CORRESPONDANCE UNITARIENNE | janvier 2006 |
Les infos de janvier | |
Les informations - Groupes unitariens de discussion Ils se portent très
bien et les performances du mois de novembre ont été excellentes
! (a) http://mx.groups.yahoo.com/group/unitariosuniversalistasmexico/ L’Assemblée fraternelle
des chrétiens unitariens
(AFCU) tiendra sa prochaine AG à Paris, - Naissance du RFUU au Canada francophone Maurice Cabana-Proulx,
membre de notre groupe de discussion « Unitariens
francophones », nous fait part d'une initiative prise lors d’une
rencontre régionale de l'Est canadien organisée par le
Conseil unitarien du Canada (CUC). Les francophones, en atelier, ont
décidé de créer un organisme par/pour les francophones. « Voici, à titre
d'information, notre mandat (provisoire) tel qu'affiché sur notre
forum [http://groups.yahoo.com/group/cuc-en-francais]. Le mandat qu'a
adopté le RFUU (Regroupement francophone des unitariens universalistes)
est de promouvoir le développement des initiatives francophones
au sein des communautés unitariennes universalistes et d'en favoriser
la visibilité. Le forum du RFUU est un siège social virtuel
du regroupement, un endroit de discussion, de consultation et de travail.
Chaque personne qui désire participer à la démarche
du RFUU et/ou qui désire contribuer à ses travaux peut
donc s'inscrire au forum. Les priorités du RFUU et de son forum
sont : - Du côté de l’ICUU La rencontre internationale organisée par l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) à Montserrat du 4 au 9 novembre 2005, à l’occasion de son 10ème anniversaire, a regroupé pas moins de 93 participants venus de 22 pays et représentants 14 des 20 plein membres (full members) de l’ICUU. Nos amis espagnols de la SUUE sont maintenant «membres à part entière» et Jaume de Marcos est entré au bureau exécutif ; nos amis burundais sont agréés en qualité de groupe émergent depuis le mois d’avril ; la Jemaat Allah Global Indonesia (JAGI), qui est une Eglise chrétienne à tendance judaïsante (lecture de la Bible, culte hebdomadaire se faisant le samedi), fondée en 1996 et dirigée par le révérend Tjahjadi Nugroho, avec 250 fidèles, a été agrée en qualité de membre provisoire ; on peut devenir « ami de l’ICUU » à titre individuel en versant une cotisation annuelle de 40 dollars (mais cette catégorie n’est pas considérée comme membre). Les participants sont venus de tous les continents : 42 d’Europe (Grande-Bretagne 13, Allemagne 6, Espagne 5, Roumanie 5, Danemark 4, Hongrie 2, Tchéquie 2, Pologne 1, Finlande 1, Russie 1, France 1, Italie 1), 40 d’Amérique du Nord (USA 26, Canada 14), 4 d’Amérique latine (Mexique 1, Brésil 1, Bolivie 1, Argentine 1), 2 d’Afrique (Afrique du Sud 1, Burundi 1), 3 d’Asie (Inde 3) et 1 du Pacifique (Nouvelle-Zélande 1). Le comité exécutif
est reconduit moins une personne. Il se compose comme suit : Pour des raisons dites financières, le siège sise à Prague a été abandonné, pour être placé au domicile personnel du secrétaire exécutif. Rappelons que Prague fut le siège de la révolte hussite au XVème siècle et que c’est en cela un haut-lieu de notre histoire de l’unitarisme. Le calice qui a été choisi comme emblème par la plupart des unitariens du monde entier est celui que les « Calixtins » mirent sur leur étendard afin de revendiquer la communion sous les deux espèces (lire Jean Georgelin « Plus d’un siècle avant Michel Servet : Jean Hus et le mouvement hussite », Théolib, n° 24, décembre 2003 – hommage à Michel Servet -, pp. 7-14, http://ww.theolib.com). Nous ne pouvons que souhaiter que, un jour, le siège de l’ICUU revienne dans cette capitale historique. L’unitarisme
non institutionnel, La francophonie européenne (Suisse, Belgique et France) a cette particularité de compter de nombreux « unitariens » qui sont restés membres actifs ou cotisants d’Eglises de la Réforme au sein desquelles ils ne se sentaient pas rejetés. Aux Etats-Unis, il fut longtemps impensable de ne pas être membre d’une Eglise (l’agnosticisme et l’athéisme (1) étaient confondus avec socialisme et communisme). Dès lors, les Eglises unitariennes - de par leur grande ouverture d’esprit - eurent un succès évident . Je me rappelle avoir encore fourni, dans les années 70, des certificats de baptême pour des connaissances en partance pour les pays musulmans et … pour les Etats-Unis d’Amérique. J’ai eu un ami, Thomas Payne (homonymie), pasteur unitarien (noir, homosexuel, unijambiste :-) à Lexington dans le Connecticut qui me confirmait bien l’inscription sociologique des non-croyants à son Eglise. Pour être engagé dans la plus grande usine Toyota il fallait, outre les compétences nécessaires, deux conditions non dites : être hétérosexuel et membre d’une Eglise. En 1968, le corps pastoral (85 pasteurs) de l’Eglise protestante de Belgique (à ne pas confondre avec l’Eglise réformée de Belgique, néobarthienne et intolérante) comptait un bonne moitié d’unitariens. Je suis moi-même entré dans cette Eglise en 1969 mais en affirmant haut et fort mon unitarisme. Aujourd’hui le protestantisme belge s’est fourvoyé avec les évangéliques et des fondamentalistes. Il est évident que les unitariens ont quitté en masse nos Églises (2) et se retrouvent dans les pâquerettes, ne faisant plus confiance aux institutions. (1) Les Américains confondent
aussi, bien souvent, athéisme et agnosticisme. L’unitarisme
sur deux pieds, Alors que le symposium théologique organisé par l’ICUU en juillet 2001 au Collège unitarien d’Oxford a pleinement reconnu la diversité spirituelle de l’unitarisme contemporain, celle-ci n’est pas encore passée dans la réalité dans tous les pays. En France, par exemple, Jean-Louis Buchert, fondateur en décembre 1990 de la Fraternité unitarienne de Nancy et qui fut entre 1996 et 2003 président de l’Association unitarienne francophone (AUF) en alternance avec Michel Baron, demande avec insistance que les unitariens n’ajoutent aucun qualificatif : on est unitarien point c’est tout. Or, la Fraternité qu’il
anime, tout comme d’autres
associations, fraternités ou congrégations, a sa propre
sensibilité, en l’occurrence dans ce cas, l’affirmation
d’un monothéisme ne laissant pas place à la non croyance.
Or, aujourd’hui, cette sensibilité est loin de réunir
tous les unitariens, puisque les L’organisation congrégationaliste
habituellement adoptée
par les unitariens devrait faciliter cette pratique plurielle de nos
convictions. Nous en avons déjà fait la remarque dans un
bulletin antérieur Lors de la fondation de l’ICUU en 1995, il fut rappeler qu’il réunissait trois grandes familles spirituelles : les unitariens (dont font partie les chrétiens unitariens), les universalistes qui sont les héritiers d’une Eglise chrétienne dénominationnelle fondée au début du XIXe aux Etats-Unis et qui a des missions dans plusieurs pays d’Asie, enfin les unitariens-universalistes d’Amérique du Nord (auxquels se sont ajoutés nos amis espagnols et d’Amérique latine). Par mesure de commodité, il fut retenu « unitariens et universalistes ». Le « et » est ici important car il évite la confusion avec unitariens-universalistes. Certes l’unitarisme-universalisme est une composante importante, dont nous saluons ici tout le dynamisme, mais elle n’est pas la seule. Je tiens à dire ici ma grande estime pour l’Unitarian Universalist Association (UUA) qui, forte de ses 1023 congrégations (en 2003), 1296 ministres du culte, 157 920 inscrits, et de 629 000 unitariens évaluées d’après sondage au sein de la population totale en 2001 (voir notre bulletin n° 34, août 2004), n’a jamais eu pourtant d’attitude impérialiste au niveau mondial. Rappelons que le président de l’UUA envoya un message d’encouragement dès qu’il apprit la naissance de l’AUF en France. Au sein de notre réseau, plusieurs membres sont proches de cette sensibilité unitarienne-universaliste. Pour diverses raisons, ils ne souhaitent pas se retrouver enfermés dans une dénomination confessionnelle chrétienne, ni se dire « chrétiens ». Il est souhaitable que cette sensibilité soit valablement représentée en francophonie. Notre réseau a contribué à une relance de l’AFCU car nous sommes persuadés que les unitariens doivent contribuer au renouveau d’un christianisme libre ; de même, nous mettrons tout en œuvre pour qu’il existe en France une composante humaniste, non sectaire, se développant dans de bonnes conditions. Pour reprendre l’expression de John Eichrodt, l’unitarisme a besoin de marcher sur ses deux pieds et, dans le cas français, il s’agit des composantes chrétienne unitarienne et humaniste unitarienne. Nous ne pouvons qu’espérer la fin de l’unitarisme boiteux ! Depuis que nous avons écrit ces lignes, notre réseau a aidé au lancement de deux nouveaux mouvements : les Jeunes unitariens (contact : Virgil Grégory Pérez) et les Unitariens humanistes (contact : Fabrice Descamps). Ils sont indépendants mais peuvent compter sur notre entier soutien. Nous leur souhaitons un franc succès. |
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