CORRESPONDANCE UNITARIENNE

Réseau francophone animé par la
Fraternité unitarienne de Bordeaux

 

Février 2007   n° 64
 

 

 

 

Sommaire

 

- L'éventail des croyances

- Venez et voyez

- Venez et discutez

- Discuter de nos différences ?

- Cérémonies civiles

 

   

 

 

 

   

 

L’unitarisme dans l’éventail des croyances

Actualités
unitariennes

 

 


Les religions organisent nos relations avec des entités surnaturelles censées nous protéger et intervenir dans le cours des évènements en notre faveur : des ancêtres, des héros divinisés (comme le fut Jésus dit le Christ après sa mort), des génies, des divinités tutélaires d’un clan, d’une cité, d’un peuple (comme IHVH dans le Premier testament) ou de l’humanité toute entière (ce qu’est devenu IHVH au terme d’une histoire “ sainte ”). Ces entités se révèlent aux intéressés (aux autochtones, à nos aïeuls, à des intermédiaires, etc.) par des évènements “ historiques ” vécus ou interprétés subjectivement que sont les théophanies, la voix des prophètes (le “ plus grand ”, le “ dernier ”), les messages visuels (les apparitions de la Vierge Marie) ou auditifs (les voix de Jeanne d’Arc) reçus par des visionnaires.

Au Siècle des lumières, le théisme s’est greffé sur le monothéisme des religions du Livre (judaïsme, christianisme, islam). Il maintient l’existence d’un Dieu personnel, créateur du monde et des lois qui le régissent, y compris les lois morales qui inclineraient la conscience humaine à faire le Bien, mais il s’affirme d’emblée universel puisque Dieu est connaissable par notre seule raison, au-delà des révélations particulières qui ont pu avoir lieu. Hormis la Révolution française toute entichée de Dame Raison et qui fit preuve de la plus grande intolérance, le théisme peut se vivre tout simplement comme un dépassement des religions particulières. Aux Etats-Unis, le théisme d’Etat veut garantir le bon comportement moral des citoyens et conforter leur optimisme dans leur destin communautaire. Le Grand architecte de l’univers (Gadlu) de la Franc-maçonnerie n’est nullement en conflit avec les dieux des uns et des autres et ne mérite pas du tout les foudres du Vatican.

Mais faut-il encore rendre un culte au Gadlu ? Tant que ce Dieu des origines reste providentiel, la réponse est positive. Mais, depuis le livre de Job (quatre siècles avant Jésus-Christ), on ne cesse de constater le décalage entre les promesses de la théologie de la rétribution terrestre et les faits. Combien de fois ce dieu providentiel n’est-il pas au rendez-vous ! Alors c’est la femme de Job qui a raison : pourquoi donc le prier ? Le déisme en prend acte et se contente de la seule existence de Dieu – un dieu des origines qui n’intervient pas comme l’est par exemple le dieu créateur du monde en Afrique noire – lequel serait remonté au ciel après avoir compris nos bêtises (1) – ou encore le dieu du Déluge qui se lamente d’avoir créé l’homme, ou encore celui de Job qui s’inquiète de la sincérité de ses ouailles.

Ce déisme est de plein pied avec nombre de spiritualités qui se contentent de l’existence de Dieu sans rien lui demander. Qui le louent pour la vie qu’il nous a donnée, pour sa présence quelque part, autour de nous, en nous. Dieu n’agirait pas lui même, mais il nous ouvrirait les yeux. Dans un très beau texte consacré à nos représentations de Dieu, le pasteur Gilles Castelnau nous invite à cette foi :

“  Et il est vrai que Dieu ne modifie pas le cours des événements à notre demande. Nous lui sommes néanmoins attachés avec ferveur et bonheur, mais non parce que nous obtenons ses faveurs. Nous n'aimons pas Dieu à cause des exaucements qu'il nous donne comme on l'est à notre député s'il nous a fait obtenir un passe-droit ! La prière ne persuade pas Dieu d'intervenir dans les affaires des hommes. Elle nous persuade de considérer nos prochains avec les yeux du Christ et elle nous délivre ainsi de tout esprit de domination intégriste (…). Elle nous ouvre les yeux afin de nous faire voir notre prochain comme un être en qui Dieu demeure déjà et qu'il aime”.
(17 octobre 2004).

Au dieu transcendant, trônant royalement tel que Zeus au-dessus de son œuvre et des pauvres sujets que nous sommes, nous sauvant in extremis de nos péchés originels et directs, sacrifiant même son Fils le Bien aimé pour “ racheter ” les hommes bien malgré eux – à l’image d’Abraham s’apprêtant à sacrifier son fils unique, mais cette fois en allant jusqu’au bout de son intention -, le panthéisme propose une toute autre image, inverse, beaucoup plus discrète. Un dieu dilué dans le divin, circulant comme une énergie primordiale, irriguant toute vie de sa sève montante. Un dieu tout intérieur à sa Création, y versant sa sagesse, totalement incarné (“ fait chair ”) pour reprendre l’expression du prologue de Jean et une partie du grand mythe de la Trinité ; nous envoyant son “ Saint-Esprit ”, sa “ Grâce ”. A partir de nos mérites soldés par la balance du kharma qui sanctionnerait chacune de nos existences, les êtres vivants chemineraient, au dire du bouddhisme, à travers des réincarnations successives jusqu’à l’extase. La connaissance gnostique, en perfectionnant notre être, aiderait nos âmes à s’émanciper de la glèbe, de la fange matricielle, du magma primordial pour gravir l’échelle de Jacob. “ Dieu ne tombe pas sur nous du dehors, il monte en nous du dedans ” nous dit G. Castelnau.

La version moderne du panenthéisme réconcilie la transcendance et l’immanence. Pour la théologie du Process, Dieu reste acteur, mais il voudrait la cogestion de son œuvre avec les humains, agissant avec eux, par eux. L’histoire serait finalement bel et bien la nôtre, avec ses tâtonnements, ses innovations et ses reculs, ses multiples drames, ses guerres mais aussi sa formidable marche vers une fraternité mondiale. Theilhard de Chardin en avait eu l’intuition avec cette dynamique cosmique allant des points alpha et oméga. Et si une mondialisation que nous réussirions tous ensemble était précisément cette convergence à laquelle Dieu nous inviterait ?

L’agnotiscisme et l’athéisme se relativisent eux aussi puisqu’on peut se demander si le doute ou le refus de l’existence Dieu concerne une représentation toute anthropomorphique de Dieu à laquelle nombre de croyants, eux mêmes, n’adhèrent plus, ou bien si la négation est radicale, définitive. Que veut-on dire en effet lorsqu’on parle de Dieu ? Dans ce cas, où manifestement le mot a implosé en une multitude de sens, c’est en quelque sorte le retour en force du nominalisme pour qui les mots ne désignent pas la réalité mais seulement notre représentation de celle-ci. L’évangile de Jean ne dit-il pas qu’on ne connaît pas Dieu car nul de l’a vu ?
Faut-il donc que ces diverses représentations de Dieu nous séparent ? Jusqu’à présent, les Eglises confessionnelles, les diverses voies de l’islam, les communautés religieuses mettent en avant un credo, affirment leurs croyances. Mais depuis plusieurs siècles déjà, en minimisant ou en récusant les credo et les serments d’adhésion à des manifestes, les unitariens, les non-souscrivants anglais et irlandais, puis les protestants libéraux ont fait appel au libre examen. Les dogmes, la morale “ chrétienne ”, les institutions ecclésiales définissent une “ chrétienté ” historique, mais non point le christianisme lui même. Celui-ci reste une référence directe à Jésus et au dieu que celui-ci appelait “ Père ”.
Marcel Légaut, avec toute son exceptionnelle lucidité, en faisait déjà le constat en juillet 1981 que les doctrines divisent, mais la personne de Jésus, elle, réunit :

“  L'Eglise a été fondée il y a 20 siècles. Les conditions sociologiques dans lesquelles nous vivons sont tout à fait différentes de celles d'il y a 20 siècles. Dans la mesure où l'institution a été très importante pendant 20 siècles de christianisme, cette institution se trouve assez déphasée par rapport aux besoins et aux possibilités de notre époque, de telle sorte qu'il y a, chez les chrétiens actuels, un porte-à-faux entre ce qui serait nécessaire pour qu'ils deviennent véritablement disciples et ce qui leur est proposé pour être simplement adeptes d'une société idéologique. Ce terrible déphasage est pratiquement l'essentiel de la crise que nous connaissons aujourd'hui."

Ainsi, nous avons pensé très longtemps que croire en Jésus, c'était adopter, adhérer à une doctrine sur Jésus. L'adhésion à une doctrine semblait être l'alpha et l'oméga de la foi. Nous sommes tout à fait d'accord que cela soit un moyen, un chemin par lequel on doive passer pour atteindre la foi mais il est certain que la foi est autre chose que la simple adhésion intellectuelle ou affective à une doctrine. C'est la difficulté majeure que nous rencontrons maintenant. Il y a toujours eu des disciples mais, explicitement parlant, c'était l'adhésion à une doctrine qui caractérisait le chrétien. ” (2).

Osons le mot : c’est désormais un christianisme à la carte où chacun donne sens à sa relation personnelle au rabbi Iéshoua et à Dieu, sans répéter comme un perroquet les discours confessionnels et religieux ; un christianisme basé sur l’expérience de vie de chacun, qu’on peut qualifier de post-confessionnel (3). Les célébrations libres organisées depuis plusieurs années déjà par la Fédération des réseaux du Parvis, autour du partage du pain et du vin au nom de Jésus, et auxquelles les chrétiens unitariens participent, laissent chaque membre de l’assemblée en face de ses propres considérations métaphysiques (4). Pour sa part, l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) affirme clairement son identité en faisant référence à Dieu et à l’enseignement de Jésus, mais se garde bien d’aller plus loin dans les détails qui relèvent de chacun. La liberté de pensée rime ici avec prise de responsabilité personnelle et transparence quant à ce qu’on pense, loin de tout laxisme, balbutiements infantiles ou confusionnisme sous forme d’envolée lyrique.

Il n’est pas non plus question d’ajouter une nouvelle Eglise, fut-elle “ unitarienne ”,
aux Eglises déjà existantes, mais tout simplement de “ faire Eglise ” avec tous les autres chrétiens sans exception qui partagent cette approche libérale du christianisme. Non seulement l’expression personnelle y gagne en sincérité, mais aussi la fraternité car les credo et les identités ne serviront plus aux discriminations et aux exclusions.

Jean-Claude Barbier,

(1) J.-C. Barbier, “ Monothéisme et polythéisme dans les religions coutumières en Afrique noire ”, Théolib (Paris, revue du libéralisme théologique), n°20, décembre 2002, “ L’aventure numérique de Dieu ; la question du monothéisme ”, pp. 37-42 (communication au colloque de Théolib sur les “ risques et dangers du monothéisme ”, Paris, samedi 16 novembre 2002).
(2) exposé de Marcel Légaut à La Barde recueilli par Guy Sohier et Xavier Huot, publié dans le bulletin “ Quelques nouvelles ” n° 197, février 2007 .
(3) J.-C. Barbier, “ Le christianisme post-confessionnel ”,
(4) “ Le culte chrétien de maison, le partage de la parole, du pain et du vin avec des amis et des voisins ”, Cahiers Michel Servet, préparé par la Fraternité unitarienne de Bordeaux, n° 01, novembre 2004 - nouvelle édition en septembre 2005, 12 p. + 4 de couverture

 

Du mercredi 1er au dimanche 5 août, à Thouaré-sur-Loire (banlieue Est de Nantes)
l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU)
vous invite à sa première Semaine unitarienne d’été
(AG, discussions, cultes, mais aussi vacances, grillades,
camping possible et plein air en famille au moindre coût !)

Libres propos

Venez et Voyez

“  J’ai toujours été très impressionné par le début de l’évangile de Jean (1, 35-39). Alors que deux disciples questionnent Jésus, il leur répond : “ Venez et voyez ”. Le mystère de Dieu se donne à voir, avant de se démontrer. Il y a plus de vingt ans, je suis entré chez les dominicains déjà habité par ce désir profond : donner à voir l’invisible ”

Frère Arnaud de Coral, lettre circulaire du 10 août 2006, producteur du Jour du Seigneur, directeur du Comité français de Radio Télévision

Venez et discutez

les avis des membres de notre groupe de discussion “ Unitariens francophones ”

“  Bonjour à toutes et à tous. Merci à J.M. de nous faire découvrir le forum de France2 où les débats sont alertes et les informations intéressantes. J’en profite pour vous proposer une brève analyse comparée concernant ce forum et le nôtre. Confrontation et plaisanterie narquoise semblent bien présentes sur ce forum de France2, ce qui n’est pas du tout désagréable, loin de là ! En fait, celui-ci invite à un débat d’idées sur l’actualité sans qu’il y ait un appel à complémentarité, ni à des vues d’ensemble intercalaires comme ce que nous essayons de faire sur le nôtre.

La grande différence, c’est que nous sommes des unitariens et des sympathisants nous référant à une même éthique du dialogue, nous respectant mutuellement et dont nombre d’entre nous se connaissent ou sont appelés à se découvrir et à se connaître un jour ou l’autre à l’occasion de réunions. Les relations se font donc à l’occasion plus interpersonnelles. On apprend à tenir compte du point de vue de l’autre, de sa sensibilité, de son héritage spirituel et religieux. On évite de le brusquer tout en disant les choses qu’on a envie de dire. Le dialogue est en quelque sorte socialisé, au-delà des seuls règles de courtoisie qui sied à tout forum. Puis-je dire qu’il est plus fraternel?

Lorsqu’il y a différence ou divergence entre nous, membres de ce forum, ce qui est tout à fait normal et légitime puisque, unanimement, nous sommes tous contre la pensée unique, nous recevons les messages des autres comme de l’information supplémentaire (toujours bonne à prendre), une invitation à élargir notre champ d’investigation (eh oui ! on ne pense pas toujours à tous les aspects d’une question), un appel à une vision moins unilatérale, à mieux considérer les pour ou les contre, les aspects positifs et les aspects négatifs, enfin l’occasion de reconsidérer nos jugements de valeur ou trop hâtifs ou encore nos analyses trop abruptes. Bref, nous fonctionnons un peu comme une Ecole de l’Antiquité où la connaissance intellectuelle allait de pair avec une réflexion sur soi. Ceci va dans le sens d’une meilleure relation à autrui.

Notre forum, fondé le 9 avril 2005, commence à avoir déjà une histoire. Notre volonté était qu’il soit informatif, instructif et qu’il crée du lien social. L’a-t-il fait ? Qu’en pensez-vous ? Les plus anciens peuvent-ils nous dire comment ils ont vécu l’évolution de ce forum ? Les plus récents comment ils le découvrent ? En cela, nos sentiments, y compris nos émotions, sont tout aussi importants que nos idées. Nous ne sommes pas que des cerveaux discutant mais bel et bien des personnes en chair et en os. Et puis, un forum n’est pas seulement l’affaire de ses promoteurs et d’un modérateur, mais c’est une entreprise collective où l’apport de chacun est vital. En fait, qu'est-ce que nous attendons de ce forum ? qu'est ce que nous souhaitons ? A chacun de le dire. Les conversations vont bon train avec plaisir d’échanger, de communiquer, de progresser ensemble, où bien s’étiolent et se consument faute de participants … comme le feu de camp allumé pour passer une bonne soirée ensemble. ” Jean-Claude Barbier, Bordeaux le 27 septembre

“  En ce qui me concerne, j'apprécie ce forum où il y a des débats passionnants, parfois entrelacés; une liberté de style d'écriture, d'où des messages bien écrits alternés de petits mails spontanés. Le ton est cordial, au minimum respectueux avec la possibilité pour qui le veut de créer des tissus sociaux. Ciao amical ”, David Renom, Fort-de-France, le 27 septembre.

“  En ce qui me concerne, j'ai failli quitter les unitariens plusieurs fois, notamment à cause de l'indifférence à l'avortement, aux Hmongs, etc., mais le forum m'a retenu par son intérêt, ses analyses souvent érudites (…) ; il m'a beaucoup apporté et je souhaite qu'il continue dans le même esprit ”. Jean-Marc Noyelle, Evian, le 27 septembre.

“  (…) quant au forum de discussion que je trouve de fort belle qualité par moment, nous avons la chance d'avoir des personnes de qualités qui échangent leurs connaissances et leurs points de vues d'une façon remarquable ”, Didier Le Roux, Cherbourg, le 28 septembre.

“  Il serait encore un peu prématuré de donner un avis très large du forum mais ce que j’y vois pour le moment me satisfait grandement. De nombreux sites religieux ne parviennent pas à empêcher la venue de personnes mal intentionnées et parfois grossières. Ce forum me parait fort différent par son ouverture et la qualité de ses membres ”, Fabien Girard, Chinon, le 30 septembre.

Discuter de nos différences ?

“  Depuis une dizaine d'années, dans notre Eglise (comme dans le monde), on nous explique que, désormais, le rôle des Eglises locales, des chrétiens, serait de s'entendre. L'union est devenue une vertu, la conciliation un impératif, le compromis une bénédiction.

Dans l'EPUB, il ne devrait plus y avoir de pensée qu'unique, qu'uniforme, qu'unanime. C'est la religion du consensus; c'est la fascination du lieu commun : budget et sexualité. L'obsession dans la médiocrité. Et jubilation, oh pathétique jubilation, chaque fois que, de synode en synode et de district en district, nous parvenons à choisir le plus petit commun dénominateur, chaque fois que nous parvenons, à coup de simplification ou de chantage, à de pieuses recommandations.

L'intolérable est que l'idée même de différence, donc de débat entre théologiens, disparaît fatalement de notre univers mental. Comment débattre, en effet, quand tout le monde communie dans la pauvreté [intellectuelle] ? Comment exprimer, trouver, des points de désaccords quand on se rejoint dans le même minimalisme. Le débat est devenu impossible, pire il est devenu inconvenant. 

L'intolérable n'est même plus qu'on nous impose une ecclésiologie, une dogmatique et une éthique, l'intolérable se situe dans le silence qu'on nous impose à propos de la misère dans le monde, de la guerre, de l'armement nucléaire et chimique, de la pollution de l'environnement, de la misère des prisonniers, de l'injustice de la justice.

" Dieu, bénit soit-il, écrit droit avec nos lignes courbes" dit le proverbe.
Ne pourrions-nous pas l'aider? [ à la réflexion, je me demande si cette méditation a sa place dans cette assemblée ]

La 1ère condition est évidemment la foi. Une foi en Dieu, bénit soit-il, et en sa grâce ineffable et en son alliance éternelle avec la création. Je refuse donc de mêler ma voix aux prophètes d'apocalypse qui, lorsqu'on ne les entends plus, attendent -eux- la fin du monde.

La 2ème condition est la justice. La recherche de la justice, c'est-à-dire le rejet de tous les préjugés et de tous les privilèges. Etre avec ceux qui sont faibles, malheureux et pauvres.

La 3ème condition est la liberté. La liberté dans la recherche, dans la pensée et dans l'expression de celle-ci. Que les théologiens et les pasteurs ne soient plus des sergents recruteurs ou des répétiteurs d'une vulgate ecclésiastique, mais des chercheurs de sens à la Parole de Dieu, bénit soi-il, pour leur contemporains. Qu'ils puissent sortir de cette clandestinité où d'aucuns les convient à demeurer.

La dernière, et non la moindre, est la prière. La prière, celle qui fait place dans nos cœurs pour Son intolérable Parole.”

Pierre Bailleux, méditation faite lors d'un rassemblement d'églises belges en 1987

Cérémonies civiles à la carte

Fêtes de famille, baptêmes, mariages, obsèques laïques ou Vivre et mourir dignement
Bulletin du mouvement Ecoute et partage, texte transmis au réseau par Pascal Jacquot

“  Chaque être humain aspire à être reconnu. Mais comment être déjà respecté quand on se sent isolé, parfois marginal ? Pendant la vie, chacun chemine à son rythme, en fonction de ses expériences et en s’appuyant si possible sur ses valeurs. Mais les cérémonies laïques sont trop souvent des formalités pauvres ou bâclées alors qu’elles devraient valoriser par exemple les valeurs universelles des époux qui s’engagent mutuellement ou des parents qui accueillent un enfant.

Après la vie, la famille restante, les amis souhaitent prolonger le souvenir du disparu en rappelant, en valorisant ses options personnelles. Mais ceux qui sont dans la souffrance du deuil ne peuvent que confier ce soin aux organisations existantes, les Eglises et les pompes funèbres. Les Eglises sont d’ailleurs souvent sollicitées même si elles ne correspondent pas aux convictions de l’être aimé afin de donner un cadre et une chaleur à la cérémonie. Les pompes funèbres chargées de l’organisation matérielle essaient parfois aussi de suppléer la carence publique en humanisant la sévérité de la séparation pour aider les familles.

Pour tous ceux que la situation actuelle ne satisfait pas parce qu’elle ne leur donne pas le cadre respectueux et laïque indispensable, nous sollicitons un ouverture et une accueil favorable. Pour fêter les grandes étapes de la vie ou solenniser les engagements personnels –entre autres la naissance ou le mariage-, mais aussi pour évoquer la mémoire d’un être disparu et cher, nous avons besoin non seulement de lieux accueillants et chaleureux mais aussi d’animateurs-psychologues compétents.

Il ne s’agit en aucun cas de critiquer ou de souhaiter la modification des pratiques existantes pour ceux qu’elles satisfont. Il s’agit seulement d’offrir aussi une réponse à ceux qui attendent une considération et qui ont droit au respect et à la dignité quand ils manifestent clairement ce qu’ils souhaitent pendant ou après leur vie.

Nous aimerions en effet que ceux qui cherchent à fêter une orientation, une période de vie, un engagement, un mariage par une cérémonie chaleureuse et riches en valeurs qui correspondent à des aspirations autres que celles du marché puissent être soutenus, encouragés et ne soient pas la proie de sectes ou d’intérêts financiers. Les projets éducatifs sont trop souvent détournés pour tomber sous la coupe des marchands. Nous souhaiterions aussi que ceux qui ont exprimé durant leur vie des souhaits concernant leurs obsèques soient entendus et respectés car leurs enfants, leurs proches apprécient que soient reconnues les valeurs de celui ou de celle qu’ils aiment.

Par exemple, ce témoignage d’un mariage : “ Le mariage est pour nous un événement important qui symbolise non pas l’aboutissement de notre Amour, mais qui au contraire vient s’inscrire naturellement dans la continuité de ce que nous avons commencé, à construire depuis que nous nous sommes rencontrés. Il était donc essentiel pour nous de ne pas en faire une journée artificielle, mais de réussir à célébrer notre Amour en restant vrais et fidèles à ce que nous sommes, c’est à dire simples et respectueux des croyances de chacun. Alors c’est à l’air libre, parmi les arbres et les fleurs, et devant vous tous réunis que nous avons souhaité nous engager dans la vie à deux. Car pour nous Dieu n’est pas enfermé entre quatre murs, mais bel et bien vivant en chacun de nous. Vous êtes donc à nos yeux notre plus belle Eglise.

Audrey et Robert

 

Qu’on se le dise, les chrétiens unitariens ne font pas bande à part.
Avec d’autres chrétiens libéraux, catholiques et protestants,
ils font “ Eglise ” au sein de la Fédération des réseaux du Parvis
dont ils sont membres


          

 

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