Les chroniques | 03|03|2003 |
Pour une Europe Laïque | Imprimer |
Un point commun : le constat
de précarité de notre société civile et religieuse.
Notre société s’interroge sur son devenir. Des voix
s’élèvent de tous bords pour la défense de
valeurs éthiques fondatrices de l’ordre démocratique
au sein d’une société pluraliste ou plurielle. Ce pluralisme,
qui supposerait l’exercice social de la tolérance, se traduit
malheureusement aujourd’hui en luttent d'influence auprès
du Parlement européen. “Allons, bâtissons-nous une
ville et une tour, dont la tête soit dans les cieux, et faisons-nous
un nom, pour que nous ne soyons pas dispersés sur la surface de
toute la terre”. Cette tentation de totalitarisme prend insidieusement
de l’importance dans l’esprit des églises européennes.
C'est pourquoi je plaide pour une société laïque, vraiment laïque. C’est-à-dire une société dans laquelle croyants et non-croyants pratiquent une vigilance active dans la défense des valeurs démocratiques. Ces valeurs ne peuvent être approchées que dans un dialogue réel entre les forces vives des différents courants de pensée. Ce n’est pas le moment de nous replier chacun sur nos positions sécurisantes. La démocratie n’est
pas le triomphe d’une partie de la société sur une
autre, c’est la capacité d’assujettir les lois économiques
et idéologiques à l’esprit de liberté, d’indépendance
et de responsabilité créatrice. “Soyons des hommes et Dieu sera Dieu”, autrement dit, à nous d’endosser notre stature d’homme, d’assumer cette folle espérance que Dieu a placée en nous. Plus besoin alors de nous fabriquer des ersatz de Dieu, caricatures grotesques que nous inventons pour masquer notre faiblesse. Retrouvons notre condition d’homme,
conscients de ce qu’elle a de signifiant et de grandiose vis-à-vis
de Celui qui est, l’ineffable, l’indicible. Pierre A. Bailleux. 3
mars 2003 |