Les chroniques    17|03|2003

Quand les colonies servent de repères à l'armée  Imprimer


Nous sommes lundi, les oiseaux s'éveillent. Après un détour par la cuisine pour un café bien serré, j'ouvre mon courrier et consulte les dernières dépêches. Deux titres :

Six palestiniens dont un bébé et un enfant, tués ce 17 mars (AFP)

Suivant l'Agence AFP, une trentaine de chars (provenant de la colonie juive de Netzarim !) et des forces d'infanterie, ont pénétré vers 4h00 du matin dans le camp de Nousseirat (Gaza). Six palestiniens ont été tués: un bébé de moins de deux ans, Hana a-Assar, quatre jeunes gens dont un enfant de 13 ans. Le cinquième a été écrasé sous les débris d'une maison dynamitée par l'armée israélienne.

Hier, dimanche, une américaine, Rachel Corrie, est morte écrasée par un bulldozer alors qu'elle tentait de s'opposer à la destruction de maisons palestiniennes à Rafah. A ce propos, Rafah, c'est loin de Tien an Men ?

Une guerre en Irak aggraverait la menace terroriste (ATS)

Suivant le secrétaire général d'Interpol, l'américain Ronald Noble, qui a mis en alerte renforcée tous les branches de l'organisation, "les polices du monde doivent se préparer pour toute augmentation potentielle d'attentats s'il y a la guerre [en Irak]. Interpol ne peut tout simplement pas se permettre d'ignorer ce risque".

Le terrorisme, le mensonge et l'hypocrisie

Les kamikazes sont évidemment des terroristes. Le sont aussi ces armées prêtes à bondir, les unes sur les palestiniens, les autres sur les irakiens. Le sont aussi ces marionnettes lobotomisées auquelles le brouet médiatique a donné le nom de "héros", ces "dgihaïes", cette "tsaale". Un battage médiatique qui masque aussi en réalité les mensonges et une hypocrisie permanente de la diplomatie internationale.

Je fais partie de cette espèce en voie de disparition qui pense que terrorisme institutionnel est très grave, car organisé froidement par des dirigeants de pays démocrates. Il portera aussi une double responsabilité:
- celle de futurs attentats qui seront certainement perpétrés par des jeunes musulmans impuissants et exaspérés, mais déterminés à exprimer leur colère;
- et celle de laisser un grave préjudice à la démocratie en général.

Le soleil va se lever, il fera beau et les femmes jolies.
Le jour s'est levé, il faut le vivre.
Rantanplan, le chien de ma fille, s'impatiente.
De l'air, vite de l'air. Tu viens Rantanplan.

Pierre Bailleux, 17|03|2003