Il y a près d’un an, le retrait des Israéliens
de la bande de Gaza fut salué comme un acte courageux
et magnanime, un geste fort pour la paix. Or, dans le même
temps, les colonies décuplaient en Cisjordanie. Pourtant,
en occident, naïvement, des gens de bonne volonté se
sont émus de tant de générosité.Qui
donc est dupe ?
«
L’homme est un loup pour l’homme », dit
le proverbe. Quel est ce curieux fantasme qui pousse à diaboliser
le loup ? Aucun animal ne semble plus bestial que l’homme à l’égard
de son semblable. L’animal protège son territoire.
L’homme le conquiert et le déclare sien.
Des
promesses divines faites au mythique ancêtre Abraham
servent de justification à la barbarie. En toute impunité,
Israël s’est approprié et occupe illégalement
des territoires sur lesquels il prétend avoir tous
les droits, au déni de toute justice élémentaire.
Lire la chronique de Béatrice Spranghers: Tsimtsum
politique.
Certes les colons ont
quitté la bande de Gaza, non sans
en avoir détruit toutes les infrastructures. Loin
d’avoir
recouvré une quelconque liberté, la population
palestinienne (1,5 million) se retrouve enclavée.
Les plus élémentaires droits de vivre sont
bafoués.
Interdits de libre circulation, coupés de toute relation
extérieure au périmètre prescrit, les
habitants de Gaza assistent impuissants à la chute
libre de leur économie. La misère s’installe.
Logique, si rien ni personne ne peut entrer ou sortir.
Cette
technique a déjà fait ses preuves.
Ce ghetto
ressemble hélas de plus en plus à un
innommable précédent, du côté de
Varsovie, dans un autre siècle, il y a un peu plus
de soixante ans. Rien de nouveau sous le soleil. Certains
enfants
et petits-enfants des victimes d’alors sont devenus à leur
tour d’impitoyables bourreaux.
Douloureusement, l’homme
n’a pas la même
valeur selon le côté de la frontière
où il
est né. Le 1er article de la Déclaration Universelle
des Droits de l’Homme est tout juste une belle théorie.
Pierre
Bailleux, Lillois le 26 mai 2006
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