Il
est fort heureusement beaucoup de bons livres qui font avancer
la réflexion. Il en est aussi de particulièrement
précieux qui, une fois refermés, vous laissent
serein et pacifié.
C'est bien le cas du dernier
livre de Michel Théron, La Source intérieure.
Une fois lu, il faudra le ranger à portée de
main. On aura envie de s'y re-sourcer.
Peste est de la religion qui
entrave, qui ressemble à un contrat intéressé :
je te donne pour que tu me donnes (en latin : do ut des).
Dans cette sorte de testament spirituel, Michel Théron
nous convie à une religion qui soit relecture de soi
pour accéder à la vérité profonde
et essentielle de son être, à la source intérieure,
dans une introversion méditante : se recueillir pour
s'accueillir.
L'auteur recherche la voix première
de Jésus, débarrassée des scories du
narratif. Il s'agit de "désédimenter" le
texte pour accéder à la Source, celle que l'on
trouve dans les logia et dans l'évangile de Thomas. « Jésus
n'est que sa propre parole et nous le connaissons quand nous
l'écoutons. Laissons donc les credos ou articles de
foi...».
Et pourquoi idolâtrer
un homme dont tout l'enseignement est un refus de l'idôlatrie.
Ce qui importe et emporte, c'est la Parole qu'il transmet,
non le personnage.
Michel Théron écrit
bien, avec une sagacité intelligente saupoudrée
d’humour.
Le Petit
lexique des hérésies chrétiennes ne
vous laissera pas indifférent non plus. La diversité,
c’est la richesse de la vie. On en convient. Le
foisonnement des choix de la lecture de la Bible, c’est
comme un patchwork qui donne à penser.
L’état originel
d’effervescence intellectuelle a précédé l’instauration
de la pensée unique, pauvre et souvent malhonnête.
Allez donc voir à la
page « sociniens ». Voilà de la belle
hérésie, un choix bien légitime.
Béatrice Spranghers,
le 22 juin 2005
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