par Jean-Claude Barbier,
secrétaire général
de l’Assemblée fraternelle des chrétiens
unitariens (AFCU)
Roger Sauter était âgé de
88 ans lorsqu’il
décéda, si bien que nous nous attendions à ce
qu’il nous quitta. Il avait cessé ses activités
militantes depuis plusieurs années déjà,
mais, habitué au travail intellectuel, il avait toujours
plaisir à la mise en ligne sur Internet des articles
qu’il avait écrits et publiés dans le
mensuel de l’Union protestante libérale de Genève,
Le Protestant, ou autres bulletins. Affaibli par l’âge,
victime d’une infection pulmonaire qui traîna
en longueur, son décès fut pour lui, assurément,
une délivrance.
Pour nous c’est la souffrance
de perdre un ami, un compagnon de même foi, avec qui
la connivence fraternelle s’était établi
d’emblée.
Le sentiment aussi qu’une page s’est tournée
et qu’un bilan est à faire. Parler avec lui,
et puis, soudain, on se trouve à parler « de
lui ». Les psychologues appellent cela « le travail
de deuil » : assurer ses amis et ses proches de notre
affection, exprimer notre amitié lors des obsèques,
y apporter la présence de notre foi unitarienne, recueillir
les documents non encore publiés, témoigner
de l’histoire de sa vie, faire connaître et diffuser
ses écrits, etc. Les unitariens savent ainsi se montrer
reconnaissants vis-à-vis de leurs « devanciers ».
C’est
ce que nous avons fait grâce à nos
sites Internet (lesquels reçoivent de plus en plus
de visiteurs, en moyenne 86 par jour en ce qui concerne nos
Actualités unitariennes), ce dont témoigne
la bibliographie de Roger Sauter, ci-dessous, que les internautes
peuvent trouver sur notre site documentaire de La Besace
des unitariens.
Une page individuelle qui s’est tournée,
mais aussi, en partie avec elle, une première étape
de notre mouvement, celle des années 90 qui vit la
naissance de l’unitarisme francophone avec l’aide
d’un Théodore Monod. Cette période se
caractérisa par la production de textes qui, pour
la première fois dans nos pays (France, Wallonie et
Bruxelles francophone, Suisse romande), faisaient connaître
le protestantisme anti-trinitaire du XVIème siècle
et la pensée unitarienne. Avec Albert Blanchard-Gaillard,
maître d’œuvre de cet unitarisme, Roger
Sauter contribua d’une façon importante à cette
littérature qui situa d’emblée notre
mouvement à un niveau de qualité qui lui permit
de se faire connaître d’une façon positive
et constructive et non pas sectaire.
Depuis le début
du XXIème siècle, nous
sommes entrés dans un seconde phase de ce mouvement,
marquée par la fin d’activité de l’association
unitaire qui avait été fondée en 1986,
l’Association unitarienne française (AUF) puis
francophone, celle-ci laissant la place à un foisonnement
d’associations, de groupes, de réseaux ou de
forums témoignant de la diversité de nos sensibilités
:
- septembre 1996, fondation de l’AFCU avec Théodore
Monod et Albert Blanchard-Gaillard ;
- octobre 2002, la Fraternité unitarienne de Bordeaux
et le réseau francophone de la Correspondance unitarienne à l’initiative
de Jean-Claude Barbier ;
- avril 2003, l’Association unitarienne-universaliste
de Paris – Île de France à l’initiative
de Michel Baron ;
- 2005, la Fraternité d’Auvergne avec Jean-Claude
Channonat ;
- avril 2005, le groupe de discussion sur Yahoo Unitariens
francophones lancé par les chrétiens unitariens
et actuellement modéré par Bruno Cadez ;
- mai 2006, le Forum des « U » (Unitariens, Universalistes,
Unitariens-Universalistes) lancé par Virgile Pérez
;
- novembre 2006, fondation de la Fraternelle unitarienne à l’initiative
de Pierre-Yves Ruff, Bernard Biro et Alain Lauzet ;
- avril 2006, groupe de discussion sur Google lancé par
la Fraternelle unitarienne.
Au foisonnement associatif correspond
aussi un foisonnement sur Internet que nos bulletins antérieurs
ont largement évoqué.
Bien entendu, il faut s’attendre à ce que des
initiatives réussissent, durent, s’amplifient
et que d’autres au contraire s’estompent et cessent
toute activité. Le paysage unitarien francophone est
donc particulièrement mouvant. Ceci dit, le pôle
chrétien, avec l’AFCU, la Correspondance unitarienne
et le site de Pierre Bailleux, Profils de libertés,
apparaît incontestablement comme étant l’élément
le plus dynamique, ne serait-ce parce qu’il continue à produire
des textes de qualité et à en diversifier les
auteurs. Merci donc à nos « devanciers »,
entre autres à Roger Sauter, pour le bon exemple qu’ils
nous ont donné en littérature militante.
Bibliographie
Roger Sauter (1919-2007), théologien
laïc, habitant
au Lignon, agglomération de Genève, membre
de l’Union protestante libérale (UPL) de Genève,
membre de l’Association unitarienne francophone (AUF)
depuis 1990, et président d’honneur de cette
association 1998 - 2005 [ndlr : l’AUF a cessé officiellement
toute activité en janvier 2006], décédé le
jeudi 19 juillet 2007.
Bibliographie sur
les questions religieuses.
Autres
articles concernant Roger Sauter
Information
Groupe de travail
Un groupe de
travail s’est réuni à Avignon
le 17 août 2007, à l’invitation de l’Assemblée
fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU). Y ont
participé des amis britanniques et italiens :
Révérend
Andrew James Brown, membre de l’UAC, éditeur
du Herald, ministre de l’Eglise unitarienne de Cambridge
(The Memorial Church),
Mme Suzanna Brown, membre de l’UAC,
Roberto Rosso, président de la CICU
Mme Paola Zunino, trésorière de la CICU
Riccardo Bogazzi, membre de la CICU
Jean-Claude Barbier, secrétaire général
de l’AFCU,
e groupe de travail remercie Mmes Marie-Claire
Lefeuvre et Suzanna Brown pour leur aide apportée à la
traduction du texte en anglais. Le texte préparatoire
avait reçu le soutien de Fulgence Ndagijimana, président
de l’ACUB, et de Alain Patrice Yengué, président
de l’ACUC.
Appel est lancé à d’autres
personnes individuelles ainsi qu’à des communautés
ou associations en tant que telles pour signer le document
ci-dessous, >>>>
Libre propos
Le choix unitarien
Le choix unitarien
, la plus raisonnable des options, par Christian Phéline (Orléans,
le 6 août
2007 )
De nos jours, le surnaturel semble démodé,
encore qu’il y soit fait illogiquement appel quand
ce qui est rationnel est dépassé. On constate
que les religions traditionnelles sont moins suivies. Pour
ma part, je me refuse à en oublier les qualités
et les réalisations. Elles ont forgé les personnalités,
fusionné les énergies, sollicité les
dévouements, guidé les décisions souvent
héroïque, elles ont été nos familles,
nos refuges, nos terres natales - mais, voilà, leurs
dogmes sont de plus en plus difficiles à avaler.
Alors,
restons amis, respectons la conviction de l’autre,
mais que chacun réfléchisse, se pose les bonnes
questions, et un jour décide de sacrifier l’illusoire,
quelque soit le risque de l’isolement et du doute angoissant.
Tout devrait s’écrouler : certitudes, sécurités,
place réservée au paradis, rails guidant l’action
; mais voilà que l’on se sent au contraire libéré et
adulte. Ce que l’on accepte raisonnablement de croire
est bien réduit mais on y voit clair. On est face à soi
même et rasséréné, libéré de
l’institution.
Etre unitarien, c’est vivre de
façon compatible
avec la science, la modernité, c’est accepter
le silence et la distance de Dieu, s’il existe. C’est
ne pas se tenir comptable d’un péché originel
démodé, ni lavé par un sacrifice sanglant
incompréhensible. C’est ne pas attendre une
après vie improbable, mais vivre maintenant, ici,
face à autrui, dans le respect de toute forme de vie.
Vivre un cran au dessus et pourquoi pas, dans la joie car,
demain….
Et aussi affronter courageusement le vide,
la condition limitée
de l’homme, et la mienne, le mystère et ne pas
remplir les creux avec des divinations magiques, créer
un “ courage d’être ” (Paul Tillich).
Et
encore, c’est conserver précieusement le
don du passé, rester solidaire du roman familial et
de l’histoire de nos grands inspirés, nos modèles,
nos penseurs, nos martyrs, vivre dans le souvenir de nos
morts et remercier sans arrêt pour le miracle continu
de la vie, de la pensée et de l’action. Exister
face à l’absurdité, l’indécision,
la contradiction du monde en toute responsabilité ;
ne pas enterrer Bach et Haendel , Jean Hus et Castellion,
Servet et Bonhoeffer, Martin Luther King, Jean Zay, Etty
Hillesum, Jean de la Croix, Jésus, Moïse, ….et
leur prodiguer un immense respect - sans idolâtrie.
Or,
aujourd’hui, c’est bien de moi qu’il
s’agit. Je dois savoir à qui me rattacher, et à quoi
je sers dans ce temps limité qui m’est accordé.
Je n’ai pas à convaincre autrui de ma Vérité :
elle est le résultat d’une longue vie, d’une éducation,
de multiples expériences et d’une évaluation
objective de l’Humanité et de ma propre fragilité.
Mon raisonnement n’implique que moi, je sais qu’il
est labile et je ne lui accorde qu’une valeur très
limitée, mais c’est tout ce dont je suis capable
et c’est “ ma ” vérité. Je
n’ai nullement le droit de l’imposer. Toute appartenance
religieuse est bonne si elle épanouit et élève
moralement l’individu, seule la rigidité doctrinale
m’effraie.
Ma conviction est unitarienne parce qu’elle
rencontre ma profonde intuition après autant d’évènements,
d’erreurs, et de recherches.
Mon enfance a été guidée par le catéchisme
de Luther, puis j’ai été structuré durablement
en milieu protestant, ensuite dans l’aéronavale
et enfin en milieu médical. Tout ceci m’a permis
d’affronter la discipline exigeante du métier
neurochirurgical et l’épreuve surajoutée
d’une extradition hors d’Algérie. Ces
circonstances ont modelé mes convictions religieuses
en même temps qu’elles occasionnaient une pratique
humaniste, une prière muette, et les équipes
de travail rencontrées ont remplacé ma terre
natale.
Qu’apportent alors la paroisse, les
rites, les sacrements, la tutelle, les habitudes. Je m’en éloigne
tout en réservant une grande reconnaissance à ce
courant qui a imprégné mes décisions
essentielles, mais s’agissait il de l’autorité de
l’Eglise ? ou simplement de l’exemple providentiel
de certains hommes et femmes admirables auxquels je ferai
référence plus bas.
Je ne récuse pas
le retour occasionnel à une
foi immature lorsque l’émotivité est
débordée, mais c’est dans une similitude
de pensée que je me suis rapproché des autres
unitariens. C’est peut-être là encore
illusion partielle car, comme moi ils sont humains, mais
grâce à eux j’ai abouti à la plus
raisonnable, à mon sens, des options. Avec eux, j’accepte
d’affronter le mystère et l’inconnaissance,
la mort inéluctable mais regardée sans déni.
Avec eux, j’accepte le combat pour les sauvetages problématiques
de l’homme et de la planète. Objectivité,
tolérance, liberté, silence … J’espère
ne pas me gargariser de vains mots, mais, quelle importance
après tout ? Face à l’immensité,
mon opinion et mon destin sont des impondérables.
Manifeste d’Avignon
Pour que l’unitarisme garde toute sa
place parmi les chrétiens du monde entier
Manifeste
d’Avignon, le 17 août 2007, de la part
des associations chrétiennes unitariennes
Depuis
les années 1990, les associations de chrétiens
unitariens se multiplient : l’Unitarian Christian
Association (UCA, fondée en 1991), l’Assemblée
fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU, 1996),
l’Assemblée
des chrétiens unitariens du Burundi (ACUB, 2002),
la Congregazione italiana cristiano unitariana (CICU, 2004),
et l’Assemblée des chrétiens unitariens
du Congo (ACUC 2004). Elles contribuent à l’expansion
de l’unitarisme dans des pays où cette tradition
n’existait pas. Quatre d’entre elles ont été reconnues « groupe émergent » par
le Conseil international des unitariens et universalistes
(ICUU) en avril 2006.
Ce manifeste n’est pas un credo
ni une confession de foi, mais le résultat d’une
réflexion
afin de positionner ces associations nouvelles, d’une
part, par rapport aux Eglises et aux congrégations
historiques qui existent en Transylvanie, Hongrie, Grande-Bretagne
et Etats-Unis et, d’autre part, par rapport à l’unitarisme-universalisme,
qui se présente comme une nouvelle religion détachée
de ses racines chrétiennes.
Un tel positionnement
se fait d’une façon positive
et constructive, complémentaire aux formes déjà existantes
de l’unitarisme ; en aucune façon il n’est
une opposition. Mais il se veut une explication claire
et nette afin d’éviter les présentations
floues, évasives, voire ambiguës. La diversité de
l’unitarisme contemporain est une richesse dont nous
sommes parfaitement conscients ; elle ne doit en aucune
façon être
une confusion ou donner l’impression d’une
théologie
laxiste, sans points de repère.
Né du courant
anti-trinitaire au sein des réformes
protestantes au XVI° siècle, l’unitarisme
est un mouvement d’origine chrétienne caractérisé par
:
une
théologie monothéiste radicale
(Dieu Un) qui implique le rejet du dogme de la Trinité et
de celui de l’Incarnation ; même si nous pensons
que Jésus est pleinement habité par Dieu
comme nous sommes tous invités à l’être,
Jésus est un homme comme un autre.
l’enseignement
de Jésus tel qu’il nous
est transmis par les évangiles, les autres textes
du Nouveau testament, et les apports de certains évangiles
apocryphes comme par exemple celui de Thomas,
une
acceptation de la raison et des progrès scientifiques,
notamment l’exégèse moderne et l’archéologie
du 1er siècle qui nous permettent de mieux comprendre
qui fut Jésus réellement,
l’affirmation
de la liberté de pensée
et le rejet de tout dogme obligatoire,
le
mode d’organisation épiscopalien
sous une forme presbytérale-synodale, congrégationaliste
ou encore associatif qui fait que chaque Eglise ou communauté locale
est libre de ses orientations et des relations qu’elle établit
avec d’autres communautés.
Les chrétiens unitariens affirment
leur solidarité vis-à-vis
de leurs Eglises historiques qui ont maintenu cette foi.
Elles ont notamment la plus grande révérence
vis-à-vis des Eglises hungarophones qui, pour eux,
sont premières dans l’ordre de la considération
au sens où l’entendait, à propos des
Juifs, Paul dans son épître aux Romains (chap.
I, 16) et Jean de Patmos dans l’Apocalypse (chap.
VII, 4-9). Ce profond respect en regard de leur ancienneté est
volontaire et filial ; il n’est nullement une subordination
ni un devoir d’obéissance ; ces Eglises historiques
ne donnant d’ailleurs aucun ordre.
Le culte chrétien
ne se limite pas à des discours
(des sermons, des prédications, des méditations,
etc.), même s’ils sont très intéressants
et fort éloquents. Ce culte n’est pas une
conférence,
ni un club de discussion. L’assemblée s’adresse à Dieu
(ou autre appellation équivalente). Elle le loue
en tant que Créateur de ce monde ; elle le remercie
pour la vie qu’il nous a donnée ; c’est
le sens du Thanksgiving.
Le culte chrétien est aussi
l’occasion de reproduire
les gestes bien précis que fit Jésus, qui
font sens pour notre foi et qui ont été repris
par notre tradition : au moins le baptême et le partage
du pain et du vin (en anglais le Lord’supper), auxquels
on pourrait ajouter les gestes historiques que sont également
le lavement des pieds, l’onction avec de l’huile,
l’imposition des mains, etc. Le seul allumage d’une
bougie ne saurait remplacer ces rituels. Nous n’avons
pas à affadir nos cérémonies, ni à les
diluer dans de l’eau, sous le prétexte de
les rendre accessibles au plus grand nombre ou à les
moderniser.
Dieu nous ayant déjà donné la
vie et toute sa grâce, nous ne pensons pas que ces
gestes soient des sacrements qui nous donneraient des gratifications
supplémentaires. Ces gestes nous relient tout simplement à notre
maître spirituel, Jésus, que nous aimons et à qui
nous voulons être fidèles. Ils fondent une
fraternité entre
nous et nous invitent à aimer tous les hommes.
Au-delà de ces rites chrétiens, c’est
bien entendu à chaque communauté de trouver
les modes d’expression spirituelle qui lui conviennent.
Lorsque
les chrétiens unitariens se retrouvent au
sein d’une assemblée composite (en anglais
: multi-faith), où il y a d’autres croyants,
des agnostiques et des non-croyants pour qui les rituels
chrétiens
ne font plus sens, ils peuvent alors inviter au partage
des traditions spirituelles de ceux qui sont présents.
Dans ce cas, chacun peut présenter ce qui fait sens
pour lui; aux chrétiens qui sont présents
d’apporter le pain et le vin en leur donnant le sens
qui est dit dans la Didachè : le fruit de la terre
et du travail des hommes.
Ils peuvent également proposer
la cérémonie
des fleurs telle qu’elle a été mise
au point par le révérend tchèque Norbert
Capek en 1923, ainsi que l’allumage de la flamme
de notre calice (en expliquant sa signification historique, à savoir
un signe de liberté et de résistance dans
le contexte du nazisme).
L’unitarisme dispose d’une théologie,
d’une histoire, d’une tradition à la
fois spirituelle et culturelle, de rituels qui lui sont
propres
(le calice à la flamme, la cérémonie
des fleurs). Nous en sommes extrêmement fiers et
nous n’avons aucune raison d’abandonner le
champs du christianisme qui a vu naître notre mouvement.
Au contraire, nous avons à collaborer avec tous
les autres chrétiens qui le souhaitent pour construire
un christianisme moderne, d’esprit libéral,
plus fidèle à ses
origines. En ce sens, nous lançons un appel pressant
pour que les chrétiens unitariens européens
participent activement, en tant que tels, au Réseau
européen des protestants libéraux (ELPN). En
réaffirmant un monothéisme radical (Dieu
Un), le christianisme unitarien permet d’établir
des relations de continuité théologique avec
le judaïsme et l’islam. L’obstacle majeur
au dialogue inter-religieux avec ces religions réside
en effet en la divinisation de Jésus.
Au XX° siècle,
des congrégations unitariennes
ont décidé de ne plus faire de la foi chrétienne
(Dieu Un et référence à l’enseignement
de Jésus) un préalable à la cooptation
de nouveaux membres. Des assemblées sont ainsi devenues,
progressivement, hétérogènes (multi-faith).
C’est pourquoi, les unitariens qui entendent restés
fidèles à leur tradition d’origine
se disent
« chrétiens unitariens ».
Auparavant, cette appellation était un pléonasme
puisque tous les unitariens étaient chrétiens.
Afin de lever toute ambiguïté sur notre foi,
c’est
cette appellation, que nous recommandons expressément
pour sa clarté.
L’unitarisme-universalisme
se présente comme
une nouvelle religion qui a tout son intérêt
par son approche d’emblée universelle du fait
religieux. Nous partageons avec elles beaucoup de choses,
notamment la première partie de notre histoire (jusqu’au
penseur américain William Ellery Channing), notre
référence à Michel Servet (son œuvre
et son martyre), notre solidarité avec l’Eglise
unitarienne de Transylvanie, les rituels unitariens que
sont la cérémonie des fleurs et le calice à la
flamme, notre conception libérale de la religion
chrétienne
et des autres corpus religieux, etc. Nous avons à établir
des relations de partenariat, de solidarité et d’amitié,
ce qui est déjà le cas au sein de l’International
Council of Unitarians and Universalists (ICUU). La même
attitude est à conseiller au niveau de chaque pays
où existe une communauté UUiste.
L’ICUU
a été fondé en 1995 à partir
de trois familles spirituelles : l’unitarisme (englobant
nos Eglises historiques et les associations de chrétiens
unitariens), l’universalisme (à savoir la
mouvance qui était celle de l’Eglise universaliste,
laquelle fut une Eglise chrétienne aux Etats-Unis
de 1779 à 1961),
enfin l’unitarisme-universalisme (né en 1961
de la fusion entre les congrégations unitariennes
américaines et cette Eglise universaliste). Les
chrétiens
unitariens, avec les Eglises historiques restées
fidèles à l’origine
de l’unitarisme au XVI°, forment une composante
importante de cet ensemble et entendent garder leur propre
identité. C’est la condition d’un dialogue
respectueux des autres et d’échanges fructueux,
loin de toute fusion ou dilution, loin de toute confusion
et ambiguïté, loin aussi de tout impérialisme
culturel et religieux. En ce sens, nous précisons
que l’ICUU s’écrit avec un
« and » (Unitarians
and Universalists), et non pas avec un trait d’union
(en français), ni avec une astérisque.
L’ICUU
est un espace de rencontre tout à fait
approprié et les chrétiens unitariens entendent
y participer en toute loyauté. Ce serait une erreur
d’envisager une instance internationale séparée
qui serait réservée aux seuls chrétiens
unitariens. De même, toutes nos activités
sont ouvertes à tous les unitariens de toutes les
sensibilités. Puisque
l’ELPN existe depuis
1998, les chrétiens
unitariens européens entendent mettre à profit
ce réseau pour mieux se concerter et se rencontrer,
ceci en relation étroite avec leurs amis protestants
libéraux.
Nous souhaitons que
tous les croyants et humanistes du monde entier participent à l’avènement
de sociétés
inter-convictionnelles où règnent la liberté de
conscience et non la pensée unique, la complémentarité des
engagements de chacun et non les rapports de force, la
laïcité et
la démocratie qui sont nécessaires au dialogue
loin de tout fanatisme, le respect de la vie et de notre
environnement afin de transmettre un monde meilleur aux
générations
futures. Pour nous, chrétiens unitariens, nous avons
la joie de contribuer à une Création, faite
par Dieu à l’origine des temps, toujours en
expansion, allant vers plus de progrès, plus de
solidarité,
et porteuse d’intelligence et d’amour.
Adhésion
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