CORRESPONDANCE UNITARIENNE | octobre 2002 |
L'anti-trinitarisme au XVIème siècle | |
1 - En
Europe occidentale L’Eglise catholique romaine ayant refusé les
réformes demandées par Luther en 1517, des Eglises séparées
virent le jour : luthérienne, zwinglienne, calviniste. Toutefois
nombre de chrétiens estimèrent que les Réformateurs
s’étaient contentés d’une demi Réforme,
qu’ils auraient pu trouver dans la Bible des raisons d’aller
plus loin ; dans trois directions. Dans ce mouvement, on peut discerner les motivations suivantes :
Précisons d’emblée que la remise en
question du dogme de la Trinité conduisit à des positions
assez diverses. Des anti-trinitaires, il y en eut dans tous les pays de
l’Europe occidentale : en Allemagne, en Hollande, en Alsace,
en France, en Suisse (Bâle, Zurich et Genève), aux Grisons
et en Italie du Nord. Il convient d’insister sur le rôle important
joué par les anti-trinitaires italiens, favorables à l’anabaptisme,
ayant leur centre à Venise. En 1550, à Venise, l’assemblée
(concile) des évêques anabaptistes italiens, représentant
une soixante dizaine de paroisses, adoptèrent une confession de
foi en 10 articles, dont le premier stipulait leur foi en Jésus
vrai homme et non Dieu ! Réaction immédiate :
l’inquisition italienne sévit contre tous les Réformés
quels qu’ils soient, et c’est un exode vers des cieux plus
cléments, vers les Grisons, vers la Suisse. Calvin accueille avec
bonté un groupe de Réformés italiens qui organise
bientôt une Eglise réformée italienne à l’abri
de nos murailles. Seulement voilà, parmi ces réfugiés
il y a des anti-trinitaires : Georges Biandrata
(qui fut condisciple de Rabelais à Montpellier et qui était
professeur à Pavie) ; Alciati et Gentile, ainsi que Gribaldo, habitant à Farges (6 km à l’ouest de Cartigny) et
visitant souvent ses amis à Genève. Autre visiteur :
Lelio Socin. Ces deux derniers
tentèrent d’infléchir vers la clémence les
adversaires de Michel Servet,
en 1553, mais en vain. Persécutés par Calvin,
Biandratra, Alciati et Gentile s’enfuirent de Genève en 1558
et se rendirent en Pologne Des laïcs surtout. Quelques exceptions mises à
part, par exemple Ochono, les
anti-trinitaires du XVIe siècle furent des laïcs cultivés :
philologues, écrivains, médecins, juristes ou gentils hommes ;
tous de fervents chrétiens décidés à rechercher
la vérité religieuse en étudiant les Saintes Ecritures
avec zèle, mais aussi avec sens critique. En recherchant eux-mêmes
le sens et la portée des textes bibliques, ces laïcs enlevaient
aux théologiens catholiques comme aux réformateurs protestants
le monopole de l’étude et de l’interprétation
des saints livres. Par les résultats de cette recherche, ils portèrent
un sérieux coup à l’autorité et au prestige
de ces “ professionnels de la religion ”. De fait, l’histoire des anti-trinitaires en Europe
occidentale est l’histoire des persécutions dont ils furent
victimes de la part des clergés – catholique, calviniste
surtout : rétractions obtenues sous la menace, exil, exécutions.
Ne croyez pas que Michel Servet fut leur seule victime, il y en eut
bien d'autres. Par exemple la décapitation de Gentile à
Berne en 1566. Je ne puis m’empêcher de raconter ici le bûcher
du Hollandais David Joris en 1559 à Bâle. Après avoir scandalisé le
clergé par ses écrits, il vint finir ses jours près
de Bâle, sous un faux nom, et y mourut en 1556. Trois ans plus tard,
on découvrit son identité ; on le condamna ; on
exhuma son cadavre qu’on brûla avec ses écrits ! Il va de soi que les anti-trinitaires étaient des
apôtres de la tolérance religieuse. Étant persécutés,
leurs méthodes étaient celles de tout mouvement clandestin :
faire semblant et ne se confier qu’à des amis sûrs ;
s’abstenir de parler en public ; faire circuler des manuscrits
et des textes imprimés anonymes ou sous un pseudonyme ; entretenir
une correspondance et voyager. Citons ici les lettres de Lelio Socin à
Calvin où il exprime ingénument ses doutes, posant des questions
embarrassantes avec charme, sans rien affirmer. Mentionnons également
l’astuce imaginée par Ochino, dans un de ses “ Dialogues ”
publiés à Zurich en 1563, où il feint de défendre
le dogme trinitaire contre un adversaire – mais les arguments qu’il
met dans la bouche de cet anti-trinitaire sont bien plus solides que les
siens ! En dépit de ces méthodes, les adversaires de
la Trinité furent condamnés à disparaître pour
un temps de l’Europe occidentale. Le mouvement émigra vers
l’Est. Trois raisons expliquent la tolérance dont purent
jouir les anti-trinitaires en Pologne et en Lituanie. Au cours de leurs études en Europe occidentale, nombre
de jeunes nobles ou des fils de pasteurs réformés découvrirent
les deux petits livres de Michel Servet sur la Trinité et les firent
connaître dans leur pays. Ainsi, ce Pierre de Goniatz
(ou Gonesius), qui, parti pour se former à la prêtrise,
revint pasteur calviniste et en même temps désireux d’amener
l’Eglise réformée de Pologne à l’acceptation
des thèses de Servet. S’adressant hardiment à ses
collègues, il en convainquit un nombre grandissant, si bien qu’un
synode, à la fin de 1558, le condamna et l’obligea à
quitter la Pologne. Il se rendit en Lituanie où le magnat Ziska
lui offrit la possibilité d’organiser, à Wengrow,
la première Eglise locale anti-trinitaire. Cette même année 1558 ; Biandrata arrivait
de Genève. Il devint rapidement le chef du mouvement anti-trinitaire
de Pinezow, près de Cracovie, ville qui eut bientôt son pasteur
anti-trinitaire. Alciati et Gentile vinrent se joindre au mouvement, ayant
eux aussi fui Genève. Calvin se fâcha en apprenant le succès de l’hérésie
qu’il avait condamnée. Il écrivit des lettres pour
montrer le danger que représentait de tels hommes, mais en vain.
Au contraire, le prince Nicolas Rdziwil de Lituanie, s’offusquant de cette ingérence
calvinienne, accorda en 1562 son appui à Gonesius et à Biandrata
et devint lui-même anti-trinitaire. 1564 vit l’entrée
en Pologne des jésuites. Ceux-ci n’obtinrent pas grand-chose,
sinon l’expulsion de quelques étrangers, parmi lesquels Gentile.
Ce malheureux, déjà si malmené à Genève,
eut la malchance de tomber entre les mains de la police bernoise. Il fut
décapité à Berne en 1566. Autre expulsé, Ochino,
qui alla en Moravie et y mourut. Avec l’espoir de résoudre la crise qui déchirait
l’Eglise réformée de Pologne, une Diète –
assemblée des nobles – se réunit à Prothow
en 1565. Les anti-trinitaires étaient devenus d’autant plus
hérétiques aux yeux des calvinistes orthodoxes qu’ils
avaient adopté diverses options anabaptistes telles que le refus
du baptême des enfants, le non recours aux armes, la pauvreté
volontaire, etc. La Diète réalisa que le schisme était
inévitable et accepta la création d’une Eglise réformée
“ mineure ”, qui se donna un nom significatif :
“ Eglise des Frères de Pologne et de Lituanie qui ont
rejeté la Trinité ”. Dans la pratique, on l’appela
“ Petite Eglise polonaise ” ou encore “ Frères
polonais ”. Bien que privés des conseils de Biandrata, parti
en 1563 pour occuper le poste de médecin à la cour de Transylvanie,
mais pouvant par ailleurs compter sur Gonesius, la jeune Eglise anti-trinitaire
d’organisa. Ses membres étaient en majorité des nobles,
aussi pieux qu’instruits, décidés à vivre l’Evangile.
Certains vendirent leurs terres et affranchirent leurs serfs ; d’autres
mirent leurs biens au service de la communauté. L’Eglise
combinait avec bonheur des pratiques héritées de l’anabaptisme
à la doctrine christologique reçue de Michel Servet. Elle
reçut en 1569 un centre, Rakow, qui devint, grâce à
son imprimerie et à son collège réputé, un
foyer très important de rayonnement. S’il est exact que l’Eglise des Frères
s’épanouissait sous le regard bienveillant de Sigismond II
Auguste, n’empêche que des crises atteignirent la communauté.
Quelques nobles s’opposèrent au pacifisme absolu hérité
de l’anabaptisme ; des pasteurs contestaient certains points
de la doctrine (préexistence de Jésus, adoration du Christ).
C’est surtout en Lituanie que surgirent quelques communautés
dissidentes. La Petite Eglise polonaise avait besoin d’un théologien
ayant l’autorité d’un Luther ou d’un Calvin.
Elle le reçut en 1579 en la personne de Fausto Sozzini, dit Socin. Disciple et héritier de son oncle Lelio Socin (mort à
Zurich en 1562), Fausto était le type parfait du théologien
laïque, autodidacte, alliant avec succès la logique du juriste,
l’honnêteté du philologue et l’expérience
de l’oncle Lelio, à un grand amour pour l’humanité.
La Pologne devint sa seconde patrie ; il en apprit la langue, s’y
maria avec une Polonaise (en 1586) et y mourut en 1604 au terme de 25
années consacrées à la défense, à l’unité
et à l’amélioration de la Petite Eglise. Il publia
nombre de petits traités, mais son œuvre majeure, résultat
de plus de 20 ans de méditation, et publiée en 1594, demeure
“ Jésus-Christ Sauveur ”. Son système
de pensée, qui se veut une interprétation raisonnée
de l’Ecriture sainte, fut adopté par les Frères et
inspira le Catéchisme de Rakow, que ces dernier publièrent,
en polonais, en 1605. Diffusé également en Europe occidentale
au cours du XVIIe siècle, grâce à des traductions
en diverses langues, ce petit livre fit connaître la pensée
de Socin, une pensée qui reçut en 1628, en Hollande, le
nom de socinianisme. Le socinianisme, c’est d’abord un profond désir
de tolérance et de charité ; c’est l’abolition
de toute persécution religieuse ; c’est en somme le
libéralisme et l’œcuménisme. Les sociniens reconnaissent
comme frères chrétiens tous ceux qui s’efforcent de
mettre en pratique l’enseignement de Jésus-Christ, quelles
que soient par ailleurs leurs options théologiques. Ils regardent
le Nouveau Testament comme seule source de vérité en matière
d’éthique, de piété et de doctrine. La décision
de répondre positivement à l’appel de Jésus
doit être libre et individuelle. Pas question pour l’Etat
d’imposer telle ou telle religion, ou de soutenir une Eglise particulière
au détriment des autres. Le salut, c’est la Vie éternelle
que Dieu accordera aux disciples de Jésus. Pour les autres, ce
sera la mort éternelle (et non pas une vie de souffrance sans fin).
La mort du Christ, pas plus que les rites ou l’intervention du clergé,
ne procure le salut à ceux qui n’auront pas cherché
à obéir fidèlement au maître. Le baptême
marque l’entrée d’un non-chrétien qui se convertit
et rejoint l’Eglise. Il est inutile pour ceux qui sont nés
dans l’Eglise. La Cène n’est qu’un mémorial
et le témoignage de l’engagement à suivre le Christ.
Pour les sociniens, le Saint-Esprit n’est pas une personne que l’on
puisse prier, mais une puissance que Dieu communique. Jésus, né
de Marie grâce à l’action du Saint-Esprit, n’existait
pas avant sa naissance. Il fut homme, entièrement décidé
à faire la volonté divine. Dieu le récompensa à
la Résurrection, lui accordant une nouvelle vie, éternelle,
dans son ciel, avec le titre de Fils. C’est pourquoi les sociniens
rendaient un culte à ce Fils de Dieu. En ce début du XVIIe siècle, les écrits
de Socin et le catéchisme de Rakow – souvent apportés
par des étudiants ayant fréquentés l’excellent
collège de Rakow – se répandaient en Allemagne, en
France même (grâce à Wissowaly,
petit-fils de Socin, qui vécut quelque temps à Paris), en
Angleterre et surtout en Hollande, où l’on se mit à
éditer l’ensemble des livres sociniens (Bibliotheca Fratrorum
Polonorum) vers 1660. Par contre, en Pologne, la situation des Frères devint
de plus en plus difficile. Sans se rendre compte qu’ils sciaient
la branche sur laquelle ils étaient assis (la branche de la tolérance
religieuse), les calvinistes se joignirent aux catholiques pour obtenir
l’élimination des sociniens. Le foyer principal des Frères,
à Rakow, fut détruit en 1638 et l’église remise
… aux catholiques. Vingt ans plus tard, en 1658, une Diète
proscrivit l’Eglise des Frères, donnant aux membres deux
ans pour embrasser le catholicisme (ce que beaucoup firent, pour la forme)
ou pour quitter le pays. L’année 1660 vit effectivement l’exil
volontaire de groupes fidèles, partant à la recherche d’un
lieu d’accueil. Ceux des Frères qui vivaient dans le Sud
se mirent en route vers la Transylvanie, subissant des pertes sous les
coups des brigands, dans les Carpates. Mais arrivés à Kolosvar,
ils reçurent un accueil fraternel des frères unitariens.
D’autres groupes cherchèrent asile auprès des Electeurs
allemands, mais l’asile reçu fut en général
temporaire et précaire, surtout à cause de l’hostilité
du clergé luthérien. C’est en Hollande que l’accueil
fut le plus fraternel, grâce aux Remontrants. En Pologne, quelques
Frères étaient héroïquement restés accrochés
à leur foi et à leur patrie, mais, avec le temps, toute
trace de socinianisme disparut. Vers 1555, le jeune prince de Transylvanie, Jean Sigismond,
règne sur une territoire où une longue tradition d’accueil
a réuni les descendants de réfugiés albigeois, vaudois,
hussites, anabaptistes, à côté des catholiques et
des luthériens. Ces derniers, d’ailleurs, étaient
en passe de dominer, si bien que la reine Isabelle, fille de Bona
Sforza en Pologne, crut bon d’obtenir
de la Diète, en 1557, un édit de tolérance reconnaissant
des droits égaux aux catholiques et aux luthériens. L’Eglise
luthérienne de Transylvanie prend alors pour chef Ferencz
David, un ancien prêtre catholique converti, le plus
brillant orateur de son temps, et déjà pasteur des luthériens
dans la capitale, Kolosvar. Entre pasteurs luthériens, des débats eurent
lieu à propos de la Sainte Cène, certains préférant
la conception calvinienne. David défendit d’abord les opinions
de Luther, mais, pour finir, se laissa convaincre par l’opposition.
La formation d’un parti calviniste menaçant l’unité
de l’Eglise luthérienne, il fallut bien constater le schisme.
En 1564, la Diète dut reconnaître l’existence d’une
Eglise calviniste, dont David fut nommé l’évêque. En 1563 déjà, le médecin anti-trinitaire
Georges Biandrata était entré à la cour de Kolosvar.
Avec précaution, il sonda les possibilités d’évolution
du prestigieux Ferencz David, lui présentant dans le privé
ses vues anti-trinitaires. David, en effet, se révéla ouvert
à une nouvelle étape de la Réforme et prit sur lui,
en 1566, de déclarer sans crainte son acceptation des thèses
de M. Servet, puis de faire publier l’année suivante un recueil
de textes anti-trinitaires. Lors des débats publics, sous l’œil
réjoui du prince Jean Sigismond, David démolissait avec
brio les arguments des orthodoxes et faisait de nouveaux adeptes au parti
anti-trinitaire. Finalement, en 1568, le Prince, tout en confirmant les
précédents édits de tolérance, accorde à
ses sujets le droit d’adhérer à la confession de leur
choix. Une Eglise unitarienne fut alors créée, dont le prince
lui-même devint membre (cas unique dans l’histoire). À
sa tête, évidemment, l’apôtre de la “ Réforme
continue ”, l’évêque David ! Il ne
resta à la Diète de 1571 que le soin de légaliser
l’existence de quatre Eglises chrétiennes : catholique,
luthérienne, calviniste, unitarienne. Comparée à la Petite Eglise des Frères,
l’Eglise unitarienne de Transylvanie était très semblable,
mais non identique, car moins influencée par l’anabaptisme.
En effet, les unitariens ne s’interdirent pas l’accès
aux emplois supérieurs de l’Etat, ni le port d’arme,
ni le droit à la guerre défensive. Ainsi, sous le règne
d’un prince lui-même unitarien, et aussi sous son successeur
immédiat, l’Eglise unitarienne put prospérer, et même
essaimer en Hongrie voisine. Halte aux “ innovations ”. L’historien
s’étonne de constater qu’une réforme aboutit
presque toujours à la création d’une “ tradition ”
hostile à de futures réformes. Ce fut le cas en Transylvanie
où Biandrata, devenu conseiller du Prince, obtint l’interdiction
légale de toute “ innovation ”. Son but était
sans doute d’empêcher toute dissidence parmi les unitariens,
comme cela s’était produit en Lituanie, où des Frères
en avaient engendré une, la secte des “ non adorants ”.
C’étaient des gens qui refusaient d’adorer le Christ
glorifié. Mais voilà, les opinions de ces “ non
adorants ” atteignirent l’évêque David,
qui les adopta. D’où un terrible conflit entre lui et Biandrata
en 1578. Fausto Socin, appelé à l’aide par Biandrata,
s’entretint tout l’hiver avec David, chez qui il logeait,
mais ne le convainquit pas d’erreur. Aussi, en 1579, alors que Socin
était déjà en Pologne, David fut-il condamné
et mis en prison. Et c’est en prison, misérablement, qu’il
mourut peu après. Jusqu’à nos jours, jouet des ambitions politico-religieuses
de puissants voisins, la Transylvanie vécut des périodes
d’oppression variées, mais l’esprit d’indépendance
de son peuple permit à l’Eglise unitarienne de subsister,
clandestinement, malgré la persécution. Les premières
oppressions, à la fin du XVIe siècle, furent calvinistes.
Puis arrivèrent les persécuteurs catholiques lorsque la
Hongrie fut occupée par les Autrichiens, entre 1690 et 1867. Pourtant
les unitariens purent jouir d’une liberté relative dans la
partie de la Hongrie tenue par les Turcs. Ils créèrent là
un centre, à Peez (au sud de Budapest). L’Eglise unitarienne de Transylvanie, avec ses filiales
en Hongrie, reçut un souffle nouveau dès 1821, lorsque les
anti-trinitaires anglais et les unitariens se découvrirent mutuellement.
Des liens qui se concrétisèrent par une aide matérielle
et morale offerte aux opprimés. Ces frères anglo-saxons
adoptèrent aussi le nom d’unitariens, en Grande-Bretagne,
puis surtout aux Etats-Unis où les unitariens se comptent par centaine
de mille, sans compter tous ceux qui, tout en appartenant à d’autres
Eglises, sont personnellement aussi des unitariens. Pour conclure, je tiens à déplorer l’absence d’ouvrages sérieux, en langue français, sur les sujets abordés. En conséquence, je lance un appel aux historiens, aux étudiants en théologie et en lettres, pour qu’ils considèrent tout l’intérêt qu’il y aurait à faire mieux connaître au public francophone les personnages et les évènements que j’ai eu le privilège de vous présenter. Je souhaite également que des traducteurs nous offrent en français des textes essentiels auxquels j’ai pu faire allusion. Roger Sauter, président
d’honneur de l’Association unitarienne francophone (AUF) depuis
1998 |
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