Béatrice Spranghers

Un sociologue français s'est lancé dans une recherche originale : les affinités des rats bruns en matière de musique. Il a donc fabriqué quatre cavités insonorisées reliées par d'ingénieux tunnels, permettant aux rats d'aller et venir au gré de leurs préférences selon la musique diffusée. Suprême raffinement, une pédale permettait au rat de couper le son ou de le relancer.

Faut-il être désœuvré pour s'investir dans pareille expérience. N'empêche voici les résultats de cette patiente et laborieuse étude.

Les Rolling Stones rebutèrent profondément cette gent peu éclectique. Idem pour les Beatles, Le King Elvis, et même Bach et Mozart.

Soudain inspiré, notre homme se souvint que de tout temps, les temples ont abrité des rats. [ Il est vrai que l'on entend parler aussi de "grenouilles de bénitiers". Oui, mais ça c'est forcément des grenouilles catholiques, vu que dans les temples protestants, point de bénitier.] Cette prédilection des rats pour les temples, n'était-elle pas due uniquement au festin de miettes, reliquat de la cène ?

Suspense lors de la diffusion d'une impressionnante série de cantiques diversement appréciés. Nous voici enfin informés : en tête du hit parade, les rats ont plébiscité le cantique 84 « Dans ta maison je suis heureux ».

Tant d'efforts confirment donc une certitude ancienne : les humains sont remarquablement intelligents et présentent un comportement étroitement comparable à celui des rats.

Béatrice Spranghers, Lillois le 19 septembre 2003