Les chroniques | 17|01|2003 |
Souvenir d'enfer | Imprimer |
Il me reçoit en compagnie d’un “pasteur”
d’une secte qui se prétend “protestante”. Ce
“pasteur” en question est un homme convaincu. Je remarque
incidemment qu’il a exigé d’être présent
lors de notre entretien, et c’est lui qui le dirige. Au bout d’une
heure, il me déclare apostat, prononce l’anathème
sur ma personne et me prie de m’en aller. Je dois vous dire que les deux thèmes de la discussion
- où plutôt du monologue - ont été l’exorcisme
et les divers moyens de gagner le paradis. Le monde des anges, des archanges,
de Lucifer et des démons reste pour moi un jardin fermé
que je n’ai aucune propension à explorer. Juin 2002. Il a parlé pendant quatre heures: le nucléaire,
les atteintes à la biosphère, les attentats à New-York
et les massacres à la télévision, le stress permanent
dans son travail, etc. Il y a deux ans, son épouse a demandé
le divorce, elle ne supportait plus son agressivité, ses dossiers
qu’il ramenait tous les week-end. Elle avait voulu échapper
à l’angoisse insupportable qu’engendrent les coups
et les fantasmes sexuels de son mari. Il s’était alors “libéré”
par l’alcool et les drogues avec comme conséquence une tentative
de suicide pendant l’été 2000. Puis ça a été
les relations sado-masochiques (avec des partenaires des deux sexes trouvés
dans les annonces d’un journal publicitaire bien connu) avec comme
conséquence une impuissance sexuelle totale. Et enfin la “libération”
spirituelle grâce à l’exorcisme de ce “pasteur”
en mars 2001. Oui! il était enfin heureux dans cette vraie famille
qu’était “l’église du Christ”. Oui!
ce “pasteur” était vraiment un père à
qui il trouvait normal de faire don des 20% du reste de ses appointements
après paiement de la pension alimentaire. Oui! il avait trouvé
le soulagement de ses angoisses permanentes. Oui, enfin, Lucifer et sa
horde de démons existaient vraiment : j’avais tort de ne
pas m’en préoccuper et de tromper ainsi mes lecteurs. C’était là son témoignage et
il avait désiré me l’exprimer. Octobre 2002. «Dieu, du haut des cieux, regarde les
fils de l’Homme Pierre Bailleux. 17|01|03 |