CORRESPONDANCE UNITARIENNE    août 2004

Un américain unitarien à Paris

Actualités
unitariennes


n° 34

Ce serait vraiment ennuyeux si Jésus revenait et qu’il fut Noir unitarien.
Il y a tant d’Eglises dans le monde où il ne pourrait prier,
où la présence des Noirs ou des unitariens est interdite,
où l’on célèbre, non pas la foi en Dieu, mais la Race ou les Dogmes.
Essayez donc de le leur dire et vous serez peut-être crucifié.
Thomas Payne, pasteur unitarien, Lexington 1991, USA
envoyé au Réseau par Pierre Bailleux

• Les associations unitariennes françaises n’ont, jusqu’à présent, guère développé leurs relations avec l’Unitarian Universalist Fellowship of Paris, du moins d’une façon significative. Nous sommes donc particulièrement heureux de vous présenter ce bulletin qui est consacré à nos amis anglo-saxons et, au delà, aux Etats-Unis d’Amérique où l’unitarisme s’est développé à partir du début du 19ème siècle d’une façon magistrale, pour donner une version de l’unitarisme connue sous le nom d’unitarisme-universalisme.

Nous souhaitons que la retraite organisée à Reims par l’UUFP du 29 au 31 octobre, soit l’occasion de développer encore cette relation.

• Le livre sur l’unitarisme préparé par Michel Baron devrait sortir pour la rentrée prochaine aux éditions l’Harmattan.

• Notre réseau " Correspondance unitarienne " continue sa tâche d’information et se propose comme lieu d’expression. Dans les prochains bulletins, des éditoriaux signés Liliane Debaisieux de Châtel (Bruxelles) et Jean-Claude Widmann (Briançon). Très cordialement, Jean-Claude Barbier

Un Américain unitarien à Paris
par Bruce Epstein, membre de l’Unitarian Universalist Fellowship of Paris
s'exprime en son nom personnel

D’origine américaine, ma famille et moi habitons en région parisienne depuis près de dix ans. Comme c’est souvent le cas dans les milieux unitariens américains, ni ma femme, Rachel, ni moi ne le sommes “ de souche ”. La famille de mon épouse appartient au protestantisme traditionnel. Rachel, a grandi dans l’Eglise presbytérienne, puis elle fréquenta d’autres Eglises, une méthodiste et une congrégationaliste, en passant aussi par un groupe évangélique. Quant à la mienne, elle relève du courant libéral du judaïsme. Mariés en 1981, nous avons eu un enfant en 1987 et avons alors commencé à nous interroger sur l’éducation religieuse à lui donner. C’est ainsi que nous nous sommes tournés vers l’unitarisme en 1990 et y avons adhéré sous sa forme unitarienne-universaliste à cause de l’ouverture de ce mouvement – sa tolérance, sa flexibilité, son acceptation de tous les gens quelle que soit leur religion d’origine (y compris ceux n’en professant aucune) sans leur demander de renoncer aux croyances antérieures ou d’en adopter de nouvelles. Nous voulons que notre fille (qui a maintenant 16 ans) se sente libre de trouver son propre chemin spirituel, guidée au lieu d’être dirigée (ou pire, soumise). En arrivant en France, nous avons eu la joie de retrouver ce même milieu unitarien-universaliste grâce à l’Unitarian Universalist Fellowship of Paris (UUFP).

L’UUFP démarra dans les années 80 à partir d’un groupe d’expatriés américains, mais aussi avec le concours d’un couple anglo-américain, d’un Canadien et d’un Français. Il fut reconnu en 1986 en tant qu’association loi 1901 et est affilié à l’Unitarian Universalist Association (UUA), importante association américaine qui regroupe la quasi totalité des unitariens de ce pays après la fusion, en 1961, de l’Eglise unitarienne et de l’Eglise universaliste. Au début, la nouvelle communauté se réunit au presbytère protestant de l’Oratoire du Louvre, puis, les effectifs augmentant, les réunions se firent au Foyer de l’Ame, ceci depuis maintenant plus de 10 ans.

Tout comme nos confrères britanniques de la General Assembly of Unitarian and Free Christian Churches, nous n’avons pas de credo. En revanche, notre foi se base sur sept principes qui sont ceux de l’UUA (voir ci-dessous, la traduction en français par le Mouvement unitarien universaliste du Québec (UUQC). S’appuyant sur cette base, l’UUFP a pour but de faire vivre une communauté ouverte et solidaire soutenant chaque membre dans son évolution personnelle. Dans le cadre de cette mission, elle assure un riche programme d’activités spirituelles, culturelles et sociales.

Nous nous réunissons une fois par mois pour le culte. N’ayant pas de pasteur attitré, nous faisons venir un pasteur (en général des pasteurs anglais ou américains résidant en Europe), tantôt nous faisons le culte nous-mêmes. Nous suivons habituellement une liturgie très simple, évoluée à partir de celles des Puritains, des protestants libéraux américains, des chrétiens libres anglais, toutes mélangées et développées avec un brin d’esprit humaniste et pragmatique typiquement américain. Il est rare que l’un d’entre nous s’adresse à une déité, mais quand ça arrive on l’appelle souvent “celle qui a maints noms et ne peut être nommée”. Les prières sont plutôt des réflexions ou des méditations, ayant pour objectif de nous mettre dans un état spirituel, qu’il soit individuel ou collectif.

L’organisation est fondée aussi sur des valeurs démocratiques. L’administration est assurée par un Comité exécutif élu chaque année lors de notre assemblée générale et pour un mandat d’un an. Il est coutume de ne pas passer plus que deux ans dans un seul poste, surtout pour la présidence. En outre, le comité se fait aider par des responsables telles que le rédacteur du bulletin (un poste que j’ai occupé pendant deux ans), l’organisateur des cultes, ou le responsable pour l’éducation religieuse (tant pour les enfants que pour les adultes).

La composition de la communauté est assez diverse. Aucune statistique démographique n’est collectée, mais il apparaît que la congrégation comporte trois catégories principales, à part plus ou moins égale : des Nord-Américains (Américains et Canadiens) “ de passage ”, tels que des diplomates, chercheurs, cadres d’entreprise, ou étudiants, qui ne restent en France que pour des périodes limitées, entre 1 et 2 ans, des Nord-Américains “ émigrés ”, résidant en France de façon permanente, dont une grande partie possède la nationalité française, enfin des personnes d’origine européenne (y compris des Français), ayant fait la connaissance de l’unitarisme-universalisme au cours d’un séjour en Amérique.

L’UUFP est affilié à l’European Unitarian Universalists (EUU), le réseau des unitariens-universalistes anglophones en Europe. Cette instance, fondée en 1982, compte des adhérents dans quasiment tous les pays de l’Europe, mais principalement en France, Allemagne, Belgique, et Pays-Bas. C’est dans ce cadre que sont organisées des rassemblements semestriels (“ EUU Retreats ”), mettant à la disposition des participants des opportunités riches tant sur le plan social que spirituel. Chaque conférence est centrée sur un thème, à partir d’un discours qui est présenté le samedi matin par une personnalité unitarienne. L’après-midi est occupé par des ateliers parallèles sur des sujets divers, proposés et animés par les intervenants. Les soirs de vendredi et de samedi sont consacrés aux activités sociales et culturelles. Le week-end se termine toujours par un grand culte le dimanche matin.

Ces manifestations se tiennent tous les six mois dans des pays différents, de façon tournante. La dernière, en avril 2004, a eu lieu à Spa en Belgique. Elle fut organisée par la communauté unitarienne-universaliste de Kaiserslautern (Allemagne) ; la prochaine, qui aura lieu le week-end du 29 au 31 octobre au Centre international de séjour à Reims, sera à la charge de l’UUFP. Tout le monde y sera le bienvenu ; il n’est pas nécessaire d’être adhérent à l’UUFP ou à l’EUU.

Pour plus d’informations, voir les sites de l’UUFP, de l’EUU, et de l’UUA.

Nos sept principes

Nous, assemblées membres de l'Association unitarienne universaliste, sommes vouées à la reconnaissance et à la promotion des principes suivants:
1 - La valeur et la dignité intrinsèques de toute personne.
2 - La justice, l'équité et la compassion comme fondements des relations humaines.
3 - L’acceptation mutuelle et l’encouragement à la croissance spirituelle au sein de nos assemblées.
4 - La liberté et la responsabilité de chaque personne dans sa recherche de la vérité, du sens de la vie et de la signification des choses.
5 - La liberté de conscience et le recours au processus démocratique aussi bien dans l’ensemble de la société qu’au sein de nos assemblées.
6 - L'aspiration à une humanité où règneront la paix, la liberté et la justice pour tous.
7 - Le respect du caractère interdépendant de toutes les formes d’existence qui constituent une trame dont nous faisons partie.

Vous pouvez accéder à d'autres sites de l’unitarisme-universalisme
Par l’intermédiaire de Profils de libertés, rubrique “
Affinités et passerelles