Les chroniques    08|05|2001

Le centre du labyrinthe n'est pas la fin  Imprimer


L'odyssée de l'existence n'est jamais un chemin rectiligne. Nous y avançons comme dans un labyrinthe où divers chemins s'offrent à nous. Lequel choisir pour accéder au centre ? Il faut risquer à chaque fois, puisque nous sommes engagés, comme dit Pascal.

L'immobilisme, c'est la mort. Alors il faut accepter l'erreur toujours possible. On ne peut pas faire de brouillon de sa vie, dit joliment Sullivan. Il faut donc accepter d'être désorienté, de ne connaître à l'avance ni la durée du parcours, ni un chemin balisé; accepter l'errance, se perdre pour se trouver. Jésus disait de façon énigmatique : celui qui perdra sa vie à cause de moi la trouvera.

Ainsi va le cheminement de la foi. Exigeant, volontaire, parfois douloureux, jamais direct. On croit s'égarer, alors que le détour justement rapproche du but, bien qu'il semble nous en éloigner. Tôt ou tard, la découverte du centre, du sens, l'éblouissement, l'acquis d'une parcelle de connaissance, un surplus de sagesse, de foi.

Mais le centre du labyrinthe n'est pas la fin. Il faut en sortir. C'est à chaque fois un nouveau point de départ d'une existence transcendée, chargée de sens parce que la connaissance lui confère une direction, une orientation pour vivre et faire vivre.

Douce et tenace utopie: en dépit de tous les détours que son histoire emprunte, l'humanité est perfectible, comme nous le sommes nous-mêmes.

Evodie Beuzart 08|05|2001