"L'oppression rend fou, même le sage" martelait
amèremenrt Qohélèt voici bien longtemps. Et cette
douloureuse constatation s'avère d'actualité.
Comment ? Les pillards qui sévissent à Bagdad
et ailleurs seraient-ils des sages subitement
frappés de folie furieuse ?
Pas nécessairement et surtout pas ceux qui dévalisent
odieusement les hôpitaux plus que jamais indispensables.
Par contre, il s'avère une fois de plus que
l'oppression et son insoutenable cortège d'injustices dévastent
insidieusement les esprits à court, moyen et long terme. Ceux qui
depuis longtemps ont fait le deuil de leur dignité se comportent
(éventuellement) en barbares.
Tragédie : même le sage peut y perdre
ses repères.
Que notre juste indignation ne dérape pas en
condamnation méprisante à l'égard des fauteurs. L'humanisme
dont nous nous gaussons aurait-il résisté dans de semblables
circonstances ?
Que celui qui n'a jamais péché jette
le premier la pierre.
Béatrice Spranghers,
vendredi 11 avril 2003
|