Les chroniques



    Luc Nefontaine

 

 

 

   

 

Est-il bien indispensable de traiter le Pape catholique de "stupide" et autres douceurs ?
Ca ne faire guère avancer le schmilblick ! :-)))

On a fait mieux comme argumentation ! Il y a un peu partout des commentaires et articles critiques, pas vraiment tendres pour sa personne, pour sa politique. Là, vous frisez l'indigence de pensée ! Dommage.

L'article de Monsieur Gregori ne suffisait-il pas ? Un internaute généralement content.

Paul Delannoy

 

 

Merci à Monsieur Nefontaine pour son texte décoiffant :-)

Cet article m'a fait plaisir parce qu'il ose dire ouvertement ce que beaucoup pensent tout bas, surtout après tous les débordements, démonstrations et autres excès liés à cet événement médiatisé avec une outrance qui frise l'indécence.

Si le ton est caustique, le contenu n'est pas mensonger : il montre la face cachée et tout le monde devrait savoir qu'il n'y a pas de pile sans face. Mais il contient aussi des vérités qui seront insoutenables pour certains...

Nicole Bart

 

 


Un pape est mort

 

 

Un pape est mort…la belle affaire !

En ces temps de papolâtrie, il faut dire sans ambages que cela ne changera rien, ni au cours du monde, ni à celui de l’Eglise catholique romaine. Car le pape est le gardien de l’orthodoxie, comme ses prédécesseurs le furent et comme son successeur le sera. Par conséquent, quoiqu’en disent les belles âmes et les hypocrites grenouilles, il n’y a rien à attendre de bon de la désignation d’un nouveau souverain pontife. Ce dernier continuera à excommunier les hérétiques, comme cela s’est toujours fait.

Voyons Jean-Paul II, puisqu’il n’est question que de lui.

- Il a mis au ban de son Eglise ceux qui parmi les prêtres et les théologiens se risquaient à sortir des diktats romains.
- Il a versé dans l’intégralisme le plus stupide, stipendiant tous ceux qui ne pensaient pas comme lui (lui, la réincarnation d’un tout proche de Jésus) et ne lui obéissaient pas au doigt et à l’œil.
- Il a enfermé sa religion dans des carcans juridico-canonico-imbéciles.

Le bilan est très négatif.

- Internationalisation massive du catholicisme extra-européen par la voie d’un abêtissement des peuples et d’une instrumentalisation médiatique révoltante.
- Dépréciation hautaine des protestantismes et des religions non-chrétiennes, y compris du judaïsme, artificiellement rattaché au christianisme et lui servant désormais de caution !
- Repentances de façade qui ne bernent que ceux qui ne veulent pas voir ou entendre les discours et les écrits des congrégations.
- Manipulations, mensonges, contre-vérités, tout fait farine au bon moulin.

Il faut lire tous ces textes, le code de droit canonique, les encycliques, le catéchisme, etc., pour s’apercevoir qu’au fond rien n’a changé.

- Jean-Paul II n’était pas un grand intellectuel, ni même un intello. Un dramaturge contemporain a écrit qu’une pensée qui ne doutait pas d’elle-même était une pensée stupide.
- Jean-Paul II était stupide, comme ses prédécesseurs le furent et comme son successeur le sera, une fois qu’il aura coiffé la mitre.
- Jean-Paul II était intolérant et autoritaire ; lui seul possédait la vérité et voulait l’imposer aux autres.
- Jean-Paul II n’était ni moderne ni laïque, jouant grossièrement de sa double fonction de chef spirituel et de chef d’Etat pour influer sur l’échiquier géopolitique mondial.

Les politiciens ont salué la mort d’un grand homme, mais l’unanimité n’est que politique. C’est la langue de bois, le discours creux des puissants qui ne font là que reconnaître un des leurs.

À écouter sur les ondes les discours ampoulés et fielleux des hommes de l’Eglise catholique, puis l’acquiescement de l’opinion publique, je me suis dit que la pensée libre n’était pas prête de se renforcer ni de se propager. Tous ces gens mériteraient une tarte en pleine figure.

Devant les messages niais d’affliction captés en micro-trottoir, je me suis dit que le peuple n’était plus habitué à penser, qu’il avait définitivement capitulé.

C’est la victoire de la marchandisation de l’esprit, de l’émotionnel, du grand spectacle et du marché grand-guignolesque. Et ce n’est pas fini. L’icône fabriquée va resurgir un de ces quatre. Déjà qu’il présente des vertus héroïques, ça s’est vu, il sera bientôt béatifié, avant de songer à la canonisation.

Mais qu’en avons-nous à faire de toute cette nomenclature, de ce comptage labellisé et mortifère de ceux qui, paraît-il, vont au ciel ? Rien, on n’en a rien à faire. Ni du pape d’ailleurs, ni de son successeur.

Luc Nefontaine, 5 avril 2005