CORRESPONDANCE UNITARIENNE

Réseau francophone animé par la
Fraternité unitarienne de Bordeaux

 

Date n°71 septembre 2007
 

 

 

 

Sommaire

 

- Roger Sauter
   - Bibliographie

- Groupe de travail

- Le choix unitarien

- Le Manifeste d'Avignon

- Adhésion au Manifeste

 

   

 

 

 

   

 

Lorsque les unitariens sont en deuil …
Roger Sauter : le bilan d’une vie et d’une oeuvre

Actualités
unitariennes

 

 


par Jean-Claude Barbier,
secrétaire général de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU)

Roger Sauter était âgé de 88 ans lorsqu’il décéda, si bien que nous nous attendions à ce qu’il nous quitta. Il avait cessé ses activités militantes depuis plusieurs années déjà, mais, habitué au travail intellectuel, il avait toujours plaisir à la mise en ligne sur Internet des articles qu’il avait écrits et publiés dans le mensuel de l’Union protestante libérale de Genève, Le Protestant, ou autres bulletins. Affaibli par l’âge, victime d’une infection pulmonaire qui traîna en longueur, son décès fut pour lui, assurément, une délivrance.

Pour nous c’est la souffrance de perdre un ami, un compagnon de même foi, avec qui la connivence fraternelle s’était établi d’emblée. Le sentiment aussi qu’une page s’est tournée et qu’un bilan est à faire. Parler avec lui, et puis, soudain, on se trouve à parler « de lui ». Les psychologues appellent cela « le travail de deuil » : assurer ses amis et ses proches de notre affection, exprimer notre amitié lors des obsèques, y apporter la présence de notre foi unitarienne, recueillir les documents non encore publiés, témoigner de l’histoire de sa vie, faire connaître et diffuser ses écrits, etc. Les unitariens savent ainsi se montrer reconnaissants vis-à-vis de leurs « devanciers ».

C’est ce que nous avons fait grâce à nos sites Internet (lesquels reçoivent de plus en plus de visiteurs, en moyenne 86 par jour en ce qui concerne nos Actualités unitariennes), ce dont témoigne la bibliographie de Roger Sauter, ci-dessous, que les internautes peuvent trouver sur notre site documentaire de La Besace des unitariens.

Une page individuelle qui s’est tournée, mais aussi, en partie avec elle, une première étape de notre mouvement, celle des années 90 qui vit la naissance de l’unitarisme francophone avec l’aide d’un Théodore Monod. Cette période se caractérisa par la production de textes qui, pour la première fois dans nos pays (France, Wallonie et Bruxelles francophone, Suisse romande), faisaient connaître le protestantisme anti-trinitaire du XVIème siècle et la pensée unitarienne. Avec Albert Blanchard-Gaillard, maître d’œuvre de cet unitarisme, Roger Sauter contribua d’une façon importante à cette littérature qui situa d’emblée notre mouvement à un niveau de qualité qui lui permit de se faire connaître d’une façon positive et constructive et non pas sectaire.

Depuis le début du XXIème siècle, nous sommes entrés dans un seconde phase de ce mouvement, marquée par la fin d’activité de l’association unitaire qui avait été fondée en 1986, l’Association unitarienne française (AUF) puis francophone, celle-ci laissant la place à un foisonnement d’associations, de groupes, de réseaux ou de forums témoignant de la diversité de nos sensibilités :

- septembre 1996, fondation de l’AFCU avec Théodore Monod et Albert Blanchard-Gaillard ;
- octobre 2002, la Fraternité unitarienne de Bordeaux et le réseau francophone de la Correspondance unitarienne à l’initiative de Jean-Claude Barbier ;
- avril 2003, l’Association unitarienne-universaliste de Paris – Île de France à l’initiative de Michel Baron ;
- 2005, la Fraternité d’Auvergne avec Jean-Claude Channonat ;
- avril 2005, le groupe de discussion sur Yahoo Unitariens francophones lancé par les chrétiens unitariens et actuellement modéré par Bruno Cadez ;
- mai 2006, le Forum des « U » (Unitariens, Universalistes, Unitariens-Universalistes) lancé par Virgile Pérez ;
- novembre 2006, fondation de la Fraternelle unitarienne à l’initiative de Pierre-Yves Ruff, Bernard Biro et Alain Lauzet ;
- avril 2006, groupe de discussion sur Google lancé par la Fraternelle unitarienne.

Au foisonnement associatif correspond aussi un foisonnement sur Internet que nos bulletins antérieurs ont largement évoqué. Bien entendu, il faut s’attendre à ce que des initiatives réussissent, durent, s’amplifient et que d’autres au contraire s’estompent et cessent toute activité. Le paysage unitarien francophone est donc particulièrement mouvant. Ceci dit, le pôle chrétien, avec l’AFCU, la Correspondance unitarienne et le site de Pierre Bailleux, Profils de libertés, apparaît incontestablement comme étant l’élément le plus dynamique, ne serait-ce parce qu’il continue à produire des textes de qualité et à en diversifier les auteurs. Merci donc à nos « devanciers », entre autres à Roger Sauter, pour le bon exemple qu’ils nous ont donné en littérature militante.

Bibliographie

Roger Sauter (1919-2007), théologien laïc, habitant au Lignon, agglomération de Genève, membre de l’Union protestante libérale (UPL) de Genève, membre de l’Association unitarienne francophone (AUF) depuis 1990, et président d’honneur de cette association 1998 - 2005 [ndlr : l’AUF a cessé officiellement toute activité en janvier 2006], décédé le jeudi 19 juillet 2007.

Bibliographie sur les questions religieuses.

Autres articles concernant Roger Sauter

Information

Groupe de travail

Un groupe de travail s’est réuni à Avignon le 17 août 2007, à l’invitation de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU). Y ont participé des amis britanniques et italiens :

Révérend Andrew James Brown, membre de l’UAC, éditeur du Herald, ministre de l’Eglise unitarienne de Cambridge (The Memorial Church),
Mme Suzanna Brown, membre de l’UAC,
Roberto Rosso, président de la CICU
Mme Paola Zunino, trésorière de la CICU
Riccardo Bogazzi, membre de la CICU
Jean-Claude Barbier, secrétaire général de l’AFCU,

e groupe de travail remercie Mmes Marie-Claire Lefeuvre et Suzanna Brown pour leur aide apportée à la traduction du texte en anglais. Le texte préparatoire avait reçu le soutien de Fulgence Ndagijimana, président de l’ACUB, et de Alain Patrice Yengué, président de l’ACUC.

Appel est lancé à d’autres personnes individuelles ainsi qu’à des communautés ou associations en tant que telles pour signer le document ci-dessous, >>>>

Libre propos

Le choix unitarien

Le choix unitarien , la plus raisonnable des options, par Christian Phéline (Orléans, le 6 août 2007 )

De nos jours, le surnaturel semble démodé, encore qu’il y soit fait illogiquement appel quand ce qui est rationnel est dépassé. On constate que les religions traditionnelles sont moins suivies. Pour ma part, je me refuse à en oublier les qualités et les réalisations. Elles ont forgé les personnalités, fusionné les énergies, sollicité les dévouements, guidé les décisions souvent héroïque, elles ont été nos familles, nos refuges, nos terres natales - mais, voilà, leurs dogmes sont de plus en plus difficiles à avaler.

Alors, restons amis, respectons la conviction de l’autre, mais que chacun réfléchisse, se pose les bonnes questions, et un jour décide de sacrifier l’illusoire, quelque soit le risque de l’isolement et du doute angoissant. Tout devrait s’écrouler : certitudes, sécurités, place réservée au paradis, rails guidant l’action ; mais voilà que l’on se sent au contraire libéré et adulte. Ce que l’on accepte raisonnablement de croire est bien réduit mais on y voit clair. On est face à soi même et rasséréné, libéré de l’institution.

Etre unitarien, c’est vivre de façon compatible avec la science, la modernité, c’est accepter le silence et la distance de Dieu, s’il existe. C’est ne pas se tenir comptable d’un péché originel démodé, ni lavé par un sacrifice sanglant incompréhensible. C’est ne pas attendre une après vie improbable, mais vivre maintenant, ici, face à autrui, dans le respect de toute forme de vie. Vivre un cran au dessus et pourquoi pas, dans la joie car, demain….

Et aussi affronter courageusement le vide, la condition limitée de l’homme, et la mienne, le mystère et ne pas remplir les creux avec des divinations magiques, créer un “ courage d’être ” (Paul Tillich).

Et encore, c’est conserver précieusement le don du passé, rester solidaire du roman familial et de l’histoire de nos grands inspirés, nos modèles, nos penseurs, nos martyrs, vivre dans le souvenir de nos morts et remercier sans arrêt pour le miracle continu de la vie, de la pensée et de l’action. Exister face à l’absurdité, l’indécision, la contradiction du monde en toute responsabilité ; ne pas enterrer Bach et Haendel , Jean Hus et Castellion, Servet et Bonhoeffer, Martin Luther King, Jean Zay, Etty Hillesum, Jean de la Croix, Jésus, Moïse, ….et leur prodiguer un immense respect - sans idolâtrie.

Or, aujourd’hui, c’est bien de moi qu’il s’agit. Je dois savoir à qui me rattacher, et à quoi je sers dans ce temps limité qui m’est accordé. Je n’ai pas à convaincre autrui de ma Vérité : elle est le résultat d’une longue vie, d’une éducation, de multiples expériences et d’une évaluation objective de l’Humanité et de ma propre fragilité. Mon raisonnement n’implique que moi, je sais qu’il est labile et je ne lui accorde qu’une valeur très limitée, mais c’est tout ce dont je suis capable et c’est “ ma ” vérité. Je n’ai nullement le droit de l’imposer. Toute appartenance religieuse est bonne si elle épanouit et élève moralement l’individu, seule la rigidité doctrinale m’effraie.

Ma conviction est unitarienne parce qu’elle rencontre ma profonde intuition après autant d’évènements, d’erreurs, et de recherches.
Mon enfance a été guidée par le catéchisme de Luther, puis j’ai été structuré durablement en milieu protestant, ensuite dans l’aéronavale et enfin en milieu médical. Tout ceci m’a permis d’affronter la discipline exigeante du métier neurochirurgical et l’épreuve surajoutée d’une extradition hors d’Algérie. Ces circonstances ont modelé mes convictions religieuses en même temps qu’elles occasionnaient une pratique humaniste, une prière muette, et les équipes de travail rencontrées ont remplacé ma terre natale.

Qu’apportent alors la paroisse, les rites, les sacrements, la tutelle, les habitudes. Je m’en éloigne tout en réservant une grande reconnaissance à ce courant qui a imprégné mes décisions essentielles, mais s’agissait il de l’autorité de l’Eglise ? ou simplement de l’exemple providentiel de certains hommes et femmes admirables auxquels je ferai référence plus bas.

Je ne récuse pas le retour occasionnel à une foi immature lorsque l’émotivité est débordée, mais c’est dans une similitude de pensée que je me suis rapproché des autres unitariens. C’est peut-être là encore illusion partielle car, comme moi ils sont humains, mais grâce à eux j’ai abouti à la plus raisonnable, à mon sens, des options. Avec eux, j’accepte d’affronter le mystère et l’inconnaissance, la mort inéluctable mais regardée sans déni. Avec eux, j’accepte le combat pour les sauvetages problématiques de l’homme et de la planète. Objectivité, tolérance, liberté, silence … J’espère ne pas me gargariser de vains mots, mais, quelle importance après tout ? Face à l’immensité, mon opinion et mon destin sont des impondérables.

Manifeste d’Avignon

Pour que l’unitarisme garde toute sa place parmi les chrétiens du monde entier

Manifeste d’Avignon, le 17 août 2007, de la part des associations chrétiennes unitariennes

Depuis les années 1990, les associations de chrétiens unitariens se multiplient : l’Unitarian Christian Association (UCA, fondée en 1991), l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU, 1996), l’Assemblée des chrétiens unitariens du Burundi (ACUB, 2002), la Congregazione italiana cristiano unitariana (CICU, 2004), et l’Assemblée des chrétiens unitariens du Congo (ACUC 2004). Elles contribuent à l’expansion de l’unitarisme dans des pays où cette tradition n’existait pas. Quatre d’entre elles ont été reconnues « groupe émergent » par le Conseil international des unitariens et universalistes (ICUU) en avril 2006.

Ce manifeste n’est pas un credo ni une confession de foi, mais le résultat d’une réflexion afin de positionner ces associations nouvelles, d’une part, par rapport aux Eglises et aux congrégations historiques qui existent en Transylvanie, Hongrie, Grande-Bretagne et Etats-Unis et, d’autre part, par rapport à l’unitarisme-universalisme, qui se présente comme une nouvelle religion détachée de ses racines chrétiennes.

Un tel positionnement se fait d’une façon positive et constructive, complémentaire aux formes déjà existantes de l’unitarisme ; en aucune façon il n’est une opposition. Mais il se veut une explication claire et nette afin d’éviter les présentations floues, évasives, voire ambiguës. La diversité de l’unitarisme contemporain est une richesse dont nous sommes parfaitement conscients ; elle ne doit en aucune façon être une confusion ou donner l’impression d’une théologie laxiste, sans points de repère.

Né du courant anti-trinitaire au sein des réformes protestantes au XVI° siècle, l’unitarisme est un mouvement d’origine chrétienne caractérisé par :

une théologie monothéiste radicale (Dieu Un) qui implique le rejet du dogme de la Trinité et de celui de l’Incarnation ; même si nous pensons que Jésus est pleinement habité par Dieu comme nous sommes tous invités à l’être, Jésus est un homme comme un autre.

l’enseignement de Jésus tel qu’il nous est transmis par les évangiles, les autres textes du Nouveau testament, et les apports de certains évangiles apocryphes comme par exemple celui de Thomas,

une acceptation de la raison et des progrès scientifiques, notamment l’exégèse moderne et l’archéologie du 1er siècle qui nous permettent de mieux comprendre qui fut Jésus réellement,

l’affirmation de la liberté de pensée et le rejet de tout dogme obligatoire,

le mode d’organisation épiscopalien sous une forme presbytérale-synodale, congrégationaliste ou encore associatif qui fait que chaque Eglise ou communauté locale est libre de ses orientations et des relations qu’elle établit avec d’autres communautés.

Les chrétiens unitariens affirment leur solidarité vis-à-vis de leurs Eglises historiques qui ont maintenu cette foi. Elles ont notamment la plus grande révérence vis-à-vis des Eglises hungarophones qui, pour eux, sont premières dans l’ordre de la considération au sens où l’entendait, à propos des Juifs, Paul dans son épître aux Romains (chap. I, 16) et Jean de Patmos dans l’Apocalypse (chap. VII, 4-9). Ce profond respect en regard de leur ancienneté est volontaire et filial ; il n’est nullement une subordination ni un devoir d’obéissance ; ces Eglises historiques ne donnant d’ailleurs aucun ordre.

Le culte chrétien ne se limite pas à des discours (des sermons, des prédications, des méditations, etc.), même s’ils sont très intéressants et fort éloquents. Ce culte n’est pas une conférence, ni un club de discussion. L’assemblée s’adresse à Dieu (ou autre appellation équivalente). Elle le loue en tant que Créateur de ce monde ; elle le remercie pour la vie qu’il nous a donnée ; c’est le sens du Thanksgiving.

Le culte chrétien est aussi l’occasion de reproduire les gestes bien précis que fit Jésus, qui font sens pour notre foi et qui ont été repris par notre tradition : au moins le baptême et le partage du pain et du vin (en anglais le Lord’supper), auxquels on pourrait ajouter les gestes historiques que sont également le lavement des pieds, l’onction avec de l’huile, l’imposition des mains, etc. Le seul allumage d’une bougie ne saurait remplacer ces rituels. Nous n’avons pas à affadir nos cérémonies, ni à les diluer dans de l’eau, sous le prétexte de les rendre accessibles au plus grand nombre ou à les moderniser.

Dieu nous ayant déjà donné la vie et toute sa grâce, nous ne pensons pas que ces gestes soient des sacrements qui nous donneraient des gratifications supplémentaires. Ces gestes nous relient tout simplement à notre maître spirituel, Jésus, que nous aimons et à qui nous voulons être fidèles. Ils fondent une fraternité entre nous et nous invitent à aimer tous les hommes.
Au-delà de ces rites chrétiens, c’est bien entendu à chaque communauté de trouver les modes d’expression spirituelle qui lui conviennent.

Lorsque les chrétiens unitariens se retrouvent au sein d’une assemblée composite (en anglais : multi-faith), où il y a d’autres croyants, des agnostiques et des non-croyants pour qui les rituels chrétiens ne font plus sens, ils peuvent alors inviter au partage des traditions spirituelles de ceux qui sont présents. Dans ce cas, chacun peut présenter ce qui fait sens pour lui; aux chrétiens qui sont présents d’apporter le pain et le vin en leur donnant le sens qui est dit dans la Didachè : le fruit de la terre et du travail des hommes.

Ils peuvent également proposer la cérémonie des fleurs telle qu’elle a été mise au point par le révérend tchèque Norbert Capek en 1923, ainsi que l’allumage de la flamme de notre calice (en expliquant sa signification historique, à savoir un signe de liberté et de résistance dans le contexte du nazisme).

L’unitarisme dispose d’une théologie, d’une histoire, d’une tradition à la fois spirituelle et culturelle, de rituels qui lui sont propres (le calice à la flamme, la cérémonie des fleurs). Nous en sommes extrêmement fiers et nous n’avons aucune raison d’abandonner le champs du christianisme qui a vu naître notre mouvement. Au contraire, nous avons à collaborer avec tous les autres chrétiens qui le souhaitent pour construire un christianisme moderne, d’esprit libéral, plus fidèle à ses origines. En ce sens, nous lançons un appel pressant pour que les chrétiens unitariens européens participent activement, en tant que tels, au Réseau européen des protestants libéraux (ELPN).

En réaffirmant un monothéisme radical (Dieu Un), le christianisme unitarien permet d’établir des relations de continuité théologique avec le judaïsme et l’islam. L’obstacle majeur au dialogue inter-religieux avec ces religions réside en effet en la divinisation de Jésus.

Au XX° siècle, des congrégations unitariennes ont décidé de ne plus faire de la foi chrétienne (Dieu Un et référence à l’enseignement de Jésus) un préalable à la cooptation de nouveaux membres. Des assemblées sont ainsi devenues, progressivement, hétérogènes (multi-faith). C’est pourquoi, les unitariens qui entendent restés fidèles à leur tradition d’origine se disent
« chrétiens unitariens ». Auparavant, cette appellation était un pléonasme puisque tous les unitariens étaient chrétiens. Afin de lever toute ambiguïté sur notre foi, c’est cette appellation, que nous recommandons expressément pour sa clarté.

L’unitarisme-universalisme se présente comme une nouvelle religion qui a tout son intérêt par son approche d’emblée universelle du fait religieux. Nous partageons avec elles beaucoup de choses, notamment la première partie de notre histoire (jusqu’au penseur américain William Ellery Channing), notre référence à Michel Servet (son œuvre et son martyre), notre solidarité avec l’Eglise unitarienne de Transylvanie, les rituels unitariens que sont la cérémonie des fleurs et le calice à la flamme, notre conception libérale de la religion chrétienne et des autres corpus religieux, etc. Nous avons à établir des relations de partenariat, de solidarité et d’amitié, ce qui est déjà le cas au sein de l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU). La même attitude est à conseiller au niveau de chaque pays où existe une communauté UUiste.

L’ICUU a été fondé en 1995 à partir de trois familles spirituelles : l’unitarisme (englobant nos Eglises historiques et les associations de chrétiens unitariens), l’universalisme (à savoir la mouvance qui était celle de l’Eglise universaliste, laquelle fut une Eglise chrétienne aux Etats-Unis de 1779 à 1961), enfin l’unitarisme-universalisme (né en 1961 de la fusion entre les congrégations unitariennes américaines et cette Eglise universaliste). Les chrétiens unitariens, avec les Eglises historiques restées fidèles à l’origine de l’unitarisme au XVI°, forment une composante importante de cet ensemble et entendent garder leur propre identité. C’est la condition d’un dialogue respectueux des autres et d’échanges fructueux, loin de toute fusion ou dilution, loin de toute confusion et ambiguïté, loin aussi de tout impérialisme culturel et religieux. En ce sens, nous précisons que l’ICUU s’écrit avec un
« and » (Unitarians and Universalists), et non pas avec un trait d’union (en français), ni avec une astérisque.

L’ICUU est un espace de rencontre tout à fait approprié et les chrétiens unitariens entendent y participer en toute loyauté. Ce serait une erreur d’envisager une instance internationale séparée qui serait réservée aux seuls chrétiens unitariens. De même, toutes nos activités sont ouvertes à tous les unitariens de toutes les sensibilités.

Puisque l’ELPN existe depuis 1998, les chrétiens unitariens européens entendent mettre à profit ce réseau pour mieux se concerter et se rencontrer, ceci en relation étroite avec leurs amis protestants libéraux.

Nous souhaitons que tous les croyants et humanistes du monde entier participent à l’avènement de sociétés inter-convictionnelles où règnent la liberté de conscience et non la pensée unique, la complémentarité des engagements de chacun et non les rapports de force, la laïcité et la démocratie qui sont nécessaires au dialogue loin de tout fanatisme, le respect de la vie et de notre environnement afin de transmettre un monde meilleur aux générations futures. Pour nous, chrétiens unitariens, nous avons la joie de contribuer à une Création, faite par Dieu à l’origine des temps, toujours en expansion, allant vers plus de progrès, plus de solidarité, et porteuse d’intelligence et d’amour.

Adhésion

Si vous souhaitez signer ce document cliquez ici. Merci de nous faire part de vos coordonnées.


          

 

Notre site, hébergé par Profils de libertés est sponsorisé par :