1. Introduction
Le livre de Daniel est
un des livres les plus mystérieux de la Bible. Les
introductions sont nombreuses et ce n’est pas le lieu
ici de rappeler les problèmes de source, de datation,
de langue (hébreu et araméen), de philosophie
de l’histoire… Les nombres nous suffiront largement !
Surtout qu’aucun
livre biblique n’utilise autant le symbolisme
numérique. Soulignons encore que nous avons là
une des sources du courant apocalyptique (canonique ou non)
juif et chrétien.
Il ne peut faire de doute que le milieu daniélique
connaît les approches pythagoriciennes des nombres et
cette arithmétique géométrique, dans
laquelle les nombres sont des formes. Cette approche lui est
familière. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire
de postuler une influence directe : cette arithmétique
est connue des cercles savants hellénistiques et -par
eux- des cercles savants de la partie hellénisée
(méditerranéenne) de l’empire perse.
À date ancienne, l’Ionie est une satrapie de
l’empire perse achéménide. De sorte qu’avant
les conquêtes d’Alexandre, dans cette partie du
monde, les mathématiques sont grecques.
Le monde savant, même s’il possède
une tradition religieuse toute différente de celle
des grecs, a anciennement une approche semblable des nombres.
L’opposition helllénisme-judaïsme viendra
plus tard, surtout avec les persécutions d’Antiochus
IV. Ce sera d’ailleurs
l’occasion de la composition du livre de Daniel. Mais
cela n’enlève rien à une influence ancienne.
Science et sagesse ne sont pas séparées.
Pour tous, en effet,
les nombres sont le reflet de l’harmonie du monde. Les
lois terrestres et les lois célestes ont le même
auteur. Lois divines et lois physiques procèdent du
même démiurge ou du même créateur.
Il serait impossible, autrement,
d’expliquer les connaissances mathématiques
de l’auteur du livre de Daniel, en particulier l’emploi
des nombres pentagonaux.
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