Les chroniques | 26|01|2003 |
Qohélèt était-il beau ? | Imprimer |
Question idiote : je me demande si Qohélèt
avait de la prestance, s'il était beau. Ou s'il était laid,
comme le sage Socrate au nez camus. Ou encore comme Jean-Paul Sartre qui,
à sept ans, découvre son irréparable laideur quand
pour la première fois sa mère lui fait couper les longues
boucles qui encadraient son visage. Et de dire : il faudra "faire
avec". Dans la suite, ses nombreux succès féminins
on dû le consoler du regard consterné de sa mère. La laideur porte-t-elle à la réflexion ? A
la sagesse ? Elle engage peut-être à un certain dépassement
de soi, à une solide détermination d'exploiter ses richesses
intérieures plutôt qu'une futile apparence superficielle. Un peu comme le dit cette autre sentence de Qohélèt
(7;4) : «Le cœur des sages est dans la maison de deuil, et
le cœur des insensés dans la maison de joie». Non pas
qu'il faille bouder la joie et rechercher de sordides tristesses, mais
plutôt privilégier les occasions d'exercer sa réflexion,
de penser sa vie, afin de la vivre activement, consciemment, intensément. Qohélèt était-il beau ? Georges W. Busch est-il beau ou laid ? Question d'appréciation, on s'en fout. Mais au fait, est-il sage ou pas ? Evodie Beuzart |