CORRESPONDANCE UNITARIENNE    septembre 2004

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n° 35

Nos amis du Burundi sont en deuil

À la mi-août, dans la région de Gatumba au Burundi, des rebelles hutu, probablement aidés d’éléments congolais et rwandais de même ethnie, ont massacré un camp de réfugiés tutsi qui avaient du s’exiler du Congo voisin pour fuir les exactions. Nous avons aussitôt adressé nos condoléances à Fulgence Ndagijimana, président de l’Assemblée des chrétiens unitariens du Burundi - communauté partenaire que nous vous avons déjà présentée (bulletin n° 28 de février et n° 31 de mai 2004).
F. Ndagijimana nous fait part de ses sentiments :
“ Je vous remercie beaucoup de vos sympathies. Dans notre culture, c'est la chose la plus importante que de consoler et encourager quelqu'un en situation de détresse comme celle dans laquelle nos frères et soeurs banyamulenge [nom local de l’ethnie Tutsi au Congo] se trouvent. A l'heure où je vous écris, le Burundi se prépare à enterrer 166 congolais sur un territoire qui n'est pas le leur ( une autre raison d'indignation dans notre culture qui normalement enterre les gens sur leur sol). C'est donc un moment de tristesse mais aussi d'espoir car beaucoup de gens sont révoltés et j'ose espérer que cela va être un moteur pour l'action. Et plaise à Dieu que ce carnage soit le dernier. Je vais organiser un service religieux qui sera un moment de mémoire, de réflexion et de méditation. Aimer, pardonner et confesser sont les maîtres mots de toute personne qui veut dépasser un passé qu'on ne peut pas changer et construire un avenir qu'on espère meilleur. Notre communauté est faite de Hutu et de Tutsi et c'est ainsi un espace où l'unité, l'amour, la compassion et la réconciliation peuvent s'expérimenter. Nous sommes fiers de vous avoir à nos côtés pendant ce moments de dures épreuves ”.
F. Ndagijimana effectuera un séjour en France du 10 octobre au 6 novembre prochain

Du côté de la Transylvanie 

Le 25 juillet 2004, par messagerie électronique, en réponse à une invitation de Sandor Szilard (Roumanie)
À la communauté unitarienne de Nyaradszereda, en Transylvanie.

“ Chères Amies, Chers Amis. Nous, unitariens du réseau francophone “ Correspondance unitarienne ”, nous saluons votre communauté et nous sommes de tout cœur avec vous en ce jour du 7 août 2004 pour la pose de la première pierre, la pierre d’angle, de votre église. Que ce nouveau lieu de culte soit pour vous un lieu de fraternité pour toute personne, chrétienne ou non, croyante ou non, au nom de Iéshoua de Nazareth, notre maître spirituel dont nous suivons et la personne et l’enseignement et qui nous ouvre à toutes les sagesses de l’Humanité. Oui, notre bonheur est grand d’être, chacun à sa façon, avec Iéshoua !
Saluez de notre part votre évêque Arpad Szabo. Saluez vos ministres du culte du district de Maros. Saluez aussi les chorales de Bocskai et de Nyaradszeerda, et les jeunes de Nyaradszereda pour leurs chansons et leurs poèmes. Saluez vos amis catholiques qui vous prêtent leur chapelle. Et, à toi, Sandor Szilard, heureux es-tu d’avoir un père sculpteur qui, avec ses mains et le bois de son pays, a rendu grâce à Dieu en cette église de Erdoszentgyorgy. C’est avec une réelle émotion que nous pensons à vous car vous êtes notre Eglise historique qui, depuis le XVIème siècle, a survécu aux persécutions. La foi de vos pères fut grande. Nous allons avoir le plaisir de consacrer très prochainement un bulletin de notre réseau à votre pays ”
. Jean-Claude Barbier, fondateur et animateur du réseau “ Correspondance unitarienne ”.

L'année Fausto Socini 

2004, collectif - "Faust Socin ou la Réforme libérale", Théolib n° 27, septembre, 60 p.
- Socin ; éditorial par Pierre-Yves Ruff,
- L’Ecclesia Minor des Frères polonais, par Albert Blanchard-Gaillard *(historien)
- Frères jusqu’en Ukraine, par Jean-Claude Barbier * (avec la collaboration de Volodimir Likhotvorik, journaliste ukrainien)
- Remonstrants hollandais et Sociniens polonais, par Luisa Simonutti (historienne, CNR, université de Milan)
- Le point de vue d’un protestant libéral en 1850, par Jean-Marc van Hille *
- La réconciliation ou le destin d’un dogme, par Eric Henri Cossee (théologien, université de Groningen)
- Lorsque les scientifiques étaient théologiens, par Jean-Claude Barbier *
avec la collaboration du réseau “ Correspondance unitarienne ” (dont les membres participants sont marqués d’un astérisque *)

2003, collectif - "Le socinianisme, christianisme légitime ou hérésie ?" Fragments (histoire et tradition), n° 2, avril, 97 p., Editions de la Tarente (13 400 Aubagne, France). Nombreuses illustrations.
- La riche et dramatique histoire des Frères polonais (chrétiens non trinitaires, 1565-1658), par Albert Blanchard-Gaillard,
- Les Socin et le socianisme, par Xavier Durrieu (texte de 1843)
- L'académie des sociniens à Vicenza, par S. C. Bernardo Morsolin
- Robert Ambelain et la socinianisme, par Philippe Subrini
- Socinianisme réel, socinianisme imaginaire, par Albert Blanchard-Gaillard
- chronologie, notice bibliographique.
12 euros plus frais d'envoi, à commander aux Editions de la Tarente, Mas Irisia Ch. des Ravau, 13400 Aubagne, tél. 0033 4 42 03 50 61, fax 04 42 03 35 26, courriel , site : portail de l'ésotérisme et de la spiritualité.

Libres propos 

Lorsque les catholiques deviennent anabaptistes …

Lu dans Jonas, n° 31 de mars 2004. "Pourquoi maintenir le baptême des petits enfants ? Il est si souvent 'tradi' et pas réfléchi. Ne marchons pas dans ce sens ! Insistons sur : 1° la présentation des petits enfants à une fête - avec registre - mais non sacramentelle ; 2° l'insistance, afin de respecter la liberté de ces enfants, sur la nécessaire participation à une catéchèse progressive qui leur permette de choisir "pour" ou "pas" ce Jésus qu'on leur a fait connaître ; 3° c'est à la demande de la femme ou de l'homme, que seront devenus ces enfants, qu'on donnera le baptême sacramentel (enregistré). Une telle pastorale ira jusqu'au fond en dépassant la superficialité du "faire autrement un baptême". C'était une des grandes intuitions d'un Mgr Huygues (Arras) et la pratique du secteur de Lagny-les-Mâcon". Pour l'instant, en attendant mieux, dans sa paroisse, c'est le presbyte et les parents de l'enfant qui, conjointement, donnent le baptême à l'enfant".
Bravo ! Nous nous abstenons de donner le nom de l'intéressé car, présentement, la hiérarchie catholique ne rigole pas du tout avec ses rites !

Lorsque la messe devient un lieu d'expression …

Egalement lu dans le même numéro de Jonas, mais cette fois-ci nous pouvons donner les coordonnées de la personne : Yves B., courrier du 4 février 2004 : "Les reproches que j'entends souvent sur nos liturgies dominicales, c'est qu'elles déroulent un rite immuable, qui semble hors du temps, sans aucune improvisation qui situerait dans un lieu et dans un temps. Par contre, ce que j'ai beaucoup apprécié à la paroisse Jeanne d'Arc à Orléans, la parole est donnée aux chrétiens qui le souhaitent, soit dans des échanges en petits groupes, soit à la prière universelle, ou à d'autres moments […] Cela se fait depuis 25 ans. Mais comme ils sont rares les lieux où les chrétiens peuvent prendre la parole ! Et pourtant c'est un très grand besoin de pouvoir s'exprimer. A bientôt la joie de lire d'autres réalisations concrètes !".
À noter qu'à Paris, à l'Eglise Sainte-Merry, en bas de la rue Saint-Martin dans le 4ème, la messe du dimanche matin à 11 heures se déroule autour d'une table et que les participants sont invités à s'exprimer (information Michou Henry-Baudot, tél. 04 66 83 75 72, 06 86 90 63 93, mm.henrybau@free.fr)

Quand les catholiques “ réformateurs ” se mettent à penser “ synode ” …

“ L’Eglise-communion qui se met en place à la base appelle une visualisation au sein des structures à l’échelon national. L’heure semble venue de signifier le pluralisme et l’égalité homme-femme par une Assemblée synodale de l’Eglise de France qui serait autre chose que la Conférence des évêques. Pourquoi pas une Assemblée avec trois collèges : celui des évêques, celui des prêtres et des religieux/ses, celui des laïcs ? Ces derniers seraient des élus des communautés, suivant le nombre de places attribuées ”,
Claude Bernard, propos tenus dans Parvis, n° 20, décembre 2003, p. 11.

Lorsque les devanciers* nous encouragent

“ Cher Jean-Claude, Simplement quelques lignes pour te remercier et te féliciter de ta dernière "Correspondance unitarienne" sur l'unitarisme américain. C'est un bulletin fort intéressant et bien documenté. On ne peut pas être mieux renseigné en quelques pages sur ce qui se passe aux Etats-Unis concernant notre religion et la réussite de l'implantation d'une de leurs communautés en France. Lorsque j'étais à Paris, je m'étais rendu plusieurs fois au temple du Foyer de l'âme et à chaque fois j'avais été accueilli très chaleureusement. La plupart des membres de leur Bureau avaient été présents lors de l'inauguration de notre A.U.F. de Paris que j'avais fondée avec le pasteur protestant libéral Philippe Vassaux. Bien fraternellement à toi ”. Guy (courriel du 27 juillet 2004)

* Dans les Eglises chrétiennes d’Afrique noire, le terme de devancier désigne le fondateur ou le cofondateur d’une nouvelle communauté.

Guy Le Masson fonda une section de l’Association unitarienne francophone (AUF) à Paris au début des années 90. Le groupe se réunit au presbytère de la paroisse protestante de l’Oratoire du Louvre pour y célébrer un culte unitarien ; Philippe Vassaux, pasteur libéral connu pour ses opinions unitariennes, y était alors en fonction. Théodore Monod assista à plusieurs reprises. Chaque fois, une quinzaine de participants se réunissait ainsi, mais la nouvelle communauté ne réussit pas à constituer un noyau stable pouvant pérenniser l’initiative.