CORRESPONDANCE UNITARIENNE

Réseau francophone animé par la
Fraternité unitarienne de Bordeaux

 

Décembre 2006 n°62
 

 

 

 

Sommaire

 

- L'unité, par Thierry Moralès

- Michel Languillat

- Les unitariens dans nos villes

- Sororalement

- Café philo

- Nouveau credo

 

   

 

 

 

   

 

L'unité

Actualités
unitariennes

 

 


« Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
Comme tu m’as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Pour eux je me sanctifie moi-même,
afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.
Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui,
grâce à leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un.
Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous,
afin que le monde croie que tu m’as envoyé.
Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée,
pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux et toi en moi,
afin qu’ils soient parfaits dans l’unité, et que le monde reconnaisse
que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »
(Jean 17, 17-23
)

Unité
Selon l’apôtre Jean, Jésus a prié pour l’unité de ceux qui croient en lui
par Thierry Moralès

L’unité des chrétiens n’est pas une option, il s’agit de la volonté même de Dieu. Mais de quelle unité s’agit-il ? Dans la prière rapportée par Jean, Jésus n’évoque pas cette unité en terme d’institution, de système, encore moins de pouvoir. Jésus évoque l’unité en termes spirituels. Les disciples doivent être unis tout comme Jésus est uni à son Père. Jésus évoque l’unité en termes d’amour, de relation, de sanctification et de perfection. Il s’agit d’être un, comme Jésus et le Père sont un. Cette unité ne vient pas d’une unification organisationnelle ou dogmatique. Jésus est un avec son Père car il L’aime. Il est un avec son Père car, tout comme le Père, il aime les hommes. Jésus est un avec son Père, car « le Fils ne peut rien faire de lui-même, qu’il ne le voit faire au Père; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. » (Jean 5,19). C’est en Dieu seul que les Chrétiens trouvent leur unité. C’est en faisant la volonté de Dieu, en étant parfait à l’image et ressemblance de Dieu, tout comme Jésus, qu’ils fondent leur unité.

L’unité des chrétiens n’est pas une option, il s’agit de la volonté même de Dieu. La prière de Jésus est claire : la sanctification de l’humanité et la propagation de la foi dépendent, entre autre, de l’unité des disciples, …afin que le monde croit que tu m’as envoyé. L’Eglise n’existe pas pour elle-même, elle existe pour témoigner de la présence et de la réalité du Royaume, notamment de la paix et de l’amour venus de Dieu – Je vous laisse la paix; c’est ma paix que je vous donne; je ne vous la donne pas comme le monde la donne (Jean 14,27) ; A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour les uns pour les autres (Jean 13,35) ; C’est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruit et deveniez mes disciples (Jean 15,8) - .

Soyons lucides, les divisions entre chrétiens ont contribué à éloigner les hommes de la foi et de Dieu, elles ont été facteur de scandale au sens biblique (Matthieu 18,6). Quelle espérance crédible peuvent susciter des hommes et des femmes qui prêchent la fraternité et l’amour, mais s’opposent, se méprisent, voire se déchirent ? Les premières séparations entre Eglises d’Orient et d’Occident après le concile de Chalcédoine (451), le grand schisme entre chrétiens orthodoxes et catholiques romains (1054), les ruptures de la Réforme entre catholiques et protestants (à partir du 16ème siècle), les nombreuses scissions au sein même de ces trois grands groupes, les rivalités et parfois les guerres qui en ont résulté, l’exclusion ou la persécution des minorités atypiques ou simplement contestataires (les courants considérés comme « hérétiques » dès le second siècle, les ariens et autres chrétiens unitariens pratiquement depuis l’origine, les cathares, les vaudois, les anabaptistes, les Eglises considérées comme « sectes » aujourd’hui, etc.). La liste est longue des divorces et des luttes fratricides qui ont morcelé la foi chrétienne et meurtri la fraternité.

Peut-on se réclamer du Christ Jésus et ne pas se sentir profondément blessé par ces ruptures et ces rivalités entre frères ? Peut-on se réclamer du Christ Jésus et ne pas aspirer du fond du cœur à la réconciliation et au rassemblement de la grande famille chrétienne ? Mais de quel rassemblement s’agit-il ?

Premièrement, un rassemblement de fraternité vraie, vivante, librement consentie et portée par la base, non un rassemblement contraint par des alliances d’appareils ou des centralisations administratives décidées par des instances.

Deuxièmement, un rassemblement reconnaissant la diversité des sensibilités et des expériences, non une unification niveleuse et uniformisante.

Troisièmement, un rassemblement dans l’Esprit, non dans les dogmes ou les formulations doctrinales qui ont toujours débouché, l’histoire du christianisme le montre, sur de nouvelles tensions et scissions. Les débuts du Renouveau charismatique ont montré que l’unité vécue émergeait spontanément dans la simplicité du cœur, le recentrage sur l’essentiel et l’ouverture à l’Esprit Saint. Malheureusement, certaines démarches d’unité spontanée de chrétiens de confessions diverses ont été freinées, voir découragées par les administrations religieuses. Dans une autre sensibilité, l’expérience de Taizé est également porteuse de nombreuses leçons sur ce qui favorise l’unité et ce qui la limite…

Pour aboutir, une démarche de rassemblement et d’unité doit mettre en œuvre, outre une dynamique de liberté dans l’Esprit et une reconnaissance positive de la diversité des richesses, une volonté ferme d’en finir avec l’esprit d’exclusive et la volonté d’unification formelle (institutionnelle). Précisons :

D’une part, une démarche de fraternisation et de rassemblement entre disciples de Jésus ne peut être féconde que si chacun des courants de foi concernés renonce sincèrement et définitivement à toute hégémonie sur l’ensemble du peuple chrétien. Nulle Eglise, nulle chapelle, ne doit partir du principe que l’unité doit se faire « sous son chapiteau » exclusif. Au contraire, cette démarche ne peut vivre que si chaque Eglise ou sensibilité spirituelle reconnaît pleinement l’autre sensibilité comme une composante légitime de la famille chrétienne et l’accueille comme telle, sans arrière pensée de conversion ou de domination. Il faut impérativement en fini avec les « complexes de supériorité » des uns et des autres. Cela implique que chaque Eglise doit cesser de se considérer comme l’Eglise – avec un grand E - et cesser de considérer les autres Eglises comme des voies d’erreur, de déviance ou pire, de perdition. Cela implique que chaque Eglise reconnaisse humblement et durablement qu’elle n’a pas le monopole de la Vérité – avec un grand V -, la vérité plénière étant possession exclusive de Dieu.

D’autre part, une démarche de rassemblement vivante doit se fonder sur des liens de fraternité patiemment tissés par la base croyante en acceptant sans crainte la diversité des fonctionnements collectifs, des vécus d’assemblée et des expérimentations communautaires. Toute organisation, toute structure héritée de l’histoire doit se considérer comme relative, dépassable, transitoire, évolutive. Aucune forme ne doit être décrétée seule acceptable ou praticable, considérée comme indépassable ou pire sacralisée. Aucune forme (modalité d’organisation, de concertation, de prise de décision, etc.) n’est sacrée. Les formes ne sont que des outils et tout outil peut se révéler inadapté à un moment ou à un autre et se voir remplacé par un autre. Enfin, nous devons comprendre que l’unité n’est pas la résultante d’une centralisation et d’une normalisation (imposition de normes) mais plutôt l’harmonisation de la diversité dans la liberté. La liberté chrétienne ne doit pas être formatée et contrôlée par une institution mais orientée, modérée et régulée par l’Esprit, volontairement accueilli, et la Parole , volontairement mise en œuvre par chacun et chacune. Pourquoi ? Parce que c’est librement que Jésus s’est ouvert à l’Esprit et a assumé la Volonté du Père. C’est librement qu’il a vécu l’unité avec le Père. Par conséquent, c’est librement que ses disciples accueillent Dieu à sa suite et vivent la fraternité et l’unité. L’unité des chrétiens n’est viable que si elle prend pour modèle et fondation l’unité entre Jésus et son Père.

Enfin, une démarche d’unité ne peut se fonder sur des bases saines et prometteuses que si chaque église ou chaque courant de foi cesse de considérer les autres comme responsables des divisions du passé et accepte de reconnaître d’abord ses erreurs et ses fautes. Il s’agit pour chaque église, chaque confession, de retirer la poutre dans son œil d’abord et de renoncer à tout jugement, à tout procès historique. Une dynamique d’unité ne peut être qu’une dynamique de pardon réciproque et d’espérance active où chacun se tourne vers l’avenir avec confiance, renonce à « régler les comptes » du passé. Ainsi, bien davantage qu’une question d’organisation ou de modalité pratique, la question de l’unité est une question de conversion en profondeur à l’Evangile et particulièrement à ces exigences de non jugement et de pardon.

L’unité en Dieu n’est pas une unification de structure ou de formulation doctrinale, c’est une harmonie plurielle et souple, une unité de complémentarité féconde, active, dynamique, vécues dans l’amour (lequel n’est pas nécessairement un amour sentimental ou d’affinité). Il s’agit de bien autre chose que le simple « respect » ou la simple « tolérance ». Il s’agit de relever le « défi évangélique » dans nos vies pour surmonter les obstacles à la fraternité. Il s’agit aussi d’entrer en relation avec l’autre croyant dans un esprit de partage et d’enrichissement pour un dépassement commun : catholiques, orthodoxes, protestants de toutes obédiences, ainsi que les minorités marginalisées par l’histoire mais qui ont aussi leur richesse propre, ont beaucoup à apprendre les uns des autres pour progresser ensemble vers Dieu.

Utopie ? Folie ? Mais alors toute la Parole de Dieu est une utopie et une folie… Peut-on se dire chrétien sans être un peu utopiste et un peu fou ?

Thierry Moralès, octobre 2006

Exprimez-vous et faites vous des ami(e)s au sein de notre groupe de discussion « Unitariens francophones »

Informations

Michel Languillat

Notre ami est décédé le 23 mai à l’âge de 74 ans, dans la région de Toulon. Pasteur à l’Eglise réformée de France (ERF), il animait un foyer militaire à Toulon lorsque se tint la conférence européenne de l'International Association for Religious Freedom (IARF) à la Faculté libre de théologie protestante de Montpellier du 7 au 11 juillet 1986. Il y était présent et participa à la réunion avec Théodore Monod qui, entre 13h et 14 heures (horaires serrés d’une conférence obligent), décida de la création de l’Association unitarienne française (AUF), laquelle deviendra « francophone » par la suite. Ce fut le début de l’unitarisme en France après le séjour clandestin de Michel Servet en notre pays de 1532 à 1553.

Victime d’une hémiplégie en été 2005, il dût cesser toute activité. Il vivait chez sa sœur Nicole Languillat dans les environs de Toulon. Odile Donati vécut les derniers mois en sa présence et vient de rédiger un texte très émouvant qui est en quelque sorte le testament spirituel de notre ami et que nous venons de publier dans la série des Cahiers Michel Servet (n° 6 – novembre 2006) sous le titre « Auprès de Michel Languillat : la septième dimension. Le témoignage d’Odile Donati » (à commander au réseau au prix de 5 euros).

Les amis de Michel Languillat ont fondé une association sur son nom et dont la présidence d’honneur a été confiée à Bernard Cottret, spécialiste entre autres de l’histoire religieuse anglaise du XVIème et XVII siècle, période où le socinianisme se développa en ce pays. La cotisation annuelle est de 10 euros et est à adresser à la trésorière, Sylvie Fauconnier, 20 av. Julien Belfort, 83500 La Seyne-sur-Mer.

Les unitariens dans nos villes

De petits groupes se constituent progressivement dans nos villes des pays d’Europe de l’Ouest qui ne connaissaient pas encore l’unitarisme. Des réunions régulières se tiennent à Madrid et à Barcelone dans le cadre de la Sociedad unitaria universalista de España (SUUE). À Turin, la Congregazione italiana cristiana unitariana (CICU), partenaire de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) vient d’organiser, ce samedi 18 novembre, sa Première journée nationale (*) qu’elle a placée sous le nom du Hongrois Ferenc David (vers 1515-1579), fondateur de l’Eglise unitarienne de Transylvanie, mort en prison de Dewa le 15 nov. 1579.

* étaient présents à cette rencontre : Mme Paola Zunino, Roberto Rosso (fondateur de la CICU), Pier Luigi Servida (Italien francophone), Andrea B. Nardi (auteur d’un livre sur le concile de Nicée, « Ecce Deus », dont nous avons rendu compte dans notre n° 56 de juin 2006), Enrico, etc. , ainsi que Jean-Claude Barbier qui apporta la solidarité de l’AFCU. Le président Gordon Oliver et le secrétaire exécutif John Clifford de l’ICUU avaient adressé leurs encouragements, ainsi que le pasteur Sandor Szilard de l’Eglise unitarienne de Transylvanie, qui joue le rôle de ministre du culte auprès de la CICU.

En France, une petite communauté locale se réunit à Nancy depuis 1990 (autour d’un culte animé par Jean-Louis Buchert). Des réunions et des cultes occasionnels ont été tenus à Paris (à l’initiative de Guy Le Masson, puis de Michel Baron), Marseille (Jean Georgelin), Digne (Albert Blanchard-Gaillard), Bordeaux (Jean-Claude Barbier), Clermont-Ferrand (Jean-Claude Chanonat). De nouveau à Paris, une « fraternelle unitarienne » est en train d’être fondée à l’initiative de Bernard Biro, président de l’AFCU, Pierre-Yves Ruff, président de Théolib et Alain Lauzet, ancien président de l’Association unitarienne francophone et maintenant chargé des relations extérieures de l’Eglise unitarienne de France. Ainsi que vous le verrez en consultant notre « agenda pour unitariens et sympathisants », cette nouvelle congrégation – qui se veut transversale à toutes les sensibilités unitariennes et libérales – nous invite à sa première journée le samedi 20 janvier sur le thème « L’agonie du christianisme, une re-fondation est-elle possible ? », manifestation qui sera suivie par un culte animé par le pasteur Pierre-Yves Ruff. Elle annonce aussi un cycle de formation par Michel Benoît, auteur du libre « Dieu malgré lui ». Des frémissements existent par ailleurs, à Nantes (à l’initiative de Jean-Pierre Babin), Toulouse (voir notre bulletin n° 59 du mois de septembre 2006) et Lyon (à partir de l’animation du forum « Une histoire de U » par Virgil Pérez).

Certes, ce sont chaque fois de bien petites communautés, des cénacles (*) qui ne sont pas sans nous rappeler les réunions discrètes sinon clandestines des anabaptistes et des anti-trinitaires du XVIème siècle, mais nous savons que c’est ainsi que commença l’histoire du christianisme. A l’heure d’une re-fondation de cette religion sur des bases non dogmatiques et non cléricales, nos cénacles sont autant de pierres d’attente.

* selon le Petit Robert : salle où Jésus-Christ s’est réuni avec ses disciples lorsqu’il institua l’Eucharistie, et, depuis 1829, réunion d’un petit nombre d’hommes de lettres, d’artistes, de philosophes.

Le terme de « fraternelle » avancée par nos amis de Paris souligne bien ce regroupement local de tous les unitariens indépendamment de leur appartenance à des associations identitaires. Notre réseau de la Correspondance unitarienne, qui a toujours milité pour que se multiplient ainsi les rencontres régionales entre croyants libéraux et sans discrimination (voir notre bulletin n° 13 du mois de janvier 2003 : « Propositions pour des rencontres unitariennes francophones »), ne peut que se réjouir de cette dynamique.

Libres propos

Sororalement

Marianne Putallaz, message du 31 octobre 2006

Ce 29 octobre, se tenait à Saint-Maurice, en Valais, donc tout près de chez moi, la première rencontre inter-religieuse de la Suisse romande, à l'initiative de la Fraternité franciscaine, de la Plateforme inter-religieuse de Genève, des associations de l'Arzillier et, de Lausanne et de la communauté locale de Sant'Egidio. Cette rencontre se voulait fête des 20 ans de la rencontre d'Assise et aussi création commune pour la Suisse d'un mouvement de rassemblement des différentes religions dans le respect et le dialogue.
À 15 heures, les chrétiens se sont réunis à la basilique, et, à un moment, j'ai été invitée à animer un chant de Taizé qui était en anglais et que le frère capucin, malgré toute sa bonne volonté, ne maîtrisait pas. Il m'a invitée à rester dans le choeur et je m'y suis sentie vraiment à ma place parmi les autres officiants, tous masculins et les personnes laïques des deux sexes invitées à lire des textes et des invocations. Avec eux, les officiants, j'ai prononcé la bénédiction finale. Ce fut un moment de joie intense entre-nous : personne ne se sentait supérieur, mais toutes et tous serviteurs. Voilà, c'est dans des moments comme cela d'intense humilité et de respect de l'autre que je peux donner la pleine mesure de mon enthousiasme

Un café philo sur la « pensée unitarienne »

animé par Christian Phéline, membre de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU)

À Orléans, ce 22 novembre, le café philo "Autour de la terre" a réuni un théologien réformé, une historienne du protestantisme, un diacre et un paroissien catholiques, un penseur libre, un ingénieur protestant, trois jeunes femmes apparemment intriguées, deux mères de famille peu pratiquantes, une prof de yoga et un bouddhiste, une agnostique, plus le conférencier, protestant libéral ou agnostique et unitarien.

Après un rappel historique qui a permis de situer les héros à leurs époques respectives et d’évoquer leurs tribulations, les croyances affirmées par les diverses tendances de l'unitarisme et sa géographie actuelle furent présentées, ainsi que son ouverture tolérante, ses oeuvres, son organisation en branches chrétienne ou humaniste, sa parenté avec le protestantisme libéral et les réseaux du Parvis, les religions non chrétiennes, et les franges d'une humanité en recherche de sens.

Le débat fut animé, mettant en évidence l'appartenance d'origine de chacun ou son résidu. Il s’en ait dégagé une certaine sympathie pour la pensée des unitariens. Ceux-ci ne sont-ils pas, après tout, en fin de parcours, membres de cette fraternité tout en conservant des liens de reconnaissance avec leurs confessions d'origine? Le temps de l'Inquisition et des brûlots est périmé. Celui d'un oecuménisme véritable est-il utopique?

Nouveau credo

par Marie-Claire Weber-Lefeuvre
(Etude des évangiles, coll. « Chrétiens autrement », édition l’Harmattan, Paris2006, p. 143)

J’espère (1) en l’Inconnaissable.
Je crois en Dieu : Esprit, Amour et Vie.
J’écoute Jésus, le fils adoptif du charpentier Joseph (de la lignée de David), et de Marie, sa mère. Il a été baptisé par Jean (de lignée sacerdotale).
Pour avoir voulu délivrer son message jusqu’au bout, par amour, il a souffert, il a été crucifié, il est mort.
Le troisième jour, il est ressuscité dans le cœur des croyants, ses frères en Dieu, qu’il sauve. Leur résurrection s’accomplit dès maintenant : hic et nunc, c’est la vie dans l’Esprit. Tous sont un en Dieu, dans l’Esprit : le Christ et les Croyants.
Je crois au sommaire de la Loi de Moïse, aux deux commandements semblables donnés par le Christ : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi même » (Luc X, 27).
Je quitte toute compréhension alourdie de matérialité terrestre pour épouser la symbolique chrétienne de l’Esprit ; Jésus parle par paraboles et par images : il transpose, l’on doit transposer nous aussi

(1) Prolongement de la phrase mystérieuse : « A mon plus cher désir » de la Tapisserie au de la Dame à la Licorne, au Musée de Cluny, à Paris ?


En ce mois du solstice d’hiver et de la Noël, je vous souhaite de bons frémissements, non seulement de changement de climat, mais surtout de spiritualité, dans vos foyers et dans vos villes, à vous et à vos amis. JCB


          

 

Notre site, hébergé par Profils de libertés est sponsorisé par :