Toujours
atteint du même syndrome du "complot
maçonnique", le dit cardinal a récemment
accusé la maçonnerie de contrôler toute
la politique européenne "à Bruxelles" et "depuis
Bruxelles". Pour preuve, le texte de la Constitution
européenne n'a-t-il pas été rédigé sous
la responsabilité d'un maçon notoire, Valéry
Giscard d'Estaing !
Une fois cette situation
ainsi décrite,
Ratzinger insista pour que les évêques se mobilisent,
par leurs enseignements, contre cette attaque de la franc-maçonnerie.
Se voulant gardien de l'orthodoxie, le cardinal allemand
est persuadé que l'Espagne est pour les maçons
un banc d'essai pour extirper toute influence chrétienne
d'Europe : s'ils réussissent dans ce sanctuaire spirituel
qu'est l'Occident, il leur sera plus facile de réussir
ensuite dans le reste du continent. De toute évidence,
le cardinal est alarmiste. De fait, il aida Cañizare
(1) à "inspirer" le discours papal.
Rome va donc prendre
très au sérieux
le "problème espagnol". À Rome, on
ne sait pas si José Luis Zapatero, l'actuel premier
ministre de l'Espagne, est franc-maçon ; par contre
les hiérarques sont persuadés, sans le moindre
doute, que Rubalcaba l'est (2). Et quelle a été la
première personnalité politique à rendre
visite à José Luis Zapatero, seulement deux
semaines après son élection ? Sinon le maçon
du 33ème degré, Giscard, père de la
Constitution européenne ! Et qui prépara l'entrevue
? Sinon Rubalcaba en personne ! Cela se passait le 31 mars
dernier, à peine deux semaines après les élections.
Voilà la thèse confirmée (3).
(1) Mgr Cañizares est l'archevêque
de Tolède.
(2) Rubalcaba est le porte-parole du Parti socialiste au
Parlement et considéré par
beaucoup comme éminence grise du nouveau gouvernement.
(3) (source : religiondigital.com ; information transmise par Jaume de Marcos,
président de la Société unitarienne d'Espagne)
[ traduction : Jean-Claude Barbier ] |