n° 32
Eglises ouvertes
Un réseau des « Eglises ouvertes » (TCPC)
a été lancé par l'Eglise épiscopalienne des
Etats-Unis. Des chrétiens britanniques ont rapidement emboîté le
pas avec un « Center for progressive christianity » (CPC)
dont le président est le révérend Hugh Dawes (voir
le site « Protestants
dans la ville ».
Le 22 novembre 2002, à la paroisse Saint Faith,
au quartier North Dulwich, à Londres, une quarantaine de pasteurs
et de prêtres de diverses dénominations (anglicans, presbytériens,
catholiques) sont venus de toute l'Angleterre et du pays de Galles, pour
partager leur préoccupation d'un nouveau langage dans la prédication
de l'Évangile dans un monde en mutation profonde où les Églises
sont en difficulté.
Plusieurs perspectives furent
ouvertes (notes de Gilles Castelnau) :
- Nous ne croyons pas en un Dieu du jugement à qui on pourrait demander
de petites interventions personnelles ; nous croyons en une création
toujours en « Process ». Nous oeuvrons à renouveler
le christianisme, renouveler notre langage et nos liturgies afin qu'elles ne
véhiculent plus une théologie critiquable et non crédible.
- Nous sommes l'Église mais pas comme les gens s'en font souvent l'idée.
Nous prenons garde à la différence entre ce que les gens pensent
et ce qu'ils croient qu'ils doivent penser. Nous voulons faire comprendre aux
gens et aux pasteurs qu'ils ont la liberté de penser. Intégrer
tous ceux qui attachent de l'importance à l'écologie, au New ¥ge,
etc. , et qui se croient exclus.
- Encourager les pasteurs et les gens libéraux à former dans
les paroisses des groupes capables de résister à la pression
des conservateurs et des évangéliques. Leur fournir des arguments
leur permettant de faire face à la polémique et produire dans
ce but des journaux et des sites Internet.
- Constituer autour de huits points énumérés par le « TCPC » une
organisation structurée, comprenant notamment des personnalités
reconnues, dans le but de montrer aux pasteurs et aux fidèles libéraux
qu'ils ne sont pas atypiques et en marge de l'Église.
Sur
ce, le pasteur Charles Hedley, recteur de cette paroisse anglicane
en plein c¯ur de la cité londonienne, à Picadilly,
tel un Martin Luther des temps modernes, afficha une déclaration à la
porte de son église :
- La paroisse Saint James est membre de la Communion anglicane qui fait
partie de la chrétienté mondiale.
- Nous voulons accueillir chacun sans distinction de foi, de race, de sexe
ou d'orientation sexuelle.
- Nous voulons qu'ici, dans un esprit d'ouverture, les gens de toute religion
comme les gens sans religion, puissent chercher, sourire et prier pour découvrir
le sacré de la vie.
- Nous voulons être engagés dans une vraie solidarité avec
ceux qui sont pauvres et marginalisés et sauvegarder la création.
- Et lorsque nous oublions cet idéal, nous y revenons avec persévérance
Cette déclaration
lui a valu quelques lettres d'injures mais bien davantage de participation
au culte. C'est tout naturellement qu'une seconde rencontre eut lieu
en cette paroisse, le dimanche 18 mai 2003. L'évêque Spong
présida le culte. Du 1er au 3 octobre prochain,
le réseau organisera une importante rencontre à Chester,
en Angleterre.
Le réseau internet TCPC encourage les pasteurs
et les Églises de toutes dénominations à s'ouvrir à tous
ceux qui se sentent exclus ou mal à l'aise dans les institutions
religieuses habituelles. Il met en réseau des centaines de paroisses
de toutes dénominations et de nombreux sites web publiant de très
nombreux articles.
Sa Charte en huit points (traduction
par Gilles Castelnau) :
En nous nommant « chrétiens ouverts »,
1.
nous proclamons que, pour nous, Jésus-Christ est la porte du Règne
de Dieu ;
2. nous reconnaissons que d'autres croyants peuvent le nommer autrement
3. nous voyons dans le partage du pain et du vin au nom de Jésus le
festin que Dieu partage avec tous les hommes.
4. nous invitons à nous rejoindre dans la prière, sans aucune
discrimination, tous les hommes de bonne volonté : croyants et
agnostiques, chrétiens fidèles et en recherche, homosexuels et
hétérosexuels, hommes et femmes, désespérés
et pleins d'espérance, et tous les autres sans distinction de race,
de culture, de classe sociale ou de talent, sans chercher à les rendre
semblables à nous.
5. nous jugeons
plus important notre amour du prochain que notre confession de foi ;
6. nous préférons les questions aux réponses, la quête
du sens à la trop grande certitude ;
7. nous nous voulons une communauté spirituelle au sein de laquelle
nous découvrons les ressources nécessaires à accomplir
notre mission dans le monde : lutter
pour la justice et la paix, rendre
espoir à ces humbles que Jésus appelait ses soeurs et ses frères.
8. nous sommes conscients du prix à payer pour cet engagement de notre
foi, l'abandon de privilèges et la résistance au mal, comme ce
fut toujours la tradition de l'Église.
Chrétiens
libres de France : rencontre à Paris le samedi 5 juin à 18h30
pour un partage spirituel et une communion entre nous
salle Sainte-Agnès, 23 rue Oudinot, 7ème, métro Duroc
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