Les chroniques    02|01|2001

Le temps de bien faire  Imprimer


"Enseigne-moi à bien user du temps que tu me donnes" (prière de l'artisan)

Quoi de plus immatériel que le temps, de plus arbitraire que sa mesure, de plus subjectif que sa durée. Nous voici en 2001. Les juifs sont en 5761, les musulmans en 1421, les bouddhistes en 2545… Le temps dirige le rythme de nos vies, esclaves que nous sommes de nos horaires contraignants. "Et chacun de nous meurt affairé" disait Epicure.

Nous savons qu'il y a approximativement quinze milliards d'années explosait ce qu'on appelle communément le Big Bang. Au cours des millions d'années suivantes se forment les somptueuses galaxies. Quatre milliards six-cents millions d'années, voici notre système solaire. Très récemment, cent cinquante mille ans, émerge l'humain, ce fragile "roseau pensant".

Que vaut notre fugace existence quand on la place dans le contexte de ces durées astronomiques? Voilà qui peut peut-être nous aider à relativiser l'importance que nous accordons aux aléas de notre vie.

Un sage d'il y a vingt-trois siècles, Qohelet, nous dit: Tout est "hevel", c'est-à-dire vanité. Tout est fugitif, dérisoire, voué à une disparition prochaine. Apprends que tu es mortel, éphémère. Accepte ta finitude, la précarité de ta vie, de tes œuvres. A partir de cette prise de conscience, tu accèderas à la sagesse, tu apprécieras ta vie, ton présent, sachant que tout bonheur est un don de Dieu (Qoh.9;7-10).

Ce à quoi la prière de l'artisan conclut : "Et le temps de bien faire et à Ta gloire, c'est tout de suite".

Évodie Beuzart 02|01|2001