CORRESPONDANCE UNITARIENNE    janvier 2006

Les infos de février

Actualités
unitariennes


n° 52

Les informations

L’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU)

L’AFCU tiendra son assemblée générale à Paris du vendredi soir 3 mars (soirée sur la Transylvanie avec présentation de photos et de documents historiques) au dimanche après-midi 5 mars. Le dimanche matin, le culte sera précédé, à partir de 9 heures par une réflexion sur nos pratiques cultuelles dans un contexte de célébration libre (organisée par des unitariens mais sans que ceux-ci imposent leur propre théologie confessionnelle). Le culte proprement dit comprendra l’allumage de la flamme du calice, un échange des fleurs (selon le rituel établi par le Tchèque Norbert Capek en 1923 et connu sous le nom de Flower Festival / Celebration / Communion), un partage de la parole sur des textes apportés par les uns et les autres, une communion avec du pain et du vin au nom de ‘Iéshoua, et des louanges à Dieu. Selon les participants un partage d’autres rites pourra se faire. Les fleurs qui auront été apportées pour la Flower Celebration seront déposées le soir même au pied de la statue de Michel Servet, devant la mairie du XIVème arrondissement.

Le lieu de cette rencontre à laquelle tout le monde est conviée : Hôtel Ibis de la Porte d’Italie, 13, rue du Val de Marne, Gentilly (juste en limite avec la commune de Paris, accessible par la ligne de bus 57 et le RER B : descendre à la station Gentilly et prendre la sortie Paul Vaillant Couturier, puis prendre la direction est en tournant à droite). Informations et inscription auprès de Jean-Pierre Babin, président de l’AFCU : tél. 02 40 54 55 56, portable 06 07 22 06 84

Les groupes de discussion vont bon train

Le groupe le plus discutant de ceux que nous connaissons (en dehors des “ list ” anglophones) est celui de “ Libres paroles : un synode sur les parvis ” ouvert le 11 octobre 2003, avec une moyenne de 2,48 messages par participant déposés par mois depuis sa fondation jusqu’à la fin de 2005. “ Wontolla ”, l’animateur de ce groupe, appelle les membres de son groupe ses “ jeunes loups ” ! Ils en veulent ! Les “ Unitariens francophones ” aiment également la discussion avec une moyenne de 1,78 messages par participant et par mois depuis le lancement du groupe le 9 avril 2005. Les Italiens (groupe fondé le 31 mai 2004) sont également très actifs avec une moyenne de 1,12. Ensuite viennent les Canadiens francophones (0,32) et le groupe hispanophone animé à partir de Mexico (0,15) – mais ce dernier, le groupe de loin le plus important, connaît une admirable progression de ses effectifs (205 membres le 1er octobre 2005 et 235 à la fin de l’année) et fournit une documentation abondante. S'est ajouté au "CUC-en-francais", le groupe de travail qu'est le Rassemblement francophone unitarien universaliste (RFUU), qui, lancé le 30 novembre, avait déjà 11 membres en fin d'année, lesquels ont déposé pas moins de 72 messages ce mois de décembre. Bonne chance au nouveau venu !

Du côté de l’Italie

À l’initiative de Roberto Rosso, fondateur et président de la Congregazione italiana christiano unitariana (CICU), s’est tenue à Turin, à la mi-novembre, une première rencontre de cette congrégation. Celle-ci s’est voulue commémorative de la mort en martyr de Ferenc David, premier évêque de l’Eglise unitarienne de Transylvanie, emprisonné au donjon de la forteresse de Deva et mort le 15 novembre 1579. La CICU, qui est membre partenaire de l’AFCU, est elle aussi en plein essor. Son site, en lien entre autres avec Profils de libertés, a été rénové. Son groupe de discussion a un rythme soutenu depuis son lancement et comprend à ce jour 42 membres (lesquels ont déposé pas moins de 62 messages en décembre dernier). La CICU a été rejointe dernièrement par deux pasteurs (l’un en provenance d’une Eglise anglicane et l’autre d’une Eglise baptiste) et un historien du christianisme. Le révérend Guido Travaglioni seconde Roberto Rosso en qualité de secrétaire général. On peut correspondre avec lui en français. L’idée d’une future Eglise unitarienne en Italie fait son chemin.

Du côté de la Transylvanie

Le second symposium théologique de l’ICUU se tiendra à Cluj-Napoca, du 3 au 8 juillet 2006. Le thème est "Unitarian/Universalism : Liberal Religion for a Changing Global Society". Nous demandons des volontaires pour traduire en français Unitarian/Universalism. Déjà le premier symposium, tenu au collège Harris Manchester à Oxford du 25 au 30 juin 2001, utilisait la même expression “ A Global Conversation : Unitarian/Universalism at the Dawn of the 21st Century ” (publié par l’ICUU en 2002 sous la direction de Andrew M. Hill, Jill K. McAllister et Clifford M. Reed). Comment traduire aussi U*U qui devient également à la mode ?

Nonobstant ces obstacles linguistiques nous vous convions à participer à cette importante rencontre. L’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) propose de se retrouver à Budapest le samedi midi 1er juillet, de prendre contact avec l’Eglise unitarienne de Hongrie et de visiter la ville, d’assister au culte le dimanche matin 2 juillet, puis d’arriver à Cluj-Napoca dans l’après-midi en prenant le vol de la Carpatair. Le retour pourra se faire le mardi 11 juillet après trois jours de visite des lieux historiques (Turda, Alba-Julia, Deva) et des Eglises unitariennes des régions de Brasov et de Targu-Mures. Pour ceux qui sont intéressés, prendre contact sans plus attendre avec Raphaël Chiantello.

Libres propos

Dieu, dont la présence est tellement ressentie …

Message reçu de Jean-Pierre Babin (président de l’AFCU), le 9 novembre 2005

DIEU ! Nous sommes attachés (et dans bien des sens) au Dieu Unique ! Pour toi et moi, et bien d'autres, Il ne constitue même plus une "foi", mais une "évidence" perceptible pour tous nos sens, par notre coeur, par notre conscience, et respirable, "hûmable", goûtable, touchable, visible, audible, etc. Bien entendu, personne ne peut rien dire de clair et de "définitif" sur Dieu, mais pourtant, je viens de lire ceci en présentation du nouvel ouvrage de Daniel Meurois-Givaudan* : “ Dieu n'est certainement ni une Présence ni une Force définies et stables une fois pour toutes, c'est un inimaginable Champ de Conscience qui nous invente et nous construit en permanence, mais que nous construisons et nourrissons constamment. Il est indissociable de Sa Création, tout comme celle-ci Lui est indispensable pour être et s'expanser. Le Un est multiple dans son expansion mais le multiple ne récite que l'Un. Il inspire ce qui lui est expiré et expire ce qui lui est inspiré. Il est Respiration. Il est l'acte d'aimer. Innombrables sont les projets du Divin mais unique est leur but en Soi ” Seigneur ! que la petite Flamme de notre Calice nous permette d'entrevoir en quoi nous pouvons mieux te servir vers ce but ! ”.
* Comment dieu devient Dieu, aux éditions Le Persea, 2005.

Il y a catholiques et catholiques !

précision apportée par André Verheyen, animateur du mouvement la Libre pensée chrétienne

L’article de Michel Benoît à propos de la conférence de John P. Meier [voir la CU n° 50] est fort intéressante. Voici une réaction après une première lecture de cet article. 1 – Les critiques de Meier visent une conception catholique dogmatique et autoritaire que la Libre pensée chrétienne combat également. 2 – Cela explique que nous ne nous reconnaissons plus dans les catholiques dont il est dit “ Ils ne peuvent rien savoir du Christ en dehors d’une foi modelée par le dogme ”. 3 – Nous ne nous sentons pas concernés non plus quand il ajoute : “ … il est temps pour les catholiques de trancher et d’extraire la quête du Jésus historique de la gangue en béton armé du dogme et de la théologie catholiques ”. Il y a longtemps que c’est fait. 4 – C’est pourquoi je ne puis pas partager l’opinion de Michel Benoît quand il dit : “ revenir au Jésus de l’histoire, c’est s’éloigner du fondement même du catholicisme ”, à moins, évidemment, de réduire le catholicisme à son aile conservatrice (Ratzinger & Co.). 5 – Idem lorsqu’on parle de “ tension irréconciliable entre le Jésus de l’histoire et le Christ de la foi ”, à moins que ce Christ de la foi ne soit conçu de manière fondamentaliste. Mais cela n’est pas propre au catholicisme. 6 – Ma conclusion provisoire : la théologie contemporaine, tout comme la catéchèse actuelle, doit être “ existentielle ”, dans le sens où elles doivent partir du réel vécu. Et donc toute christologie crédible doit partir de Jésus de Nazareth ”.

Rassembler

Message de Paul Pistre, rédacteur de la “ Lettre aux catholiques amis des maçons ”
Toulouse, le 03 janvier 2006

Je m’aperçois que vous jouez, de plus en plus, le rôle d’un berger, de rassembleur, faisant Eglise ”.

Bonjour aux minorités !

Jean-Claude Barbier, chrétien unitarien

Si nous sommes croyants en Dieu, disciples de Iéshoua, ou tout simplement humanistes, soyons fiers de nos convictions, des valeurs que nous promouvons, de nos traditions respectives, de nos propres coutumes. Soyons debout et n’ayons pas peur des vagues uniformisantes des cultures temporairement dominantes et des modes passagères. Nous avons l’avenir devant nous …comme d’irréductibles Gaulois ! Iéshoua nous a-t-il pas dit qu’il était notre roc et qu’il était avec nous jusqu’à la fin des temps ? De quoi avons nous peur ? d’être minoritaires ? Mais toutes les grandes Eglises historiques deviennent elle aussi minoritaires au sein de nos sociétés civiles. Il en est de même des partis politiques et des syndicats. Oui, le sel de la terre est une pincée, mais celle-ci ne suffit-elle pas pour saler la marmite ? Certains intellectuels s’engageaient naguère dans les grands mouvements pour exercer du pouvoir ou pour être comme ils disaient “ avec le peuple ”, au moins, nous serons débarrasser de ces ambitieux qui furent de grands totalitaires devant l’Eternel. Nous voulons être nombreux pour nous sentir consolider dans notre foi, mais nous ne sommes plus au temps de Clovis et des grandes conversions ! et, de nos jours, le prosélytisme rime trop souvent avec fanatisme. L’engagement militant redevient le service auquel notre maître ‘Ieshoua nous conviait par le lavement des pieds, loin des grandes foules …

Les bonnes questions de Simone Balthazar et de Benoît Vincent

Messages adressés le 25 mars 2002 au site du protestantisme libéral unitarien" de l’Église Réformée de l’Alliance (dont le site indépendant Profils de libertés a, depuis, pris le relais).

Nous avons consulté votre site web de long en large avec grand plaisir et nous nous permettons de vous écrire afin de vous poser quelques questions. En effet, nous trouvons admirables les idéaux que propose le protestantisme libéral, mais nous aimerions être éclairés sur les points suivants.

Question 1 - A la lecture de vos textes, il nous semble que vous professez une “ liberté de croyance ” la plus grande possible, aucune confession de foi n’étant imposée. Dans ce cas, accueillez-vous comme membres à part entière des personnes qui croient en la Trinité ? Et qu’en est-il des agnostiques qui se reconnaissent dans le message éthique proposé par le Nouveau Testament ?

Question 2 - Les unitariens nient le dogme de la Trinité et voient en Jésus un révélateur de Dieu mais non son incarnation exclusive.

Sachant
1) que d’autres personnes dans l’histoire ont été également des “ révélateurs ” de Dieu et que, parmi ces personnes, certaines ont laissé une oeuvre écrite abondante,
2) qu’il est extrêmement difficile de dire, sur la base des travaux historiques sérieux, qui était Jésus et quelle était la nature exacte de son message, pourquoi se dire chrétiens aujourd’hui ? Pourquoi se référer à la Bible alors que d’autres oeuvres donnent un accès plus direct et moins “hypothétique” à un message d’amour peut-être tout aussi beau et exigeant ? Quelle est votre spécificité par rapport à un rassemblement inter religieux si, comme vous le dites, vous n’imposez pas de confession de foi ?

Question 3 - Qu’est-ce qui fonde votre système éthique, comment isolez-vous, dans l’Evangile, les passages qui vous semblent authentiques et vous guident pour agir ? Sur quel(s) critère(s) : la conscience, les méthodes historiques, autres?

Question 4 - Est-ce que, selon le point de vue libéral, Jésus a le monopole de Dieu ? Autrement dit, considérez-vous qu’il ait pu se tromper sur certains points ?

Question 5 - Le culte est-il bel et bien centré sur les Evangiles ? Quelle place accordez-vous à l’Ancien Testament ? Lisez-vous des textes d’autres religions ?

Question 6 - Les gens qui se reconnaissent sous l’ “étiquette” libérale semblent assez différents quant à leur foi. Ces différences sont-elles prises en compte lors du culte ? Quelle place occupent les laïcs durant le culte ? Le pasteur a-t-il seul le droit à la parole ?

(Allo Rézo - qui veut répondre ?