CORRESPONDANCE UNITARIENNE    décembre 2003

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N° 26

Année Michel Servet

F Allo Réseau !  vendez le n° de Théolib en hommage à Michel Servet autour de vous. Mettez à profit vos réunions, etc. Faites en des recensions dans les journaux locaux, nationaux ou internationaux. Ajouter l’information à votre courrier électronique. Si nous vendons bien ce n°, nous pourrons redemander un autre n° spécial, sinon les éditeurs nous bouderont !

Bibliographie

Jacques Cecius Le rêve citoyen d'un franc-maçon, Ed. Detrad, 2003
Préface de Luc Nefontaine.

Y sont évoqués, outre les origines de l'Ordre, ses différents rites, ses légendes fantaisistes, le rôle des croyants libéraux et des unitariens lors de sa naissance en Angleterre, ses grands hommes et ses charlatans, son symbolisme. Il s'agit d'un ouvrage écrit avec le coeur et les tripes, tolérant mais sans concessions sur l'essentiel: les grands principes de Liberté, d'Egalité et de Fraternité. Bref, un plaidoyer pour l'engagement citoyen de la franc-maçonnerie et pour la mixité (texte de l’auteur).

Libres propos

Pourquoi j'apprécie le livre de Frédéric Amsler - l'Evangile inconnu

Daniel Glasser, secrétaire de l'Association unitarienne francophone (AUF) : "J'ai apprécié le livre de Frédéric Amsler parce qu'il s'efforce de revenir à l'essentiel. De Jésus nous ne savons presque rien ; il n'a laissé aucun document de sa main et les témoignages historiques à son sujet sont pratiquement inexistants. La seule chose que nous savons avec certitude, c'est que nous sommes animés par la nécessité et généralement la volonté de vivre. Les dix commandements qui ont été donnés au peuple d'Israël s'adressent, comme l'écrit Chouraqui, à l'humanité entière, du fait même qu'ils réunissent en quelques phrases les conditions de survie de l'humain qui est en l'homme. Jésus a été la Parole faite chair, il a réalisé toutes les exigences du Décalogue, conditions du maintien et du respect de l'humain. Tout le reste n'est que fabulation et obsession du pouvoir, les deux maladies chroniques de l'humanité.

"Il serait inadmissible que, sur ce chemin d'une éthique globale qui s'annonce, les religions et leurs théologies demeurent bloquées dans le huis clos de leurs dogmatismes figés", écrivait encore Chouraqui. C'est ce que disait déjà Jésus en son temps.

À propos d’une épître qui, comme les autres, a été sacralisée

Roger Parmentier, fondateur du mouvement “ Bible et Actualité ” (ACTUEL) : Vers l’an 135, un “ pasteur ”, tout imprégné des théories chrétiennes de son temps, a écrit une lettre “ pastorale ”, que lui-même ou quelqu’un d’autre a cru opportun d’attribuer à l’apôtre Pierre : de quel droit ? Elle s’est appelée la 2ème épître de Pierre. D’autres gens ont cru  bon de la “ sacraliser ” : de quel droit ? D’autres encore l’ont incorporée à un recueil contenant des écrits d’une grande diversité, parfois contradictoires, qu’on a appelé plus tard “ Le Nouveau Testament ” : de quel droit ? Ce Nouveau testament a été joint à un autre ensemble qu’on appelle l’Ancien testament, rassemblement hétéroclite par des Juifs de textes rédigés au cours de longs siècles, dont les chrétiens se sont emparés pour leur faire dire tout autre chose que ce que voulait dire leurs auteurs (c’est ce qu’on appelle en Droit un “ détournement d’héritage ”) : de quel droit ? Du regroupement de tous ces documents, longtemps appelé “les Ecritures ” (pluriel) on a fait la “ Ta Biblia ” (= les livres), dont on a fait un singulier “ La Bible ” : de quel droit ? Encore plus tard, d’autres théo-logiens (theo = Dieu, mais qu’est-ce que Dieu en pense ?) ont décrété que cette Bible était toute entière “ Parole de Dieu ” : de quel droit ? Certains s’en sont emparés et s’arrogent le privilège de déclarer que leur interprétation est la seule “ bonne ” : de quel droit ? Et nous maintenant, allons-nous accepter ces divers “ coups de force ” et les sacraliser à notre tour ? Est-ce respecter les diverses façons qu’à “ Dieu ” d’inspirer ? Ou allons-nous demander à l’Esprit de nous enseigner le discernement spirituel et la fidélité, qui sont tout ce qu’on veut sauf la récitation à l’identique ? [Le lecteur l’aura compris, c’est moins le dit pseudo Pierre qui est ici incriminé que notre façon béotienne de lire des textes qu’on nous présente abusivement comme sacrés. Avec Roger Parmentier, c’est l’implosion de la Sola Scriptura ! ]

Sans dogme à respecter ni hiérarchie sur le dos, les unitariens sont libres de dire ce qu’ils pensent.
C’est notre maître spirituel, le rabbi Iéshoua’ de Nazareth qui nous a apporté cette liberté de pensée. Alléluia !

Jean-Claude Barbier