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 Les chroniques



    Béatrice Spranghers

 

 

 

 

 

 

 

   

 


Sources intérieures

 

 

Il est fort heureusement beaucoup de bons livres qui font avancer la réflexion. Il en est aussi de particulièrement précieux qui, une fois refermés, vous laissent serein et pacifié.

C'est bien le cas du dernier livre de Michel Théron, La Source intérieure. Une fois lu, il faudra le ranger à portée de main. On aura envie de s'y re-sourcer.

Peste est de la religion qui entrave, qui ressemble à un contrat intéressé : je te donne pour que tu me donnes (en latin : do ut des). Dans cette sorte de testament spirituel, Michel Théron nous convie à une religion qui soit relecture de soi pour accéder à la vérité profonde et essentielle de son être, à la source intérieure, dans une introversion méditante : se recueillir pour s'accueillir.

L'auteur recherche la voix première de Jésus, débarrassée des scories du narratif. Il s'agit de "désédimenter" le texte pour accéder à la Source, celle que l'on trouve dans les logia et dans l'évangile de Thomas. « Jésus n'est que sa propre parole et nous le connaissons quand nous l'écoutons. Laissons donc les credos ou articles de foi...».

Et pourquoi idolâtrer un homme dont tout l'enseignement est un refus de l'idôlatrie. Ce qui importe et emporte, c'est la Parole qu'il transmet, non le personnage.

Michel Théron écrit bien, avec une sagacité intelligente saupoudrée d’humour.

Le Petit lexique des hérésies chrétiennes ne vous laissera pas indifférent non plus. La diversité, c’est la richesse de la vie. On en convient. Le foisonnement des choix de la lecture de la Bible, c’est comme un patchwork qui donne à penser.

L’état originel d’effervescence intellectuelle a précédé l’instauration de la pensée unique, pauvre et souvent malhonnête.

Allez donc voir à la page « sociniens ». Voilà de la belle hérésie, un choix bien légitime.

Béatrice Spranghers, le 22 juin 2005