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 Les chroniques



     Sitting Bull

 

 

 

   

 


Le droit d’habiter cette terre

 

 

Voyez, mes frères, le printemps est venu ; la terre a reçu l’étreinte du soleil, et nous verrons bientôt les fruits de cet amour !

Chaque graine s’éveille et de même chaque animal prend vie. C’est à ce mystérieux pouvoir que nous devons nous aussi notre existence ; c’est pourquoi nous concédons à nos voisins, même à nos voisins animaux, le même droit qu’à nous d’habiter cette terre.

Pourtant, écoutez-moi, vous tous, nous avons maintenant affaire à une autre race – petite et faible quand nos pères l’ont rencontrée pour la première fois, mais aujourd’hui grande et arrogante.  Assez étrangement, ils ont dans l’idée de cultiver le sol et l’amour de posséder est chez eux une maladie.  

Ces gens-là ont établi beaucoup de règles que les riches peuvent briser mais non les pauvres.  Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent.  Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour leur propre usage et se barricadent contre leurs voisins ; ils la défigurent avec leurs constructions et leurs ordures.  

Cette nation est pareille à un torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage.

Nous ne pouvons vivre côte à côte.

Sitting Bull, Chef sioux hunkpapa (1875)
Paroles indiennes par Michel Piquemal, Collection Carnets de Sagesse chez Albin Michel.