Mes réflexions sur la
paix contribuent bien souvent à raviver en moi un de
mes souvenirs impérissables de l’instruction
religieuse; il s’agit des commentaires sur les chapitres
6 à 9 de la Genèse. Le récit du déluge
avait sans doute pris dans ma tête d’enfant des
proportions gigantesques, mais l’Alliance ne m’avait
pas laissé insensible à l’arc-en-ciel
!
Je me souviens que les
bases de l’enseignement
reçu, ma première réaction a été
de rechercher, après un fort orage, l’arc-en-ciel
et… ne le voyant pas, de faire part de mon inquiétude
à mes parents à propos de l’absence de
message de paix que Dieu aurait dû envoyer après
un tel déchaînement des éléments.
Ce souvenir a donc contribué à attirer mon attention
sur la légende indienne de l’arc-en-ciel que
je ne résiste pas à vous faire partager.
Un beau jour, toutes les couleurs du monde entier
se mirent à
se disputer. Chacune prétendait qu’elle était
la plus belle, la plus importante, la plus utile, la préférée!
Elles se vantaient à haute voix, chacune étant
bien convaincue d’être la meilleure. Le bruit
de leur querelle enfla de plus en plus. Soudain un éclair
d’une lumière aveuglante apparut dans le ciel,
accompagné de roulements de tonnerre. La pluie commença
à tomber à torrents, sans discontinuer. Effrayées,
toutes les couleurs se tapirent et se rapprochèrent
pour chercher un abri les unes près des autres.
La pluie prit la parole: “Stupides créatures
qui vous battez entre vous, chacune essayant de dominer l’autre,
ne savez-vous pas que c’est Dieu qui vous a faites toutes,
uniques et différentes, chacune dans un but particulier?
Il aime chacune d’entre vous, il a besoin de vous toutes.
Joignez vos mains et venez avec moi. Il va vous étendre
à travers le ciel en un magnifique arc-en-ciel, pour
vous montrer qu’il vous aime toutes, que vous pouvez
vivre ensemble en paix, comme une promesse qu’il est
avec vous et comme signe d’espérance pour demain!»
Ainsi chaque fois que
Dieu envoie une pluie pour laver le monde, il place l’arc-en-ciel dans son
ciel, et quand nous l’apercevons nous devrions nous
rappeler qu’il veut que nous sachions, nous aussi, nous
apprécier les uns les autres, et le louer de cette
merveilleuse complémentarité.
Souhaitons que les hommes
prennent le temps de regarder, au moins de penser, à l’arc-en-ciel
et puissent ainsi se rappeler que Dieu donne mais qu’il
attend que notre diversité soit utilisée pour
le servir.
Pierre Nambot, Évangile
et Liberté, n° 1, 1998
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