrie et à Boston aux Etats-Unis), d’affirmer la vivacité de cette présence à part entière, en pleine continuité avec notre Réforme protestante du XVIème siècle.

Il va de soi que cette participation aux Parvis n’engage strictement que les chrétiens unitariens et non les unitariens qui ne se disent plus ou pas chrétiens, comme par exemple la Fraternité de Nancy (laquelle se présente par ailleurs comme Eglise unitarienne de France) soit concrètement une communauté cultuelle locale d’une douzaine de personnes.

Bibliographie

DELOGU C. Jon, 2006 – Ralph Waldo Emerson, une introduction.

Edition Le Monde Atlantique, en vente entre autres à la FNAC et à Amazon

Le Dartmouth Club of France, en relation avec la Fondation des Etats-Unis (FEU, Cité universitaire, bd Jourdan, Paris 14e) et la French American Foundation, ont organisé un vernissage au Petit salon de la FEU, le 23 juin, pour la sortie de ce livre, avec la présence de l’auteur (lequel vit à Paris et à Toulouse). Information de l’Unitarian Universalist Fellowship of Paris (UUFP)

Libre pensée chrétienne (LPC)

Bulletin n° 16, mai 2006

Vous y trouverez : À temps et à contretemps, éditorial par André Verheyen, Dieu parle … ou les hommes font-ils parler Dieu ? par Herman Van den Meersschaut, Comment j’entends aimer mon Eglise par André Hannaert, Qu’avons-nous fait – que n’avons-nous pas fait – pour que nos enfants désertent à ce point la vie religieuse ? par Francis Van Dam, L’enfant hérétique – une traversée avec Jésus par Gérard Bessière, 2004 » c.r. par Isidore Cordemans, Source de l’accomplissement humain par Liliane Debaisieux, Ieshoua par Georges Sauvage (l’initiateur du réseau Jésus simplement), Courrier à LPC de Jeanine Duchesne de Marcinelle, À la recherche de Dieu par Marcel Brouwer, En écho à l’article de Jacques Vermeylen : vrai homme et … vrai Dieu ? par Melitina Fabre, Dogmes et modernité. Une nouvelle inculturation doit se faire par Edouard Mairlot.

Bref, les meilleures plumes de ce mouvement se sont mobilisées pour nous donner un bulletin très dense et posant les questions essentielles pour un christianisme de demain. Voir leur site.

Libres-propos

L’Exode au présent

Thierry Moralès, membre du groupe de discussion Unitariens francophones, message du 26 mai 2006

«  La référence à l’Exode biblique est un ancrage de ma foi. Pour moi, l’Exode, mouvement émancipateur impulsé par Moïse, n’appartient pas au passé. L'Appel de Dieu à la liberté est toujours actuel… Sous les déformations des gloses sacerdotales, militaristes et nationalistes, l'appel à l'Exode manifeste l'Alliance dynamique entre le Créateur et les co-créateurs que nous sommes, pour la reconquête de la Terre Promise : c'est à dire le plan initial de bonheur inscrit dans les premières lignes de la Genèse, plan auquel nous pouvons revenir, volontairement et librement.

Parce qu'il est un héritage spirituel commun aux Juifs, aux chrétiens et aux musulmans, l'Exode est aussi un héritage rassembleur. L'Exode - pas seulement le récit qui en est fait dans les Écritures mais aussi et surtout l'esprit émancipateur et stimulant qui traverse ce récit - est présent à la fois dans la Bible et dans le Coran. C'est un repère fondamental pour les trois monothéismes issus d'Abraham. Depuis les rappels incessants de la sortie d'Égypte par les prophètes juifs jusqu'à Martin Luther King, appelant à la désobéissance civile pour l'établissement de l'égalité entre Blancs et Noirs, en passant par l'Hégire des compagnons de Muhammad persécutés à La Mecque.

De tout temps, des croyants sont entrés en résistance contre l'injustice, l'oppression et l'obscurantisme au nom de l'Exode, au nom du Dieu de l'Exode. Des communautés chrétiennes de base latino-américaines, inspirées par la théologie de la libération, à l'insoumission de musulmans engagés contre des régimes corrompus, se réclamant explicitement du face à face de Moïse et Pharaon, la référence à l'Exode ne cesse de resurgir dans le combat de croyants se dressant contre l'iniquité et la dictature. Toutes ces femmes et tous ces hommes ont bien perçu, au-delà de leurs erreurs (ou de leurs dérives politiciennes parfois), l'énergie vivifiante de l'Exode. Le Dieu de la Pâque juive et de l'Hégire musulmane est le Dieu du départ, Dieu de la sortie (sens étymologique d'exode), Dieu de l'ouverture vers un autre possible, hier comme aujourd'hui. »

L’être et la lumière

Poème d’Annie Besant, théosophe anglaise, adapté par Raymond Drennan dans un livret intitulé « Un rêve à bâtir », publié par l’Eglise unitarienne de Montréal, lu par Nancy Labonté en début de cérémonie de clôture lors du congrès annuel du Conseil unitarien du Canada (CUC) à Saint-John, Nouveau-Brunswick, le 22 mai 2006

Ô Lumière cachée,
vibrant dans chaque atome,
Ô vérité cachée,
brillant dans chaque être,
Ô amour caché,
embrassant tout dans l'unité
En allumant cette flamme
puisse la lumière de la vérité et de l'amour
entrer une fois de plus dans cette communauté.
Que tous ceux qui viennent ici
ressentent les liens qui nous unissent.
Que chacun de nous touche le fond sacré de son être
et de l'Être lui-même,
cette réalité dans laquelle nous avons la vie ;
le mouvement et l'être.