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 Les chroniques



    Etienne Godinot

 

 

 

   

 


Les parents de Jésus

 

 

Ceux qu’on connaît peu, mais qu’on a appelés Myriam et Youssef, Marie et Joseph, ont été des parents exemplaires au sens où ils ont élevé (fait se lever) leurs enfants avec les deux ingrédients vitaux de l’éducation : le cadre et la liberté. Les résultats sont particulièrement probants en ce qui concerne un de leurs fils : Jésus

- Ils ont donné à Jésus un cadre : la Torah transmise par ses ancêtres. Ainsi Jésus était sereinement ancré dans une tradition. Avec l’ancre (la racine), l’homme est serein (solide). Se dégage alors de lui une autorité naturelle, même devant ceux qui ont le savoir ou le pouvoir.
- Ils ont porté sur lui un regard profondément positif et confiant, un regard de parents qui seul enfante l’autre à lui-même, lui permettant de faire émerger son « Je » et de s’exprimer (ex- primer = faire sortir de soi) librement.

Ainsi Jésus, solidement enraciné dans un cadre, a pu dire « Je », librement et en toute quiétude, grâce à la confiance de ses parents.
Fort de cette solidité et de cette liberté intérieure Jésus a pu être totalement à l’écoute du « Tout Autre » dont il était si proche qu’il avait le sentiment d’être en présence un « Abba », un papa. Il traça alors progressivement, de fidélité en fidélité, son propre chemin.

Son chemin est simple : ami des hommes, ami de « Dieu ». Tellement ami des hommes qu’il est profondément solidaire de l’homme marginalisé, quelle que soit la cause de sa marginalité (« pécheur », malade, collaborateur ….) et va jusqu’à transgresser le cadre de la Torah pour le secourir .Tellement ami de Dieu qu’il va jusqu’à exprimer un blasphème : « le Père et moi, nous sommes un ».

Ainsi est Jésus, ami des hommes, ami de « Dieu », jusqu’à la transgression et au blasphème. Alors se déclenche la violence des institutions religieuses. Suivies par le pouvoir politique, elles vont jusqu’à faire clouer sur une croix l’homme spirituel qui subvertit et dépasse la religion établie. Verticalité de l’ami de « Dieu », horizontalité de l‘ami des hommes : voilà ce que représente la croix.

Des parents remarquables ont fait émerger un homme exceptionnel (un véritable « fils de Dieu », je récuse le dogme de « Fils unique de Dieu »). L’exigence spirituelle a déclenché la violence religieuse.

Etienne Godinot, d’après un texte de Dominique Thévenon.
07 Mai 2006