«
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
Comme tu m’as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés
dans le monde.
Pour eux je me sanctifie moi-même,
afin qu’ils soient, eux aussi,
sanctifiés dans la vérité.
Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui,
grâce à leur
parole, croiront en moi, afin que tous soient un.
Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient
en nous,
afin que le monde croie que tu m’as envoyé.
Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée,
pour qu’ils
soient un comme nous sommes un : moi en eux et toi en moi,
afin qu’ils soient parfaits dans l’unité, et que le monde
reconnaisse
que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme
tu m’as aimé. »
(Jean 17, 17-23)
Unité
Selon l’apôtre Jean, Jésus a prié pour l’unité de
ceux qui croient en lui
par Thierry Moralès
L’unité des chrétiens
n’est pas une option, il s’agit
de la volonté même de Dieu. Mais de quelle unité s’agit-il
? Dans la prière rapportée par Jean, Jésus n’évoque
pas cette unité en terme d’institution, de système, encore
moins de pouvoir. Jésus évoque l’unité en termes
spirituels. Les disciples doivent être unis tout comme Jésus
est uni à son
Père. Jésus évoque l’unité en termes d’amour,
de relation, de sanctification et de perfection. Il s’agit d’être
un, comme Jésus et le Père sont un. Cette unité ne vient
pas d’une unification organisationnelle ou dogmatique. Jésus
est un avec son Père car il L’aime. Il est un avec son Père
car, tout comme le Père, il aime les hommes. Jésus est un avec
son Père,
car « le Fils ne peut rien faire de lui-même, qu’il ne
le voit faire au Père; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. » (Jean
5,19). C’est en Dieu seul que les Chrétiens trouvent leur unité.
C’est en faisant la volonté de Dieu, en étant parfait à l’image
et ressemblance de Dieu, tout comme Jésus, qu’ils fondent leur
unité.
L’unité des chrétiens
n’est pas une
option, il s’agit
de la volonté même de Dieu. La prière de Jésus
est claire : la sanctification de l’humanité et la propagation
de la foi dépendent, entre autre, de l’unité des disciples, …afin
que le monde croit que tu m’as envoyé. L’Eglise n’existe
pas pour elle-même, elle existe pour témoigner de la présence
et de la réalité du Royaume, notamment de la paix et de l’amour
venus de Dieu – Je vous laisse la paix; c’est ma paix que je
vous donne; je ne vous la donne pas comme le monde la donne (Jean 14,27)
; A ceci
tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez
de l’amour
les uns pour les autres (Jean 13,35) ; C’est la gloire de mon Père
que vous portiez beaucoup de fruit et deveniez mes disciples (Jean 15,8)
- .
Soyons lucides, les divisions entre chrétiens
ont contribué à éloigner
les hommes de la foi et de Dieu, elles ont été facteur
de scandale au sens biblique (Matthieu 18,6). Quelle espérance
crédible
peuvent susciter des hommes et des femmes qui prêchent la fraternité et
l’amour, mais s’opposent, se méprisent, voire se déchirent
? Les premières séparations entre Eglises d’Orient
et d’Occident
après le concile de Chalcédoine (451), le grand schisme
entre chrétiens
orthodoxes et catholiques romains (1054), les ruptures de la Réforme
entre catholiques et protestants (à partir du 16ème siècle),
les nombreuses scissions au sein même de ces trois grands groupes,
les rivalités
et parfois les guerres qui en ont résulté, l’exclusion
ou la persécution des minorités atypiques ou simplement
contestataires (les courants considérés comme « hérétiques » dès
le second siècle, les ariens et autres chrétiens unitariens
pratiquement depuis l’origine, les cathares, les vaudois, les anabaptistes,
les Eglises considérées comme « sectes » aujourd’hui,
etc.). La liste est longue des divorces et des luttes fratricides qui
ont morcelé la
foi chrétienne et meurtri la fraternité.
Peut-on se réclamer
du Christ Jésus et ne pas se sentir profondément
blessé par ces ruptures et ces rivalités entre frères
? Peut-on se réclamer du Christ Jésus et ne pas aspirer
du fond du cœur à la réconciliation et au rassemblement
de la grande famille chrétienne ? Mais de quel rassemblement
s’agit-il
?
Premièrement, un rassemblement de
fraternité vraie,
vivante, librement consentie et portée par la base, non un
rassemblement contraint par des alliances d’appareils ou des
centralisations administratives décidées
par des instances.
Deuxièmement, un rassemblement reconnaissant
la diversité des sensibilités
et des expériences, non une unification niveleuse et uniformisante.
Troisièmement, un rassemblement dans
l’Esprit, non
dans les dogmes ou les formulations doctrinales qui ont toujours
débouché, l’histoire
du christianisme le montre, sur de nouvelles tensions et scissions.
Les débuts
du Renouveau charismatique ont montré que l’unité vécue émergeait
spontanément dans la simplicité du cœur, le
recentrage sur l’essentiel et l’ouverture à l’Esprit
Saint. Malheureusement, certaines démarches d’unité spontanée
de chrétiens
de confessions diverses ont été freinées,
voir découragées
par les administrations religieuses. Dans une autre sensibilité,
l’expérience
de Taizé est également porteuse de nombreuses leçons
sur ce qui favorise l’unité et ce qui la limite…
Pour
aboutir, une démarche de rassemblement et d’unité doit
mettre en œuvre, outre une dynamique de liberté dans
l’Esprit
et une reconnaissance positive de la diversité des richesses,
une volonté ferme
d’en finir avec l’esprit d’exclusive et la
volonté d’unification
formelle (institutionnelle). Précisons :
D’une
part, une démarche de fraternisation et de rassemblement
entre disciples de Jésus ne peut être féconde
que si chacun des courants de foi concernés renonce
sincèrement et définitivement à toute
hégémonie sur l’ensemble du peuple chrétien.
Nulle Eglise, nulle chapelle, ne doit partir du principe
que l’unité doit
se faire « sous son chapiteau » exclusif. Au
contraire, cette démarche
ne peut vivre que si chaque Eglise ou sensibilité spirituelle
reconnaît
pleinement l’autre sensibilité comme une composante
légitime
de la famille chrétienne et l’accueille comme
telle, sans arrière
pensée de conversion ou de domination. Il faut impérativement
en fini avec les « complexes de supériorité » des
uns et des autres. Cela implique que chaque Eglise doit cesser
de se considérer
comme l’Eglise – avec un grand E - et cesser
de considérer
les autres Eglises comme des voies d’erreur, de déviance
ou pire, de perdition. Cela implique que chaque Eglise reconnaisse
humblement et durablement
qu’elle n’a pas le monopole de la Vérité – avec
un grand V -, la vérité plénière étant
possession exclusive de Dieu.
D’autre part, une démarche
de rassemblement vivante doit se fonder sur des liens de
fraternité patiemment tissés par la base croyante
en acceptant sans crainte la diversité des fonctionnements
collectifs, des vécus d’assemblée et
des expérimentations communautaires.
Toute organisation, toute structure héritée
de l’histoire
doit se considérer comme relative, dépassable,
transitoire, évolutive.
Aucune forme ne doit être décrétée
seule acceptable ou praticable, considérée
comme indépassable ou pire sacralisée.
Aucune forme (modalité d’organisation, de concertation,
de prise de décision, etc.) n’est sacrée.
Les formes ne sont que des outils et tout outil peut se révéler
inadapté à un
moment ou à un autre et se voir remplacé par
un autre. Enfin, nous devons comprendre que l’unité n’est
pas la résultante
d’une centralisation et d’une normalisation (imposition
de normes) mais plutôt l’harmonisation de la
diversité dans la liberté.
La liberté chrétienne ne doit pas être
formatée et
contrôlée par une institution mais orientée,
modérée
et régulée par l’Esprit, volontairement
accueilli, et la Parole , volontairement mise en œuvre
par chacun et chacune. Pourquoi ? Parce que c’est librement
que Jésus s’est ouvert à l’Esprit
et a assumé la Volonté du Père. C’est
librement qu’il
a vécu l’unité avec le Père. Par
conséquent,
c’est librement que ses disciples accueillent Dieu à sa
suite et vivent la fraternité et l’unité.
L’unité des
chrétiens n’est viable que si elle prend pour
modèle et fondation
l’unité entre Jésus et son Père.
Enfin,
une démarche d’unité ne peut se fonder
sur des bases saines et prometteuses que si chaque église
ou chaque courant de foi cesse de considérer les autres
comme responsables des divisions du passé et
accepte de reconnaître d’abord ses erreurs et
ses fautes. Il s’agit
pour chaque église, chaque confession, de retirer
la poutre dans son œil d’abord et de renoncer à tout jugement, à tout
procès
historique. Une dynamique d’unité ne peut être
qu’une
dynamique de pardon réciproque et d’espérance
active où chacun
se tourne vers l’avenir avec confiance, renonce à « régler
les comptes » du passé. Ainsi, bien davantage
qu’une question
d’organisation ou de modalité pratique, la question
de l’unité est
une question de conversion en profondeur à l’Evangile
et particulièrement à ces
exigences de non jugement et de pardon.
L’unité en
Dieu n’est pas une unification de structure ou
de formulation doctrinale, c’est une harmonie plurielle
et souple, une unité de complémentarité féconde,
active, dynamique, vécues dans l’amour (lequel
n’est pas nécessairement
un amour sentimental ou d’affinité). Il s’agit
de bien autre chose que le simple « respect » ou
la simple « tolérance ».
Il s’agit de relever le « défi évangélique » dans
nos vies pour surmonter les obstacles à la fraternité.
Il s’agit
aussi d’entrer en relation avec l’autre croyant
dans un esprit de partage et d’enrichissement pour
un dépassement commun : catholiques,
orthodoxes, protestants de toutes obédiences, ainsi
que les minorités
marginalisées par l’histoire mais qui ont aussi
leur richesse propre, ont beaucoup à apprendre les
uns des autres pour progresser ensemble vers Dieu.
Utopie
? Folie ? Mais alors toute la Parole de Dieu est une utopie
et une folie… Peut-on
se dire chrétien sans être un peu utopiste et
un peu fou ?
Thierry Moralès,
octobre 2006
Exprimez-vous
et faites vous des ami(e)s au sein de notre groupe de
discussion « Unitariens
francophones »
Informations
Michel Languillat
Notre ami est décédé le
23 mai à l’âge
de 74 ans, dans la région de Toulon. Pasteur à l’Eglise
réformée
de France (ERF), il animait un foyer militaire à Toulon
lorsque se tint la conférence européenne de
l'International Association for Religious Freedom (IARF) à la
Faculté libre de théologie protestante
de Montpellier du 7 au 11 juillet 1986. Il y était
présent et participa à la
réunion avec Théodore Monod qui, entre 13h
et 14 heures (horaires serrés d’une conférence
obligent), décida de la création
de l’Association unitarienne française (AUF),
laquelle deviendra « francophone » par
la suite. Ce fut le début de l’unitarisme en
France après
le séjour clandestin de Michel Servet en notre pays
de 1532 à 1553.
Victime d’une hémiplégie
en été 2005, il dût
cesser toute activité. Il vivait chez sa sœur
Nicole Languillat dans les environs de Toulon. Odile Donati
vécut les derniers mois en sa présence
et vient de rédiger un texte très émouvant
qui est en quelque sorte le testament spirituel de notre
ami et que nous venons de publier dans
la série des Cahiers Michel Servet (n° 6 – novembre
2006) sous le titre « Auprès de Michel Languillat
: la septième dimension.
Le témoignage d’Odile Donati » (à commander
au réseau
au prix de 5 euros).
Les amis de Michel Languillat ont fondé une
association sur son nom et dont la présidence d’honneur
a été confiée à Bernard
Cottret, spécialiste entre autres de l’histoire
religieuse anglaise du XVIème et XVII siècle,
période où le socinianisme
se développa en ce pays. La cotisation annuelle est
de 10 euros et est à adresser à la
trésorière, Sylvie Fauconnier, 20 av. Julien
Belfort, 83500 La Seyne-sur-Mer.
Les
unitariens dans nos villes
De petits groupes
se constituent progressivement dans nos villes des pays d’Europe
de l’Ouest qui ne connaissaient pas encore l’unitarisme.
Des réunions
régulières se tiennent à Madrid et à Barcelone dans
le cadre de la Sociedad
unitaria universalista de España (SUUE).
À Turin, la Congregazione italiana
cristiana unitariana (CICU),
partenaire de l’Assemblée
fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) vient
d’organiser, ce
samedi 18 novembre, sa Première journée nationale
(*) qu’elle
a placée sous le nom du Hongrois Ferenc David (vers
1515-1579), fondateur de l’Eglise unitarienne de Transylvanie,
mort en prison de Dewa le 15 nov. 1579.
* étaient
présents à cette rencontre : Mme Paola Zunino,
Roberto Rosso (fondateur de la CICU), Pier Luigi Servida
(Italien francophone), Andrea B. Nardi (auteur d’un
livre sur le concile de Nicée, « Ecce
Deus », dont nous avons rendu compte dans notre n° 56
de juin 2006), Enrico, etc. , ainsi que Jean-Claude Barbier
qui apporta la solidarité de
l’AFCU. Le président Gordon Oliver et le secrétaire
exécutif
John Clifford de l’ICUU avaient adressé leurs
encouragements, ainsi que le pasteur Sandor Szilard de
l’Eglise
unitarienne de Transylvanie, qui joue le rôle de ministre
du culte auprès de la CICU.
En France, une petite communauté locale
se réunit à Nancy depuis
1990 (autour d’un culte animé par Jean-Louis
Buchert). Des réunions et des cultes occasionnels
ont été tenus à Paris (à l’initiative
de Guy Le Masson, puis de Michel Baron), Marseille (Jean
Georgelin), Digne (Albert Blanchard-Gaillard),
Bordeaux (Jean-Claude Barbier),
Clermont-Ferrand (Jean-Claude Chanonat). De nouveau à Paris,
une « fraternelle
unitarienne » est en train d’être fondée à l’initiative
de Bernard Biro, président de l’AFCU, Pierre-Yves
Ruff, président
de Théolib et Alain Lauzet, ancien président
de l’Association
unitarienne francophone et maintenant chargé des relations
extérieures
de l’Eglise unitarienne de France. Ainsi que vous le
verrez en consultant notre « agenda pour unitariens
et sympathisants », cette nouvelle
congrégation – qui se veut transversale à toutes
les sensibilités
unitariennes et libérales – nous invite à sa
première
journée le samedi 20 janvier sur le thème « L’agonie
du christianisme, une re-fondation est-elle possible ? »,
manifestation qui sera suivie par un culte animé par
le pasteur Pierre-Yves Ruff. Elle annonce aussi un cycle
de formation par Michel Benoît, auteur du libre « Dieu
malgré lui ». Des frémissements existent
par ailleurs, à Nantes (à l’initiative
de Jean-Pierre Babin), Toulouse (voir notre bulletin n° 59
du mois de septembre 2006) et Lyon (à partir de l’animation
du forum « Une histoire de U » par Virgil Pérez).
Certes,
ce sont chaque fois de bien petites communautés, des
cénacles
(*) qui ne sont pas sans nous rappeler les réunions
discrètes sinon
clandestines des anabaptistes et des anti-trinitaires du
XVIème siècle,
mais nous savons que c’est ainsi que commença
l’histoire du
christianisme. A l’heure d’une re-fondation de
cette religion sur des bases non dogmatiques et non cléricales,
nos cénacles sont
autant de pierres d’attente.
* selon le Petit
Robert : salle où Jésus-Christ s’est réuni
avec ses disciples lorsqu’il institua l’Eucharistie,
et, depuis 1829, réunion d’un petit nombre d’hommes
de lettres, d’artistes,
de philosophes.
Le terme de « fraternelle » avancée
par nos amis de Paris souligne bien ce regroupement local
de tous les unitariens indépendamment
de leur appartenance à des associations identitaires.
Notre réseau
de la Correspondance unitarienne, qui a toujours milité pour
que se multiplient ainsi les rencontres régionales
entre croyants libéraux et sans
discrimination (voir notre bulletin n° 13 du mois de
janvier 2003 : « Propositions
pour des rencontres unitariennes francophones »), ne
peut que se réjouir
de cette dynamique.
Libres propos
Sororalement
Marianne Putallaz, message du
31 octobre 2006
Ce 29 octobre, se tenait à Saint-Maurice,
en Valais, donc tout près
de chez moi, la première rencontre inter-religieuse
de la Suisse romande, à l'initiative
de la Fraternité franciscaine, de la Plateforme inter-religieuse
de Genève,
des associations de l'Arzillier et, de Lausanne et de la
communauté locale
de Sant'Egidio. Cette rencontre se voulait fête des
20 ans de la rencontre d'Assise et aussi création
commune pour la Suisse d'un mouvement de rassemblement des
différentes religions dans le respect et le dialogue.
À 15 heures, les chrétiens se sont réunis à la
basilique, et, à un moment, j'ai été invitée à animer
un chant de Taizé qui était en anglais et que
le frère capucin,
malgré toute sa bonne volonté, ne maîtrisait
pas. Il m'a invitée à rester dans le choeur
et je m'y suis sentie vraiment à ma
place parmi les autres officiants, tous masculins et les
personnes laïques
des deux sexes invitées à lire des textes et
des invocations. Avec eux, les officiants, j'ai prononcé la
bénédiction finale.
Ce fut un moment de joie intense entre-nous : personne ne
se sentait supérieur,
mais toutes et tous serviteurs. Voilà, c'est dans
des moments comme cela d'intense humilité et de respect
de l'autre que je peux donner la pleine mesure de mon enthousiasme
Un
café philo sur la « pensée unitarienne »
animé par
Christian Phéline, membre de l’Assemblée
fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU)
À Orléans,
ce 22 novembre, le café philo "Autour de la terre" a
réuni un théologien réformé,
une historienne du protestantisme, un diacre et un paroissien
catholiques, un penseur libre, un ingénieur
protestant, trois jeunes femmes apparemment intriguées,
deux mères
de famille peu pratiquantes, une prof de yoga et un bouddhiste,
une agnostique, plus le conférencier, protestant libéral
ou agnostique et unitarien.
Après un rappel historique
qui a permis de situer les héros à leurs époques
respectives et d’évoquer leurs tribulations,
les croyances affirmées
par les diverses tendances de l'unitarisme et sa géographie
actuelle furent présentées, ainsi que son ouverture
tolérante, ses oeuvres,
son organisation en branches chrétienne ou humaniste,
sa parenté avec
le protestantisme libéral et les réseaux du
Parvis, les religions non chrétiennes, et les franges
d'une humanité en recherche de
sens.
Le débat fut animé, mettant
en évidence
l'appartenance d'origine de chacun ou son résidu.
Il s’en ait dégagé une certaine
sympathie pour la pensée des unitariens. Ceux-ci ne
sont-ils pas, après
tout, en fin de parcours, membres de cette fraternité tout
en conservant des liens de reconnaissance avec leurs confessions
d'origine? Le temps de l'Inquisition
et des brûlots est périmé. Celui d'un
oecuménisme
véritable est-il utopique?
Nouveau credo
par Marie-Claire Weber-Lefeuvre
(Etude des évangiles, coll. « Chrétiens
autrement », édition
l’Harmattan, Paris2006, p. 143)
J’espère
(1) en l’Inconnaissable.
Je crois en Dieu : Esprit, Amour et Vie.
J’écoute Jésus, le fils adoptif du charpentier
Joseph (de la lignée de David), et de Marie, sa mère.
Il a été baptisé par Jean (de lignée
sacerdotale).
Pour avoir voulu délivrer son message jusqu’au
bout, par amour, il a souffert, il a été crucifié,
il est mort.
Le troisième jour, il est ressuscité dans le
cœur des croyants,
ses frères en Dieu, qu’il sauve. Leur résurrection
s’accomplit dès maintenant : hic et nunc,
c’est la vie dans l’Esprit. Tous sont un en Dieu,
dans l’Esprit : le Christ et les Croyants.
Je crois au sommaire de la Loi de Moïse, aux deux commandements
semblables donnés par le Christ : «
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de
toute ton âme,
de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain
comme toi même » (Luc X, 27).
Je quitte toute compréhension alourdie de matérialité terrestre
pour épouser
la symbolique chrétienne de l’Esprit ; Jésus
parle par paraboles et par images : il transpose, l’on
doit transposer nous aussi
(1) Prolongement
de la phrase mystérieuse : « A
mon plus cher désir » de
la Tapisserie au de la Dame à la Licorne, au Musée
de Cluny, à Paris
?
En ce mois
du solstice d’hiver et de la Noël,
je vous souhaite de bons frémissements, non seulement
de changement de climat, mais surtout de spiritualité,
dans vos foyers et dans vos villes, à vous et à vos
amis. JCB
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