CORRESPONDANCE UNITARIENNE | mai 2005 |
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Hans Küng chez les bouddhistes Le prix pour la paix de la Fondation bouddhiste japonaise Niwano a été décerné au théologien suisse lucernois contestataire Hans Küng, qualifié de « l’un des plus grands théologiens du XXème siècle ». Professeur à la faculté de théologie catholique de Tübingen (au sud de Stuttgart), il fut interdit d’enseignement en 1979 par le Vatican, il s’est battu contre le célibat des prêtres et l’infaillibilité pontificale. Il est âgé de 76 ans. (lu dans Le Courrier, journal suisse, du samedi 19 mars 2005, envoyé au réseau par Marianne Putallaz). Le réseau belge « Résistances » a publié dans ses derniers bulletins un résumé, par Louis Fèvre, de son œuvre majeure, Le christianisme, ce qu’il est devenu dans l’histoire (traduction française parue aux éditions du Seuil en 1999, soit 1 200 pages qui proposent un véritable bilan du christianisme avec ses paradigmes successifs). Contact pour le réseau « Résistances » : Edith Kuropotwa. Bibliographie MONOD Théodore, 2004 - Dictionnaire, Théodore
Monod humaniste et pacifiste L’éditeur précise
qu’il avait « proposé à Théodore
Monod, qui avait accepté, de réunir en un volume, classé par
mots clés, lettres personnelles, écrits, articles et
entretiens ». « Cet
ouvrage propose donc un voyage au cœur de l’univers de Théodore
Monod. Par une approche inédite, globale ou plus ponctuelle,
selon que l’on y plonge ou que l’on y picore, il aborde
tous les thèmes et les valeurs chers à ce penseur du
XXè siècle ».
Bien entendu, nous saluons la parution de cet ouvrage et nous félicitons
l’éditeur. Théodore Monod était en avance
sur son temps. Son œuvre suscite et suscitera de plus en plus
l’intérêt
de ceux qui sont épris d’humanisme authentique et qui
respectent la nature et les animaux. Il n’est pas exclu que Théodore
Monod continue à être l’un des porte-drapeaux du
mouvement chrétien pour le respect de la Création. Soulignons
que Cyrille Monod a permis à l’éditeur d’accéder à des
documents personnels que Théodore Monod, dont certains inédits.
Par ailleurs, Jean-Claude Hureau, professeur au Muséum national
d’histoire naturelle, a autorisé l’éditeur à consulter,
avant la diffusion de l’ouvrage, l’index bibliographique
qu’il avait établi de toutes les publications de Théodore
Monod. VRAY Nicole,
2004 - Théodore Monod, une vie spirituelle « Je viens de lire « Théodore Monod, une vie spirituelle ». J’ai découvert qu’il était unitarien. Quel homme ! Quel itinéraire ! Quelle passion pour Jésus et son message qu’il a su traduire non seulement en paroles mais en actes ! Quelle force d’inspiration pour nous ! ». Jacques Musset, lettre du 31 janvier 2005. Voir aussi le compte-rendu par Jean-Claude Hureau, paru dans Evangile & Liberté, mars 2005, p. 14. ZUBER Valentine, 2004
- Publication d’une thèse soutenue en décembre 1997 à l’Ecole pratique des hautes études (EPHE), sous la direction de Jean Bauberot. L’auteur contribua à notre hommage à Michel Servet paru dans la revue Théolib (n° 24, décembre 2003) : « Peut-on expier la mort de Michel Servet ? La stèle de Genève et les monuments concurrents (1903-1911) ». Elle fut co-organisatrice du colloque international « Michel Servet 1511-1553 Hérésie et pluralisme XVI°-XXI° siècles » qui eurent lieu à la Sorbonne en décembre 2003 (voir notre bulletin n°16, mars 2003). GIORDANO Bruno, 2003, Le Chandelier, « Première édition en français des oeuvres complètes du philosophe italien brûlé par l’Inquisition en 1600 pour hérésie. Le premier tome est consacré au Chandelier. Fidèle à son habitude, les Belles Lettres proposent le texte original en contre point de sa traduction » (Notre Histoire, novembre 2003). Voir aussi Conférence donnée par Philippe Kah à Strasbourg le 20 janvier 2004 dans le cadre des rencontres organisées par l’Union protestante libérale de Strasbourg, « Giordano Bruno, tel Jésus, coupable de liberté », mis en ligne sur le site de l’UPL de Strasbourg Marcel
Légaut, éveilleur d’humanité pour le
XXIème siècle, 2005 Non seulement de nouvelles idées au-delà de nos conformismes religieux, mais une nouvelle manière d’être … qui fut celle de Jésus en son temps. Les maîtres à penser sont à la fois en avance sur leur temps, en quelque sorte des prophètes, et à la fois éternels car sources de sagesse. A lire absolument, celui qui pensa, seul à son époque, à l’écart des engouements, que Vatican II n’allait guère loin … GOMEZ
RABAL Ana, 2005 - De Trinitatis Erroribus : A Philological Approach
to Michael Servetus L'auteur est diplômée de l'université de Barcelone (1992) et membre de l'Institut Miguel Servet depuis 1997. Pour contact et information sur les publications de cet institut, voir son site (pour l'instant en espagnol et en anglais) Protestants
libéraux et catholiques réformateurs : même
combat ! Evangile et liberté (E&L) Par souci de vérité et de fidélité au message évangélique, refusant tout système autoritaire, nous affirmons :
Libre pensée chrétienne (LPC) (groupe catholique de Bruxelles) Par souci de fidélité à Jésus et à son message et par souci de crédibilité, nous proposons les orientations suivantes :
Le christianisme confessionnel est-il un tombeau ? La dynamique
de l'évangile est-elle capable de créer aujourd'hui
un renouveau spirituel ? Ce qui est capable de créer un
véritable
renouveau, c'est de lire l'évangile tout le long de sa
vie, de se l'appliquer dans une compréhension en profondeur
de sa propre mission dans la ligne de ce que Jésus a compris
de la sienne. C'est cela qui prépare un avenir dont nous
ne pouvons rien dire parce qu'en définitive nous sommes
trop formés par le passé et
n'avons pas suffisamment d'esprit critique pour critiquer ce
passé et
le dépasser. Je le dis davantage maintenant que par le
passé parce
qu'à travers ma vie ces choses-là sont petit à petit
arrivées et il est évident que ma naissance, ma
jeunesse, étaient
dans une perspective beaucoup plus traditionnelle et grâce à cette
formation, que je n'ai jamais regrettée mais qui aurait
pu être
pour moi un tombeau si j'y était resté, grâce à cette
formation, j'ai développé ma propre voie, selon
ma propre fidélité sur laquelle je n'ai rien de
plus à dire. La religion de Jésus …
Jésus a été l'héritier de la longue tradition
qui s'est fait jour lentement en Israël à mesure que les
juifs accédaient à une intériorité véritable
grâce à leur obéissance à la Loi. Jérémie
fut peut-être plus que Jean-Baptiste (sans doute davantage fidèle à la
ligne d'Ézéchiel) le prédécesseur de Jésus,
en affirmant ouvertement que la Loi de Dieu était inscrite dans
le cœur de l'homme et non pas seulement gravée sur les tables
de pierre comme les traditions anciennes le rapportaient. Mais pouvait-on
aller plus loin en ce sens quand Jésus affirme en outre dans ses
paraboles, et mieux encore par sa propre conduite, que cette loi, très
intérieure, n'est pas tout à fait la même pour tous
et que, par certains aspects, elle est propre à chacun dans la
singularité qui le caractérise, et qu'il faut la découvrir
peu à peu en soi en y étant fidèle pas à pas
? (…) Changement de paradigme « Je ne pense pas que Vatican II ait changé quelque chose d’important dans l’Eglise romaine. Même si celle-ci a pu donner cette impression pendant quelques courtes années. Certes, des modifications mineures – dans la liturgie en particulier- ont pu faire illusion, mais cette Eglise n’a pas encore jugé nécessaire de reconsidérer ses structures, de réviser sa doctrine et de modifier sa discipline, en tenant compte de connaissances et des techniques modernes (…) Il faut avoir l’honnêteté et le courage de l’affirmer : est voué à l’échec tout changement dans mon Eglise qui ferait l’économie de la transformation profonde des présupposées philosophiques sur lesquels est construite sa doctrine. » Jésus
sans christologie « Au lieu de penser connaître vraiment Jésus, en expliquant sa vie et sa mort à partir du « plan de Dieu », tel que celui-ci était conçu dans la tradition d’Israël, n’aurait-on pas dû entrer dans l’intelligence de ce que Jésus avait eu à vivre en homme de son temps pour parcourir l’itinéraire spirituel qui lui a permis de devenir ce qu’il est maintenant aux yeux de ses disciples ? N’aurait-on pas dû aussi s’attacher à lui directement, d’être à être, sans au préalable avoir construit une christologie ? Et ultérieurement, au lieu de penser la divinité de Jésus à partir de la conception de Dieu qu’on avait alors de Dieu en Israël, n’aurait-on pas dû procéder en sens inverse et faire l’approche du mystère de Dieu à partir de l’approche du mystère de Jésus entrevu grâce à l’intelligence qu’on avait atteint de lui à travers des comportements et sous l’influence du rayonnement de sa présence actualisée par un souvenir vivant et créateur ? ». |
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