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 Les chroniques



    Michel Théron

 

Qui étaient les Agonyclites, les Condormants ou encore les Melchisédéciens, et en quoi croyaient-ils ? Michel Théron répertorie ici près de deux cents de ces hérésies, de la première moitié du Ier siècle aux dernières décennies du XXe siècle, des plus exotiques aux plus profondes. Au commencement était l'hérésie. Celle-ci n'est pas une déviance tardive par rapport à une foi originelle unanime : au contraire, la religion chrétienne telle qu'on la connaît aujourd'hui a émergé du foisonnement des opinions divergentes, voire franchement contradictoires. Des dogmes aussi fondamentaux que la divinité du Christ ou la Trinité ne se sont imposés que lentement, à coup d'édits impériaux et d'excommunications. Les textes évangéliques eux-mêmes foisonnent d'ambiguïtés, de failles dans lesquelles peuvent s'enraciner les lectures les plus contraires au catéchisme. Un vaste panorama, aussi curieux qu'enrichissant, des mille croyances qui ont pu se réclamer du christianisme.

Livre broché, 16,90 EUR
364 pages 12 x 20.5 cm

Albin Michel - avril 2005

 

 

   

 


Quelques hérésies

 

 

Les orbibariens

Du latin orbis, « univers ». Cette secte, fondée à la fin du 12ème siècle, comprenait des adeptes qui, sans domicile fixe, vagabondaient à travers le monde. On prétend qu'ils formèrent une branche des premiers vaudois. Ils furent condamnés par le pape Innocent III.

Comme ils rejettaient à peu près tous les dogmes établis (la Trinité, la Résurrection de la chair, le Jugement dernier), on peut dire d'eux qu'ils étaient non en certitude mais en quête.

Peut-on dire alors que le but est le chemin lui-même ?

pp. 313-314 

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Les érastiens

Disciples de Thomas Lieber (1523-1583), dont le nom fut héllénisé, selon un usage du temps fréquent chez les savants, en Eraste.

À ce médecin revient l'immense mérite d'avoir fondé ce qui bien plus tard devint la laïcité : l'Église pour lui ne devait avoir aucun pouvoir de faire des lois ou des décrets, de censurer ou d'excommunier ; son seul rôle devait se borner à la persuasion, elle ne devait en aucun cas essayer d'imposer la foi.

Les érastiens furent fort répandus en Angleterre, pendant les guerres civiles, vers le milieu du 17e siècle. Ils manifestèrent hautement cette exigence face à l'Église anglicane.

Il faut penser à cet Éraste avec beaucoup de reconnaissance. bénir aussi le nom qu'il portait (l'Amant ou l'Amoureux) : il en est sûrement de bien pires...

p.160 

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