Les chroniques    14|03|2001

Leçon de gemmologie  Imprimer


Le charme mystérieux des gemmes, leurs couleurs exquises et leurs jeux de lumière suffiraient à les rendre précieuses (1).

- La couleur
D'où vient la couleur d'une gemme ? Elle est le produit de la lumière qui la traverse. La couleur dépend donc largement de la façon dont elle absorbe la lumière. La lumière blanche, comme on le sait, combine les couleurs de l'arc-en-ciel. Chaque gemme possède un degré, un spectre d'absorption.

- L'indice de réfraction
La surface d'une pierre polie ne réfléchit qu'une petite partie de la lumière qu'elle reçoit. Le reste la pénètre. Dans la gemme, la densité optique n'est pas le même que dans l'air, la lumière est ralentie et déviée (réfractée). L'importance de cette déviation définit l'indice de réfraction (IR) qui permet d'identifier une pierre.

- L'éclat
L'aspect général d'une gemme, son éclat est déterminé par la façon dont la lumière est réfléchie par sa surface. On dit que l'éclat est brillant si la pierre réfléchit la lumière comme un miroir. Si elle renvoie peu de lumière, l'éclat est dit terne ou terreux.

Si vous prenez une série de pierres diversement taillées, la lumière s'y réfracte de manière différente. Il en est de même des consciences humaines qui reflètent inégalement la lumière de Dieu. Les rayons absorbés, réfléchis ou réfractés ne sont pas les mêmes. De la même manière les multiples doctrines et formes de cultes qui se rencontrent dans le christianisme correspondent à des niveaux de vie spirituelle et de développement intellectuel divers et, dans une large mesure, irréductibles. Et au sein même de chaque confession religieuse, il y a des manières différentes de sentir et de concevoir le divin.

Respecter la foi du charbonnier n'est pas incompatible avec une évaluation de l'indice de réfraction de celle-ci et de la qualité de son éclat. Comme chacun d'entre nous va évaluer une pierre précieuse avant de l'acheter, nous devons aussi peser, soupeser, évaluer les doctrines religieuses avant de les faire nôtres. Manifestement, elles ne se valent pas toutes.

Pierre Bailleux, 14|03|2001

(1) Cette chronique est inspirée par le site d'ARTHABILIS