|  CORRESPONDANCE 
      UNITARIENNE | février 2004 | 
| La Société unitarienne d'Espagne | |
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 L’unitarisme 
        contemporain, c’est la joie d’entrer dans 
        une grande famille internationale, La 
        Société unitarienne universaliste d’Espagne (SUUE) La Société unitarienne universaliste d’Espagne 
        (SUUE) est constituée par un ensemble de congrégations locales 
        autonomes, réunissant en leur sein des femmes et des hommes dans 
        un esprit de fraternité et d’aide mutuelle, et qui promeuvent, 
        célèbrent et diffusent en Espagne la tradition religieuse 
        unitarienne universaliste. Cette tradition se base sur la liberté 
        de conscience et de croyance de l’individu, l’affirmation 
        de la dignité de toutes les personnes et la vision d’une 
        unité globale de l’humanité basée sur la paix, 
        la liberté, la justice, les valeurs démocratiques et le 
        respect du tissu interdépendant de la Vie Bien que le pionnier de l’unitarisme à l’époque 
        moderne, Michel Servet, ait été un Espagnol d’Aragon, 
        il vécut la majeure partie de sa vie adulte en France et mourut 
        à Genève. Pour cela, mais surtout à cause de l’hégémonie 
        que l’Inquisition et la monarchie catholique exercèrent en 
        Espagne, sa théologie et celle de ses descendants spirituels ne 
        furent pas connus dans son propre pays durant de nombreuses années. Cependant, avec le temps, quelques Espagnols se convertirent 
        à l’unitarisme ; mais ce fut à l’étranger, 
        à cause de leurs voyages ou d’un exil. Ce fut le cas pour 
        l’écrivain et ex prêtre catholique José Maria 
        Blanco-White (1775-1841) qui adhéra à l’unitarisme 
        à Liverpool, en Angleterre, où il avait fui l’invasion 
        napoléonnienne. À la fin du 19ème siècle 
        et au début du 20ème, des pédagogues et 
        des hommes politiques réformistes prirent connaissance des œuvres 
        des grands auteurs unitariens nord-américains William E. Channing 
        et Theodore Parker. Ils se mirent à penser à une réforme 
        et à une modernisation de l’Eglise chrétienne en accord 
        avec les principes libéraux et le retour à la pureté 
        et la simplicité du message évangélique, et avec 
        une profonde préoccupation morale. Nombre d’entre eux étaient 
        également admirateurs du philosophe allemand franc-maçon 
        Karl Krause (1781-1832), et connus en conséquence comme “krausiens”. 
        Ils fondèrent l’Institut d’enseignement libre, sur 
        le modèle de l’Université libre de Bruxelles (ULB), 
        pour favoriser les études scientifiques et des méthodes 
        pédagogiques modernes et nouvelles. Le 24 mars 2000, un petit groupe de personnes décidèrent 
        de créer la Société unitarienne universaliste d’Espagne 
        (SUUE). Avant cette date, il y avait déjà eu quelques célébrations 
        religieuses unitariennes, mais sans continuité. La fondation de 
        la SUUE marque la volonté de consolider une alternative religieuse 
        libérale en Espagne, selon une ligne ouverte, pluraliste et universelle 
        - ouverte à tous les “chercheurs spirituels”, sans 
        distinction de credo. La SUUE fut admise au Conseil international des unitariens 
        et universalistes (en anglais ICUU) lorsque celle-ci tint sa réunion 
        à Montréal, au Canada, en mai 2001. Toutefois, jusqu’aujourd’hui, 
        elle n’est pas reconnue comme association religieuse de la part 
        du gouvernement espagnol. Ceci, nous a contraint à une nouvelle 
        présentation de notre société qui permette sa légalisation, 
        en tenant compte du contexte et en espérant qu’un nouveau 
        gouvernement plus progressiste que l’actuel sera plus réceptif 
        et ouvert quant à sa politique envers les religions non catholiques. Pour les unitariens universalistes espagnols, l’usage 
        d’Internet et du courrier électronique s’est révélé 
        très important. Actuellement, ce sont plus de 60 personnes dans 
        tout le pays qui sont inscrites sur la liste du courrier de la SUUE où 
        sont annoncées les activités auxquelles participent les 
        unitariens universalistes et où peuvent être discutés 
        nos points de vue et posées des questions sur l’unitarisme. La SUUE est consciente des racines chrétiennes de 
        l’unitarisme, mais elle ne veut pas se voir limiter par elles. Notre 
        intention est d’articuler une alternative religieuse libérale, 
        pluraliste et humaniste au service des personnes qui se désengagent 
        des Eglises dogmatiques et qui veulent approfondir librement leur spiritualité. 
        Egalement, nous voulons établir des communautés basées 
        sur l’amour et l’espérance, la liberté individuelle, 
        la solidarité et le projet commun de faire un monde meilleur s’appuyant 
        sur la paix et la fraternité entre les peuples et les religions, 
        promouvant une justice sociale qui respecte les droits humains pour toutes 
        et tous. A cette grande entreprise sont conviés à égalité 
        les chrétiens, les juifs, les musulmans, les bouddhistes, les agnostiques, 
        puisque, au delà des différences doctrinales, ils partagent 
        une condition humaine commune. La SUUE s’est engagée très intensément 
        dans le dialogue interreligieux. Nous collaborons avec le Centre Unesco 
        de Catalogne et participons aux diverses réunions, groupes de travails 
        et manifestations publiques. Nous collaborons aussi avec le mouvement 
        servétiste espagnol afin de diffuser l’œuvre et le legs 
        spirituel de Michel Servet, premier unitarien et martyr de notre tradition 
        et de la lutte pour la liberté de conscience ; nous fûmes 
        l’un des groupes qui participèrent aux actes commémoratifs 
        en Espagne du 450ème anniversaire de sa mort en octobre 
        dernier. La SUUE est membre provisoire du Conseil international des 
        unitariens et universalistes. Jaume de Marcos représenta la SUUE 
        a la récente réunion de Prague, en mai 2003, et participa 
        aux travaux du Groupe régional européen de l’ICUU 
        et à la “Force d’intervention” pour l’Amérique 
        latine. Nous espérons que la SUUE sera reconnue comme membre de 
        plein droit à la prochaine réunion de l’ICUU en 2005, 
        au terme de la période probatoire de quatre ans que doivent accomplir 
        les associations récemment admises. Nous travaillons pour consolider 
        nos groupes de Barcelone et de Madrid, pour initier d’autres groupes 
        dans les autres villes et obtenir une plus grande reconnaissance au niveau 
        officiel, public et institutionnel, également pour faire entendre 
        notre voix indépendante dans l’enceinte des religions. Dans 
        cette perspective, nous envisageons de participer activement au prochain 
        Parlement des religions du monde qui se tiendra à Barcelone du 
        7 au 13 juillet. Nous, les unitariens universalistes espagnols, nous affirmons la diversité de la grande famille unitarienne et universaliste internationale, et, spécialement, dans le cadre de notre double relation avec l’Europe et avec l’Amérique latine. Nous espérons contribuer à un dialogue enrichissant et jeter des ponts de confiance et de fraternité entre les diverses associations unitariennes et universalistes de l’Europe et du monde. Entre autres, nous souhaitons renforcer et amplifier les liens d’amitié avec les unitariens français, nos voisins immédiats. Nos groupes sont ouverts à tous nos frères unitariens ; nous espérons recevoir un jour leur visite et réaliser des projets conjoints pour le progrès de cette foi que nous aimons tant et dans laquelle nous avons placé toute notre spiritualité. (traduction Jean-Claude Barbier) Prends ton grabat 
        et marche ! Jean 5, 1-11,   Ne vous en faites pas, comme l’infirme guéri, 
        du respect du sabbat ou toute autre approche légaliste de la vie. Nous, les unitariens sommes très 
        heureux d’avoir l’une des valeurs les plus précieuses, 
        à savoir la liberté par rapport à certaines règles 
        et lois qui ne semblent pas avoir de sens et qui surtout veulent que l’homme 
        et la femme soient à leur service au  
        lieu du mouvement contraire.  | |
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