Les chroniques    24|03|2003

G. W. Bush, l'idolâtre  Imprimer


Le président de la Fédération protestante de France, le pasteur Jean-Arnold de Clermont, a condamné le « messianisme politico-religieux » et le « fondamentalisme » du président américain, au cours de l'assemblée générale de cette fédération d'églises, qui s'est tenue samedi 22 mars à Paris. « Nous devons, en relation avec les églises américaines, nous mobiliser théologiquement et spirituellement contre une telle idéologie. » Pour le pasteur Jean-Arnold de Clermont, George Bush « développe un discours qui n'est qu'une idolâtrie, sans rapport avec le Dieu de la Bible ».
Le Monde
daté du mardi 25 mars 2003, page 12

Les protestants de France se démarquent clairement des mouvements fondamentalistes américains. Certains diront que c'est courageux. Non, c'est tout simplement logique.

Cette croisade contre le mal (entendez "les autres qui ne sont pas avec nous") est sans rapport avec le Dieu de la Bible dont il est fermement spécifié que l'on ne peut pas prendre son nom en vain, qu'on ne peut pas se l'approprier pour justifier quoi que ce soit et surtout pas une guerre illégale. G. W. Bush manipule les mentalités avec de vieux slogans de croisade qui, il est vrai, ont eu leur temps de gloire : "Dieu le veut" (1).

Un tel fondamentalisme ne peut fonctionner qu'auprès de populations moutonnières, auprès d'esprits atrophiés perméables au diktat le plus absurde parce qu'il leur manque ce joyau de la Réforme : le libre examen, l'indépendance de l'esprit.

Béatrice Spranghers, 25 mars 2003

(1) ce fameux cri du pape Urbain II appelant à une des premières guerres saintes contre les arabes (27 nov. 1095). Cri de guerre repris par Godefroid de Bouillon et qui retentira deux siècles durant.