5. Le septième
jour
Il est impossible d’entrer ici dans tous
les détails d’un symbolisme numérique
savant. De ce point de vue, le milieu daniélique
est un monde d’une grande complexité.
Signalons, du moins, la relation symbolique - inscrite dans
le texte biblique - entre 5 (le monde) et 7 (la durée
du monde) et, d’autre part, entre deux nombres symboliquement
analogues : 3,5 et 35.
Commençons par
le 5 :
Le monde a été créé par 5, ou
comme il écrit en hébreu (cf Genèse 2,4)
par la lettre ה (hé). Cela est noté, dans le texte hébreu,
par une graphie spéciale (petit hé) du mot [1] :
בהבראם behibbar'am
(littéralement :
« dans-leur-être-créé »,
c'est-à-dire : « lorsqu’ils furent
créés »)
Ce mot a fait couler beaucoup d’encre !
On peut, en effet, à cause la graphie du petit « hé »
(graphie conservée par les manuscrits, mais non toujours
par les éditions savantes) lire :
« par hé ils furent créés »
ou encore (la lettre étant aussi un chiffre) « par
5 ils furent créés »
La graphie de la lettre
est suggestive :
ה
Lettre ouverte par en bas (par où s’écoule
toute la massa perditionis qui est l’humanité que nous connaissons) et ouverte par une
petite lucarne, en haut à gauche : la petite fenêtre
des élus. Cela n’est pas un paradoxe : combien
faut-il de glands pour produire un seul chêne ?
Et combien d’œufs pour un seul poisson ? Ou
combien de spermatozoïdes pour féconder un seul
œuf ? Et combien faut-il d’hommes pour que
naisse un seul juste ? Cette fantastique déperdition
est inscrite dans la création elle-même. Le monde
a été créé ainsi…
Or, le nombre pentagonal de 5 est 35. Et le
récit original du septième jour est composé
de 35 mots, ce qui ne va pas sans redondances et correspond,
de la part des rédacteurs, à une intention.
Traduisons littéralement les versets de Genèse
2,1-3 en mettant chaque mot du texte hébreu entre
barres :
1. Furent-achevés
/ les-cieux / et-la-terre / et-toute / leur-armée /
2. Et-finit / Elohim / au-jour / le-septième / son-œuvre
/ que / Il-fit /
3. Il-se-reposa / au-jour / le-septième / de-toute
/ son-œuvre / que / Il-fit /
4. Il-bénit / Elohim / (accusatif) / le-jour / le-septième
/ et-sanctifia / lui /
5. Car / en-lui / il-se-reposa / de-toute / son-œuvre
/ que / Il-créa / Elohim / à-faire.
Au total 35 mots. Le chiffre revient plusieurs
fois en d’autres passages. 35 (la moitié de 70,
comme 3,5 est la moitié de 7). Nous sommes au commencement
de la fin. Les 35 sont terminés. Désormais,
le début de la fin sera marqué du chiffre 36.
C’est ainsi que le comprendront les auteurs du Nouveau
Testament (36 = C6 = T8). Voir, à ce sujet la note sur les nombres
6, 8, 36, 666. Un familier des nombres pentagonaux aura
noté :
5 fois 7 sont 35 et 5 a pour nombre pentagonal
35
7 fois 7 sont 49 et 7 a pour nombre pentagonal 70
On doit rapprocher de 35, le nombre de 3,5 qui
selon Daniel (7,25 ; 12,7) sépare du temps de
la délivrance (cp Apocalypse 11,2-3 ; 12,6 ;
13,5). 3,5 (moitié de 7) est analogue à 35 (moitié
de 7O).
Les sages, les gens
intelligents, ceux qui comprennent
- cf Daniel 12,3 , mais
le terme est bien connu à Qumran (cf 1QS 3,12)- sont
de ceux qui également connaissent l’usage de
ce symbolisme numérique, dont Daniel est témoin
ancien et une source. Plus tard, cette connaissance sera conservée
par des groupes souvent hérérodoxes (juifs ou
chrétiens d’origine juive). Mais c’est
là une
autre histoire…
[1] Cette graphie
n'apparaît pas ici à l'écran (le
petit "hé"
ה ), nous nous excusons auprès
des hébraïsants avertis (le webmaster).
[2] Dans les
articles cités, on trouvera משכ'ל'ם écrit :
מסכ'ל'ם
. . Cela ne change rien à
la prononciation actuelle, mais peut légitimement choquer
un hébraïsant. Ayant toujours été
soucieux d’orthographe, je plaide non-coupable !
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