n° 23
L'Unitarisme-universalisme
nord-américain :
•
à la pointe du combat : un mariage
civil à part entière pour les couples homosexuels
Les congrégations unitariennes-universalistes (UU) nord-américaines
sont très actives pour revendiquer l'accès au mariage civil
pour les couples homosexuels.
- Au Canada, le pasteur
Raymond Drennan, de l’Église unitarienne de Montréal,
présenta en 2002 ses "recommandations" à l'Assemblée
nationale du Québec. Le 7 juin 2002, l’Assemblée
nationale du Québec fit un pas historique pour la protection de
ces droits en adoptant une loi légalisant les unions de personnes
de même sexe, intitulée “ Loi sur l’union civile
” et accordant à ces couples les mêmes droits que ceux
dont bénéficient les couples hétérosexuels,
incluant les droits à l’adoption, les droits parentaux et
l’accès aux cliniques de fertilité. (voir le site
- en français - du
Mouvement universaliste et unitarien au Québec).
-
Aux Etats-Unis, les dirigeants de l'Unitarian Universalist Association
(UUA) - et le président William G. Sinkford en personne - font
partie d'un groupe de dignitaires religieux dénommé "Religious Leaders Call for Support of Civil Marriage for Gays and
Lesbians". Ce groupe, qui comprend
des juifs libéraux (rabbi Devon Lemer, rabbi Ronne Friedman, etc.)
et des protestants (rév. Anne Fowler, de l'Eglise épiscopalienne,
etc.), soit au total 450 ministres de plus d'une dizaine de confessions
ou religions, s'est réuni à Boston, le 5 juin 2003, dans
les locaux de l'UUA, pour demander l'adoption par l'Etat du Massachusset
d'une législation égalitaire entre homo et hétérosexuels.
(voir le site - en anglais - de l'UUA).
• Surf
sur la vague :
L'UUA a de quoi se réjouir. Les effectifs sont nettement à
la hausse. A sa fondation en 1960 l'Association regroupa 73 congrégations
unitariennes et 23 congrégations universalistes. A l'Assemblée
générale de 1978, il y eut déjà 421 congrégations
représentées par 1 211 délégués. 25
ans plus tard, à la 42ème AG, tenue à
Boston, le siège de l'association, ce 26 juin 2003, c'étaient
800 congrégations avec 7 000 délégués ! Bravo
pour ce beau succès. La Chorale de la Tour, du collège unitarien
de Kolosvar (collège fondé par David Ferencz en 1557, fermé
en 1948 par la République populaire, réouvert en 1993) fit
une prestation remarquée : les UU n'oublient pas l'Eglise historique
de l'unitarisme !
•
le bi-centenaire de la naissance de Ralph Waldo
Emerson :
Plus que le pasteur chrétien William
Ellery Channing (1780-1842), Raph Waldo Emerson (1803-1882)
est la grande référence de l'unitarisme-universalisme nord-américain.
L'UUA s'apprête à célébrer le bi-centenaire
de sa naissance. R.W. Emerson fut ministre unitarien de 1826 à
1839, puis il dénonça le manque d'universalisme de ses coreligionaires
et élabora le transcendantalisme, philosophie qu'il enseigna à
l'université de théologie de Harvard, ouvrant ainsi la voie
à un unitarisme post-chrétien.
Théodore
Monod, parmi nous
•
Théodore Monod fut le premier président
d'honneur de l'Association unitarienne française (AUF), devenu en 1992 "francophone". A l'occasion
d'une conférence européenne de l'International
Association for Religious Freedom (IARF)
qui se tenait à la Faculté de théologie protestante
de Montpellier (les 7 au 11 juillet 1986), sept participants, à
l’initiative de Lucienne Kirk, une américaine résidante
en France qui venait de faire des études de théologie pour
être pasteur, se retrouvent les 10 et 11 juillet autour de Théodore
Monod. Il y avait là Mmes L. Kirk (aujourd'hui aux Etats-Unis)
et Denise Cuniberti, le pasteur Languillat de Toulon, le professeur André
Malet (théologien protestant, professeur de l’université
de Dijon, décédé en 1989), John Eichrodt (d'origine
américaine), et Albert Blanchard-Gaillard (professeur d'histoire
à l'IUFM d'Aix-en-Provence). Une photo, parue dans les IARF
news n° 2 de 1986, immortalisa
la scène. En 1996, lorsque plusieurs chrétiens unitariens
et co-fondateurs de l'AUF quittèrent cette instance et fondèrent
l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens
(AFCU), Théodore Monod se retrouva
tout naturellement président d'honneur de cette nouvelle association
; Roger Sauter le remplacera alors à la présidence d'honneur
de l'AUF restante. Malgré
son âge, T. Monod tint à être présent à
l'assemblée générale de l'AFCU qui se tint à
Nîmes en octobre 1998. Il intervint pour conseiller quelques livres
d'exégèse ("L'homme qui venait de Nazareth" par
Daniel Marguerat, "Les évangiles de l'enfance" par feu
André Malet). Cette intervention vient d'être retranscrite
dans le dernier bulletin de l'AFCU, le n°12 de "Recherches unitariennes"
(l'AFCU est actuellement présidée par P. Codur, 9 rue Georges,
F-13005 Marseille ; Albert Blanchard Gaillard, ex-président de
l'AUF, de 1990 à 1996, en est le président d'honneur). Théodore
Monod mourut deux ans plus tard, le 22 novembre 2000.
•
Les mêmes "Recherches unitariennes", nous signalent
que les Verts de l'Ile de France ont écrit au Maire de Paris afin
de lui demander d'attribuer le nom de Théodore Monod à une
rue ou à une place de Paris.
Chez
Roger Parmentier
"Une semaine d'études historiques passionnantes
: Au hameau de Raynaude, chez le pasteur et Madame Roger Parmentier, vient
d'avoir lieu une semaine d'études critiques du christianisme primitif.
Une trentaines de personnes y ont participé, agnostiques ou croyantes,
dans un dialogue fraternel et ouvert. Plusieurs thèmes ont été
abordés : des Juifs égyptiens ont-ils inventé leur
"christianisme" avant celui de Jésus ? Où peut-on
trouver des paroles authentiques de Jésus (logia) ? Le Nouveau
Testament est-il un "manuel d'anti-judaïsme théologique"
(rien à voir avec l'antisémitisme, mais peut y conduire)
? Que penser des livres de Régis Debray et Albert Jacquard sur
"Dieu" ? Et des recherches de "prospectives" …
Et tout cela malgré la canicule !". Communiqué
des organisateurs à la presse régionale
J.-C. Barbier : présent
à cette session de formation biblique,j'ai
mis à profit la qualité des exposés et des débats
pour rédiger l'éditorial de ce bulletin, lequel n'engage
bien entendu que moi-même.
Libres
propos
Un écrit de Paul Abéla, reproduit à
l'occasion de la Journée mondiale de la Paix, et cité par
le mouvement Jonas, "Des chrétiens responsables de leur avenir",
Les Réseaux des Parvis,
hors-série n° 9, 1er semestre 2003, p. 34-35.
"Nous sommes dans
une éthique de l'avenir. Il faut prévoir à très
long terme les conséquences de nos actes"
(citation de Jean Greisch).
"La dignité humaine et le partage n'atteignent-ils
pas leur plus haut degré pour un croyant dans le partage de l'Eucharistie
? […] Alors, pouvons nous, en l'absence non voulue d'un prêtre
dans la communauté, sous la présidence d'un membre temporairement
coopté de cette communauté, rassemblés au nom de
Jésus et désireux et conscients de sa présence parmi
nous selon sa promesse, célébrer le repas du Seigneur en
lui demandant sa bénédiction et la capacité de reconnaître
et réparer nos faiblesses en relisant le texte des Ecritures, ravivant
en nous, par le désir de la Cène, la mémoire de son
amour à travers a mort et sa résurrection, en rompant entre
nous le pain et en faisant circuler la coupe, et en priant en action de
grâce ?
Bref, en un mot, en célébrant le mémorial comme il
nous a demandé de le faire, sans imaginer jouer des rôles
- tel celui de ministre ordonné - qui ne sont pas les nôtres,
et en lui faisant confiance sur la nature et la qualité de la présence
dont il voudra bien nous honorer ?
À ces questions, personnellement et avec la grâce de Dieu,
j'ai décidé de répondre : " oui ".
voir le compte-rendu
que nous en avons fait du livre de Paul Abéla, "Je crois,
mais parfois autrement", publié dans La revue de théologie
et de philosophie (Lausanne), n°
134, 2002, et dans notre bulletin n° 19, mai 2003.
RAPPEL
! SVP
vos réactions à l'appel lancé par le révérend
W.G. Sinkford, président de l'UUA, à propos du "vocabulaire
de révérence", voir
notre bulletin n° 22
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