Les chroniques | 04|07|2001 |
Un génie de la pensée et de la foi | Imprimer |
Le professeur Monod était connu surtout pour ses
recherches dans le domaine des sciences, particulièrement la géologie
et la botanique, et pour ses voyages dans le Sahara. Humaniste et pacifiste
convaincu, grand défenseur de la nature, il était très
discret quand on lui parlait de la foi. Je l'ai côtoyé à plusieurs reprises,
notamment à l'occasion de ses nonante ans. C'était au Lignon,
une banlieue cosmopolite de Genève. Mon ami Claude-Jean Lenoir
assurait à l'époque le ministère pastoral de cette
église protestante libérale et avait invité Th. Monod
à partager nos recherches unitariennes. Quel homme! Quelle humilité!
Quelle patience et quelle bienveillance dans ses paroles! Il avait la
répartie prompte et instantanée mais toujours respectueuse
de son interlocuteur. Fils du théologien et pasteur Wilfred Monod, il était profondément attaché au protestantisme libéral unitarien. Il admirait Schweitzer et le considérait comme l'un de ses maîtres à penser: "Il ne s'est pas contenté de penser -et il pensait juste-, il a puisé dans sa foi son énergie pour agir concrètement, c'est un grand homme, ce Schweitzer ". Déjà à Genève, il s'inquiétait
de la dérive des églises réformées francophones
qui commençaient à s'octroyer une autorité illégitime
en matière de foi. Au revoir Monsieur Monod. Pierre Bailleux. 04|07|2001 |