Comment
parler de Jésus et de la naissance des Évangiles
à ceux qui ont perdu toute référence chrétienne ?
Comment faire comprendre que l'enjeu dépasse la sacristie, que c'est l'Occident
tout entier qui a vu son destin basculer quand
Jésus est devenu Dieu ?
Comment rendre justice au Prophète galiléen, donner envie
de le connaître ?
Michel Benoît a choisi cette fois
la forme du "polar", accessible au plus grand
nombre : le roman débute et se termine par un crime.
Il se situe dans la ligne du Nom de la Rose ou de Da Vinci
code. Mais à la différence de ce dernier,
ici la fiction repose sur des données historiques
solides. Le père Nil, un moine érudit de
la fin du XXème siècle, se lance sur les
traces d'une épître qui aurait été écrite
par le 13ème apôtre, le disciple bien-aimé du
IVème évangile. Alerté, le Vatican
le convoque à Rome où tout va se nouer. Là,
un palestinien et un israélien le traquent : car
Nil menace le judaïsme, mais il a aussi découvert
que le Coran cite les nazôréens, disciples
du 13° apôtre. Dès lors qu'il retrouve
la fameuse épître et se dit prêt à publier
ses conclusions sur le Coran, Nil est condamné à mort
: échappera-t-il aux musulmans, après avoir échappé aux
hommes du Vatican ?
Entre temps, l'auteur nous a fait voyager
dans le temps : les Esséniens, Origène, les
Templiers, tous ont été en contact avec l'épître.
Le suspense dure jusqu'à la dernière page
d'une fiction à la fois savante et pleine d'imagination.
On peut reprocher à l'auteur
d'avoir parlé de l'Église d'une façon
irrévérencieuse. On ne peut pas lui reprocher
d'avoir tenté de faire sortir Jésus du ghetto
ecclésiastique.
Michel Perrin
Le secret du treizième
apôtre, Albin
Michel, mars 2006
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